BOISARD Henri Joseph [Cheminot]

Fils d’un maréchal ferrant et d’une domestique, mais orphelin de père et de mère, Henri Boisard était bourrelier à Marigné (Sarthe) lorsqu’il fut affecté dans l’artillerie du 18 novembre 1895 au 25 septembre 1896. De retour à la vie civile, il séjourna quelques temps au Mans (Sarthe) puis entra à la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest le 9 novembre 1897. Affecté comme homme d’équipe à la gare du Neubourg (Eure), il fut muté comme sellier au dépôt du Havre vers 1905.

Au printemps 1910, son nom fut inscrit dans une liste des agents de chemins de fer qui, en cas de grève, seraient susceptibles de se livrer à des actes de sabotage. Cette liste avait été constituée à la demande du préfet de Seine-Inférieure. Selon la police, il était partisan de l’action directe, affirmait des tendances révolutionnaires. Il se serait fait remarquer par la violence de son langage.

Il fut révoqué le 15 octobre 1910 dans le cadre de la répression de la grande grève des cheminots. Il figure sur la photo des 9 « sacrifiés du chemins de fer », publiée en page 2 du numéro 53 de Vérités de l’Union des syndicats du Havre, du 1er novembre 1910 (voir Allan, Crouin). Réintégré à son poste quelques mois plus tard, il y fut maintenu pendant la guerre.

Henri Boisard s’était marié avec Mélanie Godemer, couturière le 12 juin 1907 au Havre où il habitait 37 rue de Flore. En 1910 ils vivaient à Graville, actuellement quartier du Havre. Il eut au moins un fils, Camille, né à Évreux en 1898, mort à Sotteville-lès-Rouen en 1918.