JUIN André, Anatole

Fils d’Anatole Juin, garçon de café, et de Marthe Bachelier, André Juin adhéra au Parti communiste en 1937, il milita à la cellule d’entreprise des usines Chausson à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine), devint le secrétaire de la cellule. Il s’était marié le 20 août 1929 à Paris (XIIe arr.) avec Berthe Henzer dont il divorça en octobre 1954. Père d’un enfant il demeurait 30 rue Palouzié à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis). Le 26 octobre 1940 vers 5 heures 15 du matin des policiers tambourinaient à la porte de son domicile, il ouvrit, deux inspecteurs de la BS1 fouillèrent son logement. Sous le tapis de la table de la cuisine, ils découvraient un projet de tract écrit par André Juin.

Emmené à la préfecture de police, André Juin fut interrogé, malmené lors de son interrogatoire. Inculpé pour « propagande clandestine et détention de tracts communistes ». Il comparut le 3 février 1941 devant un tribunal correctionnel, qui le condamna à sept mois de prison pour infraction au décret du 26 septembre 1939. À l’expiration de sa peine, il était interné le 4 avril 1941au centre d’Aincourt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Son épouse écrivit le 20 avril 1941 au préfet de police, elle lui demandait : « tout au moins quelques jours de libération à moins que ce soit la libération entière ».

Transféré au camp de Pithiviers (Loiret), le 15 mars 1944 il était affecté au camp de Laleu à La Rochelle (Charente-Inférieure, Charente-Maritime). Les détenus travaillaient pour l’agence allemande Todt.

Après la Libération, André Juin témoigna devant la commission d’épuration de la police. Il déclara qu’un inspecteur le gifla au cours de l’interrogatoire et porta plainte contre lui. Mis en cause cet inspecteur rétorqua qu’il ne s’en souvenait pas, il participa à 165 arrestations pendant la guerre…