BOUDIN Henri, Albert, Lucien, Pierre

Par Gérard Bourdin, Claude Pennetier

Né le 8 octobre 1937 au « Géroux » commune de Thuboeuf (Mayenne) ; professeur de collège ; trésorier de la Fédération communiste de l’Orne.

Henri Boudin était issu d’un milieu rural, modeste, de l’Ouest. Son père originaire du nord de la Mayenne, ouvrier agricole et exploitant de sept hectares, mourut de tuberculose en août 1944. Sa mère, originaire du Ham au nord de la Mayenne, avait été handicapée par la poliomyélite dans sa jeunesse, le bras gauche étant resté sans force. Henri Boudin suivit l’école élémentaire de sept à douze ans à Thuboeuf, puis le collège Jules Ferry à Mayenne et le lycée Chevalier à Domfront (Orne) jusqu’au baccalauréat avant de faire des débuts d’études à l’université de Caen. Il dut abandonner ses études en mathématiques et physique pour des raisons financières.

Lecteur de l’Humanité depuis un an, Henri Boudin envoya de sa propre initiative son adhésion au Parti communiste français à Laval en septembre 1958. Le secrétaire fédéral vint lui donner des tracts contre le référendum sur la Constitution. L’adhérent le plus proche était à vingt-six kilomètres de son domicile. Enseignant à Sées (Orne) depuis décembre 1957, il milita avec ses camarades communistes du canton. Il resta au collège de Sées jusqu’en juin 1961. De septembre 1961 à février 1963, il fit son service militaire dans la Marine : Hourtin (Gironde), Toulon, Lorient. Pendant son service, il agit contre la guerre d’Algérie : clés jetées dans le lac d’Hourtin ou refus de remplacer les ouvriers de l’arsenal de Lorient qui ne voulaient pas charger des munitions. Il fut libéré comme matelot 2e classe provisoire.

Il reprit son métier de professeur d’enseignement général de mars 1963 à juin 1964 au collège du Mesle-sur-Sarthe puis au collège de Sées de 1964 à 1965, et enfin au collège Truffaut à Argentan, ville de tradition cheminote et ouvrière, avec une présence communiste minoritaire mais certaine, ce qui tranchait avec la faible présence communiste dans le reste du département.

Son épouse Denise Boudin (née le 17 janvier 1945, PEGC), avait adhéré au Parti communiste en 1964 et été trésorière de la cellule d’Argentan. Elle siégea au comité fédéral de l’Orne de 1965 à 1974 au moins.

Henri Boudin siégea au bureau fédéral communiste de l’Orne de mai 1964 à 1968 au moins ; il fut responsable de la jeunesse en 1964, secrétaire à la propagande en 1965 puis trésorier fédéral en 1966-1972. Il devint premier secrétaire fédéral en 1971 avant de devenir quatrième secrétaire fédéral à la conférence fédérale de 1972. Il avait suivi les cours de l’école centrale d’un mois et ceux de celle de quatre mois et fit un stage enseignant.

Par ailleurs, il fut militant syndical au SNI et membre de la tendance Unité et Action de la FEN. Il milita à l’association des parents d’élèves des écoles publiques (fédération Cornec) comme président de l’association des écoles Guy de Maupassant et Jacques Prévert. Il se consacra également aux associations France-URSS, France-RDA, France-Hongrie et France-Tchécolovaquie, organisant des voyages avec scolaires ou adultes en Hongrie, en Tchécoslovaquie, en URSS. Il écrivait régulièrement dans le journal Une page dans l’Orne, supplément à l’Humanité-dimanche. Après 1968, il mit en place un journal local Les bâtisseurs (nom d’un tableau « les constructeurs » de Fernand Léger, natif d’Argentan) et le journal Enseignant de l’Orne expédié à 5 000 exemplaires par la poste chez tous les enseignants. Un séjour de quarante enseignants de l’Orne fut organisé au symposium sur l’éducation de douze jours en RDA.
Henri Boudin fut conseiller municipal d’Argentan de 1983 à 1989 et grâce à une action convergente avec les luttes des parents d’élèves, fit mettre en place les barèmes dégressifs pour restaurants scolaires et agit en faveur de l’éducation. Il fut candidat de nombreuses fois au conseil général à Tourouvre, Le Merlerault, Bellême (plus de 25 % en 1979). Il participa à la mise en place de la fête populaire du Pays d’Argentan, fête qui se déroulait en plein air avec des vedettes connues, Mouloudji, Lény Escudéro (élève comme lui à Mayenne et communiste). Il quitta l’Orne en 1993 pour la Mayenne à la suite des démêlés sur la gestion financière d’un concert de Michel Sardou à Argentan, concert organisé pour financer des œuvres sociales.

Depuis sa retraite prise en 1995, divorcé, il militait en Mayenne et en région parisienne. Il mit en place des coopérations avec Cuba, le Vietnam et réalisa des expositions, ainsi celle sur « les femmes » qui fut installée au siège national du PCF, place du colonel Fabien.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17440, notice BOUDIN Henri, Albert, Lucien, Pierre par Gérard Bourdin, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 21 août 2021.

Par Gérard Bourdin, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Témoignage écrit d’Henri Boudin, 23 décembre 2003. — Les Bâtisseurs, mensuel démocratique de la section d’Argentan du PCF, décembre 1987, mars et septembre 1988, mai 1992, avril 1991. — L’Enseignant de l’Orne, trimestriel démocratique de la Fédération de l’Orne du Parti communiste français, mars 1979. — Notes de Jacques Girault.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable