SONDAG Raymond

Par Jean-Marie Conraud

Né le 27 octobre 1938 à Bergem (Luxembourg) ; ajusteur mécanicien ; président de la Fédération JOC de Longwy-Villerupt (Meurthe-et-Moselle) ; syndicaliste CGT ; militant PSU puis socialiste ; conseiller municipal à Redange (Moselle) et Audun-le-Tiche (Moselle).

Fils de Nicolas Sondag, successivement forgeron, mécanicien d’entretien de machines agricoles, puis mineur de fer et sidérurgiste, syndiqué à la CGT, et de Barbara née Diederich, Raymond Sondag eut sept frères et sœurs. Après son certificat d’études, il fit un apprentissage d’ajusteur mécanicien à la mine d’Audun-le-Tiche (Moselle), obtint un CAP et fut embauché comme ouvrier d’entretien au service électrique. Il allait y rester pendant quarante ans. Dès son embauche, il se syndiqua à la CGT. Son père lui avait dit : « Tu sais ce qu’il te reste à faire, tu t’adresses au délégué. Et quand il y a grève, il y a grève. Même si au début tu n’en comprends pas bien les raisons, tu fais grève quand même. Tu fais confiance au syndicat, c’est notre famille. » D’ailleurs, dans le Pays Haut, la région industrielle du nord de la Meurthe-et-Moselle, il était normal d’être syndiqué.

Raymond Sondag adhéra à la JOC en 1963. Encouragé par l’abbé Henri Cossard, aumônier de la JOC à Thil, il fut conduit progressivement à prendre des responsabilités à la fédération de Longwy-Villerupt dont Roger Félix* était le président. Lorsque ce dernier fut sollicité pour devenir permanent, on demanda à Raymond Sondag de le remplacer à la présidence de la fédération. Au cours des grands mouvements de grève des mines de fer et la sidérurgie de 1963 à 1967 la fédération jociste fut présente. Elle avait sa propre banderole dans les défilés « Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde ». Pendant la grève d’avril 1967, il présida le meeting régional de la JOC organisé à Metz dans le cadre du quarantième anniversaire du mouvement, en écho au rassemblement parisien de « Paris 67 ».

En 1964, Raymond Sondag avait participé au Rallye européen du jeune travailleur à Rome. Il était délégué de la fédération pour les garçons alors que celle qui allait devenir son épouse y représentait la JOCF. La JOC était à l’avant-garde car elle demandait déjà un statut européen pour les jeunes travailleurs. Il fut rapporteur d’un carrefour sur les conditions de travail qui réunissait des jocistes luxembourgeois, allemands, italiens et des représentants d’autres pays d’Europe. Il garda toujours en mémoire la volonté manifestée au cours de ce rassemblement de construire une Europe sociale avant une Europe économique.

La rencontre avec la JOC lui fit découvrir la foi à travers le boulot, les copains, l’action syndicale, l’engagement politique. Quand il quitta la JOC, il adhéra au PSU et, quand ce parti fut dissous, il prit une année de congé politique pour montrer son désaccord, puis adhéra au Parti socialiste. Mais au moment de la rupture du Programme commun, cette adhésion fit l’objet de contestations assez dures au sein de la CGT. Il décida alors donc de démissionner de ses responsabilités syndicales, après vingt ans de mandat comme délégué au comité d’entreprise et quatre ans de mandat comme secrétaire du comité d’entreprise. Il quitta également le conseil syndical mais resta néanmoins adhérent et collecteur. Il continua également à participer aux grèves jusqu’à sa retraite en 1993.

Raymond Sondag avait été élu conseiller municipal de Redange (Moselle) en 1965. Il fut reconduit jusqu’en 1977. Cette année-là il se présenta à Audun-le-Tiche où il assuma deux mandats dans un conseil municipal constitué uniquement d’élus de gauche, PS et PC. Le PC étant majoritaire ses positions n’étaient jamais remises en cause alors que certains auraient souhaité une influence plus grande du Parti socialiste pour une gestion différente. Il envisagea donc avec d’autres de présenter une liste conduite par le PS. Mais cela ne fut pas accepté par les instances centrales du Parti socialiste liées par des accords nationaux. Il ne se présenta pas en 1983, mais de retour à Redange il fut élu à nouveau en 1989 et en 1995 mais fut désormais minoritaire dans une municipalité de droite.

Raymond Sondag s’était marié le 26 juillet 1968 à Crusnes (Meurthe-et-Moselle) avec Marie-Rose Veronese, née le 4 octobre 1942, dont le père était mineur. Ils avaient rejoint ensemble, en 1965, un groupe d’ACO et furent pendant un moment responsables de secteur. Considérant qu’il s’agissait d’une suite logique de son action à la JOC et dans le syndicalisme, Raymond Sondag s’engagea au CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement) en 1985.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174418, notice SONDAG Raymond par Jean-Marie Conraud, version mise en ligne le 6 juillet 2015, dernière modification le 6 juillet 2015.

Par Jean-Marie Conraud

SOURCES : Renseignements communiqués par l’intéressé. – État civil.

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