GIROND André, Alexis

Par Christian Declerck

Né le 28 octobre 1890 à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), mort le 1er avril 1965 à Épinay-sur-Orge (Seine-et-Oise, Essonne) ; ouvrier, mineur, employé ; chanteur populaire.

André d’Ivry, de son vrai nom André Alexis Girond, est né à Ivry-sur-Seine le 28 octobre 1890, dans le quartier du port. Son père, Louis Alexis, était maréchal-ferrant aux entrepôts d’Ivry, c’était aussi un militant de gauche. Socialiste, syndicaliste, libre penseur et, précise son fils, franc-maçon. Il avait deux frères, André et Louis et deux sœurs, Gabrielle et Simone. Dans sa jeunesse il faisait le désespoir de son père qui espérait en faire un ouvrier modèle.

Très attiré par les poètes qu’il découvre dans la bibliothèque paternelle, surtout par les œuvres de Monthéhus, il écrivait des poèmes et des chansons qu’il interprétait à la Société lyrique d’amateur, la Fauvette Ivryenne. Lassé d’un travail harassant, il quitta l’usine où il était pilonnier (il assistait les forgerons au marteau-pilon) pour partir à l’aventure. Direction Paris, les cafés concerts, il a débuté au Concert Brunin, puis chanté au Divan Japonais et même chez le Bruyant Alexandre, un imitateur d’Aristide Bruant. Il était apprécié et s’est produit dans les établissements très nombreux à cette époque. Un contrat plus important l’a entraîné à Valenciennes, mais quelques jours après son arrivée le café chantant est fermé par décision de justice.

Il se retrouva à la rue et sans le sou et s’est fait recruté pour la Légion étrangère. De 1908 à 1913 il y a passé cinq années qui le marquèrent profondément. À la fin de son contrat il rentra à Paris et il se présenta à la Muse Rouge où il a rencontré Monthéhus. Il avait un bon emploi et en 1914 il se mariait avec Marguerite Minart, enceinte de trois mois. Quelques mois plus tard il fut dénoncé à son employeur comme révolutionnaire, forcé à démissionner, et ne pouvant pas trouver d’autre travail à Paris, il décida de rejoindre la famille de son épouse, originaire de Lens. Il est embauché à la mine de Bruay, comme remblayeur au puits n°5 bis.
Après quelques mois à la mine il a trouvé, grâce à un beau frère caporal des pompiers, un petit café dont le fond était en vente, rue Sadi-Carnot. Quelques temps plus tard il a répondu à une annonce parue dans le Petit Béthunois "recherche un jeune homme, 25 ans environ, bonne instruction, pour être employé au Tribunal civil de Béthune". Il est retenu et fut quelques temps greffier auprès du juge d’instruction, tout en étant cabaretier et auteur de chansons.

À la déclaration de guerre, il fut incorporé au 1er régiment de zouaves, il participa aux combats de Bapaume, blessé grièvement le 26 juin 1915 près d’Arras il fut transporté à Valognes (Manche) puis à Rennes où il fut, mal, opéré à la main gauche qui resta atrophiée. Convalescence à Béthune, puis il fut affecté aux services auxiliaires. Après son retour à Béthune il fut le fondateur de la société d’artistes amateurs la Fauvette Béthunoise.

Dans son autobiogaphie Toute ma vie en chansons, qui parut en 1951, on apprend qu’il était pendant un temps, dans les années 1930, prestidigitateur dans un théâtre forain, Le Magic Hall Salon Pietro et qu’il a obtenu, en 1936, le premier prix au concours du Syndicat International des Artistes Prestidigitateurs. Après un second mariage en 1942 avec Suzy Vernay, née en 1908, il résida à Paris. Il mourut à Epinay sur Orge le 1er avril 1965.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174424, notice GIROND André, Alexis par Christian Declerck, version mise en ligne le 7 juillet 2015, dernière modification le 3 novembre 2020.

Par Christian Declerck

OEUVRE :Toute ma vie en chansons, préface de Gaston Monthéhus, illustré de 40 dessins à la plume de A. Flandres, Léopold Simons, Chavas, Dartois, Marius Barret, Amand Jeanjean, Renée Altier et l’auteur, imprimé chez G. Dechalotte, rue du Pont-de-Lodi, Paris, 294 pages.

SOURCES : Toute ma vie en chansons, 1951. — Notes de Christian Declerck. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable