Par Alain Dalançon
Né le 27 juillet 1888 à Lyon (Ve arr.) (Rhône), mort le 28 janvier 1971 à Freyming [Freyming-Merlebach] (Moselle) ; professeur puis directeur d’EPS ; militant du SNEPS puis du SNCM dans le Bas-Rhin.
Eugène Tavoillot était le second des trois fils de Marie, Elisa Rabouast, tailleuse, tous légitimés par Charles, Justin Tavoillot, professeur à Lyon, devenu directeur de l’école primaire supérieure de Tarare (Rhône) puis d’Alger, lors son mariage avec sa mère, le 31 juillet 1890 à Lyon (Ve arr.).
Après l’École normale d’instituteurs de Lyon, il fut élève à l’École normale supérieure de garçons de Saint-Cloud (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine), section sciences, de 1908 à 1910, dont il sortit muni du certificat d’aptitude au professorat des écoles normales et des écoles primaires supérieures et de celui de travail manuel. Il épousa le 9 juillet 1910 à Saint-Cloud, Lucie Coignard, élève à l’École normale d’institutrices de Caudéran (Gironde), fille de négociants aux Vans (Ardèche), avec laquelle il eut trois enfants.
Après son service militaire effectué de 1910 à 1912, il fut nommé professeur de sciences à l’école primaire supérieure de Perpignan (Pyrénées-Orientales) où il enseigna de 1912 à 1925, tout en obtenant trois certificats de licence à la Faculté des Sciences de Montpellier. Il signa des articles dans la Revue pédagogique en 1916 et 1920, se préoccupa de développer la section industrielle de son EPS, écrivit au ministre en 1917 pour demander la création d’une classe préparatoire aux écoles des Arts et Métiers qui permettrait selon lui de favoriser le développement industriel du Roussillon.
En 1924, Eugène Tavoillot fut nommé officier d’académie et devint l’année suivante directeur de l’EPS d’Aubin (Aveyron), qu’il redressa après l’avoir « trouvée en ruines » selon les inspecteurs. Il obtint sa mutation pour diriger l’EPS de Saint-Pons (Hérault) de 1927 à 1937, son épouse assurant la gestion de la demi-pension et de l’internat. A l’EPS qui comportait des classes primaires, fut annexée une école d’artisanat rural ou école d’agriculture d’hiver en 1932, année où il fut promu officier de l’Instruction publique. Il obtint ensuite la direction de l’EPS de garçons de l’Ill à Strasbourg en 1937. Au cours de cette période, il était un adhérent actif de l’Association transformée en Syndicat national des fonctionnaires des EPS.
En raison de l’annexion allemande, il fut replié à la fin de 1940 avec l’inspection primaire des écoles d’Alsace-Lorraine à Périgueux (Dordogne). N’ayant pas obtenu la direction de l’EPS de Toulouse (Haute-Garonne) qu’il avait demandée, il refusa sa mutation à Rouen (Seine-Inférieure, Seine Maritime) et resta à la disposition de l’inspection primaire repliée.
À la Libération il retrouva la direction de son ancienne EPS à Strasbourg, devenue collège moderne après 1943 (actuel lycée Pasteur), et obtint au moment de la liquidation de sa pension de retraite la reconnaissance de la direction de cet établissement de 1937 à 1949.
Il milita à nouveau au syndicat devenu Syndicat national des collèges modernes, fut secrétaire de sa section départementale du Bas-Rhin en 1945-1946 et devint le premier directeur de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale.
Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en novembre 1946.
Par Alain Dalançon
SOURCES : Arch. Nat. F17 25349. — Arch. IRHSES (Bulletins du SNEPS et du SNCM, annuaires de l’Instruction publique). — Arch. mun. Strasbourg (Benoît Jordan). — État civil de Lyon et des Hauts-de-Seine en ligne. — Revue pédagogique, 1916 et 1920. — J.O. de 1926 et 1932. — Notes de Jacques Girault.