SCLAFER Jean, Albert

Par Alain Dalançon

Né le 1er février 1920 à Montréjeau (Haute-Garonne), mort le 21 juillet 1982 à Paris (Xe arr.) ; professeur d’ENNA ; militant syndicaliste du SNET puis du SNES ; militant communiste.

Jean Sclafer était professeur de psychopédagogie à l’ENNA (Ecole normale nationale d’apprentissage) de Paris puis de Paris-Nord Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Il fut un des pionniers de la formation des enseignants de l’enseignement technique court. Dès la fin des années 1940-début des années 1950, en accord avec les idées défendues par Fernand Canonge, le principal acteur de la fondation des ENNA, il fut un initiateur, avec Georges Court et Henri Giriat, de la psychopédagogie.

L’objectif de la formation des enseignants de l’enseignement professionnel des centres d’apprentissage défini par Fernand Canonge visait à faire se rencontrer des sphères qui jusqu’alors s’ignoraient : production et culture. Aux professeurs « techniciens » revenait la responsabilité d’extirper le métier de ses racines empiriques en lui conférant une assise rationnelle à partir des méthodes des sciences expérimentales, et aux professeurs « généralistes » celle d’associer apprentissage du métier à la formation de l’être social, à son épanouissement personnel, à la compréhension de son rôle et de sa place dans la société. La technologie s’installait au cœur des humanités, la transformant en « discipline de l’esprit ». Le psychopédagogue se situait à la charnière des « techniciens » et des « généralistes » pour être le « ciment » et permettre aux futurs enseignants de se penser comme acteurs d’un même projet. Les psychopédagogues aidaient ainsi les ouvriers à se transformer en enseignants.

Jean Sclafer écrivit de nombreux articles illustrant ce rôle dans les revues spécialisées notamment dans Culture technique.

Il milita d’abord au Syndicat national de l’enseignement technique dans le courant « Union pour une action syndicale efficace ». Puis, après la création du Syndicat national des enseignements de second degré, il fut élu membre de la commission administrative nationale sur la liste « Unité et Action » en 1969, responsable des ENNA, chargé de la responsabilité du groupe de travail sur les enseignements technologiques supérieurs dans la direction exécutive ; il le demeura jusqu’en 1975. Il participa à l’élaboration des positions du SNES sur la formation des maîtres et sur l’enseignement de la technologie.

En janvier 1975, il fut élu suppléant de Dominique Siciliano au collège 21 du CEGT (Conseil de l’enseignement général et technique). Il ne représenta pas aux élections de 1977 et fut remplacé par Louis Weber.

Après sa retraite prise en 1980, Jean Sclafer continuait à travailler dans une équipe de recherche de l’INRP (Institut national de la recherche pédagogique). Il était marié et père de famille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174554, notice SCLAFER Jean, Albert par Alain Dalançon, version mise en ligne le 16 juillet 2015, dernière modification le 25 mars 2021.

Par Alain Dalançon

ŒUVRE : Avec Jean Chabal, R. de Preester, R. Ducel, Méthodologie de la construction mécanique, Foucher, 1973. — Avec Jean Chabal, Culture, technique, éducation, Centre de recherche sur la culture technique (CRCT), février 1981.

SOURCES : Arch. IRHSES (dont fonds groupes de travail, L’Université syndicaliste, nécrologie dans le n°33 du 16-9-1982). — Catherine Agulhon, Arlette Poloni, Lucie Tanguy, « Les institutions d’enseignement technique court en France [genèse et évolution] », Revue française de pédagogie, 1987, n°78.

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