LEFEBVRE Jean, Joseph

Par Christian Lescureux

Né le 24 mai 1916 à Beuvry (Pas-de-Calais), fusillé le 30 juillet 1943 à Arras (Pas-de-Calais) ; ouvrier ; résistant FTPF.

Afficher du 1er avril 1943 signé préfet Carles.
Afficher du 1er avril 1943 signé préfet Carles.
Fourni par la BiMOI

Fils de Henri Lefèvre et de Joséphine Pruvost, demeurant à Beuvry, rue Georges Clemenceau, Jean Lefèbvre (dit « Ma cagnotte » ou « Jules ») fut chargé du secteur FTP de Béthune, aux côtés de Henri Duriez de Beuvry et de Augustin Delrue, mineur d’Auchel. Leur photo est sur une affiche placardée par le préfet qui les signale comme « terroristes particulièrement dangereux ». En effet une affiche éditée à Lille le 1er avril 1943 par le préfet de la Région de Lille, le signalait parmi six résistants (Augustin Dellerue, Louis Caron, Alexandre Bove, Marcel Bodelot, Henri Duriez), biographies et photos à l’appui, en promettant une récompense de 200 000 F "à celle qui aura permis leur capture. Son anonymat sera respecté rigoureusement". Il était décrit ainsi : "Signalement : 1 m 63, cheveux châtains, sans moustache, teint pâle".

Toujours armé d’un fusil mitrailleur, Jean Lefèbvre participa notamment : aux sabotages de la Fosse 8 à Béthune (en janvier 1942), de l’écluse de Cuinchy sur le canal d’Aire à la Bassée (en mars 1942), de la voie ferrée de Lille à Béthune (en novembre 1942) à l’incendie d’un convoi de paille en partance pour l’Allemagne en gare de Cuinchy, à l’attaque de la mairie de Raimbeaucourt, du commissariat de Divion et du commissariat de Beuvry (qui fit 4 morts)…
En juillet 1943 Jean Lefèbvre se réfugia dans le village de Roeux (près d’Arras) chez l’ouvrier mineur Henri Robert . Il communiqua par une «  boîte aux lettres » avec ses camarades FTP (Heni Duriez et Jules Warret) hébergés eux aussi dans deux villages voisins. Il fut reconnu par l’inspecteur de police Marche (qui fut son camarade de classe) et qui signala aussitôt par téléphone la présence de FTP à la GPF d’Arras.

La maison fut bientôt cernée. Aux sommations de la Gestapo Jean Lefèbvre répondit par une rafale et blessa plusieurs assaillants, puis il fut abattu en tentant de fuir par une lucarne du grenier.
Selon une autre version (AVCC 21P) et Jean-Marie Fossier  : affecté à un groupe spécial de sabotage, il fut suivi par un policier avant d’être arrêté en gare de Roeux (Pas-de-Calais) par les autorités allemandes, certainement par la Feldgendarmerie, le 28 juillet 1943 alors qu’il rentrait à sa cache. Lors de cette arrestation, il fut blessé.
Amenée le 30 juillet 1943 à l’une des salles de torture de la Sipo-SD à l’hôtel du Commerce à Arras, il fut condamné à mort pour « menées bolcheviques et sabotages » et inhumé au carré « L » des fusillés de la citadelle d’Arras le 30 juillet 1943.
Il obtint le titre d’Interné Résistant en 1964.

Henri Robert a été fusillé le 13 septembre à Arras et sa fille Antoinette, déportée, périt dans les camps.
L’inspecteur Marche fut exécuté en 1944 par les FTP à Maubeuge.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174525, notice LEFEBVRE Jean, Joseph par Christian Lescureux, version mise en ligne le 15 juillet 2015, dernière modification le 5 mai 2021.

Par Christian Lescureux

Afficher du 1er avril 1943 signé préfet Carles.
Afficher du 1er avril 1943 signé préfet Carles.
Fourni par la BiMOI
Jean Lefebvre
Jean Lefebvre

SOURCES : Martine Bottineau et Jacqueline Laby, Le Béthunois 1940/1944, une Résistance au quotidien, page 62. — Jacques Estager, Ami Entends-Tu, La résistance dans le Nord-Pas-de-Calais, Éditions Messidor 1986, pages 137, 140/143. — Jean-Marie Fossier, Zone Interdite, Éditions sociales, Paris,1977, page 238. — Notes de Francis Calvet, BiMOI.— DAVCC, Caen, 21P 589615. – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit., p. 238. – J.-C. Fichaux et A. Giletta, Ceux de Saint-Nicaise, ou l’histoire de la maison d’arrêt d’Arras pendant l’occupation, racontée par des témoins, ouvrage déposé aux archives locales d’Arras sous la cote C 6819. – Mémorial des fusillés d’Arras.

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