SCIPION Serge, Georges

Par Claude Pennetier

Né le 24 novembre 1930 à Bordeaux (Gironde) ; ouvrier métallurgiste puis ouvrier d’entretien dans l’Alimentation ; secrétaire fédéral de l’UJRF en Gironde ; militant communiste ; secrétaire de la Fédération CGT de l’Alimentation puis du Commerce.

Fils de Georges Scipion, chaudronnier, et de Henriette Luquet, sans profession (le couple avait neuf enfants) qui avait été élevée au couvent mais était en réaction contre les milieux religieux, Serge Scipion fréquenta l’école publique jusqu’à l’obtention du CEP. A quatorze ans il entra en apprentissage et au bout de trois ans obtint son CAP. Dès son embauche le trésorier de la section CGT vint lui dire : "tiens drôle, voilà ta carte syndicale". En octobre 1948 son entreprise a été lock-outée et il fit partie des 35 à 40 salariés qui ne furent pas repris. Il "bricola pendant 18 mois : laveur de vitres, ouvrier dans une entreprise qui fabriquait des fers à repasser. Début 1950, il rentra à l’entretien de la Brasserie de l’Atlantique et devint donc un syndiqué de l’Alimentation. Il resta dans cette entreprise jusqu’en 1959.

Délégué du personnel et secrétaire du comité d’entreprise, membre de la coordination des syndicats de l’Alimentation de Bordeaux, il fut élu à la direction de la Fédération de l’Alimentation, d’abord au comité national vers 1955, puis en 1957 au bureau de la Fédération et au secrétariat en 1959, en remplacement de Georges Julien. Début 1960, la CGT lui demanda de venir à Paris.

Il s’occupa des retraites complémentaires qui n’étaient pas généralisées, notamment pour les saisonniers. Son rôle fut particulièrement important pendant les grèves de mai-juin 1968, car il fallait inclure les salariés de l’alimentation dans le mouvement, sans cesser de fournir les produits de première nécessité qui manquantes auraient rendu la vie difficile dans les villes. Il fallait ainsi empêcher les ouvriers meuniers de cesser totalement travail. Il y réussit et Georges Séguy signala à plusieurs reprises cette situation comme une preuve du caractère responsable de la CGT. En 1973, la CGT décida de réunir en un seule fédération la partie du commerce alimentaire et la partie "grand magasin". La Fédération du Commerce fut constituée en avril 1973. L’ancienne Fédération de l’Alimentation devint ensuite Fédération de l’Agroalimentaire.

Serge Scipion partit à la Fédération du Commerce en avril 1973. Comme secrétaire, il suivait particulièrement le commerce alimentaire mais sans se limiter à cette mission. La secrétaire générale était Hélène Mabille et lui secrétaire général adjoint. Il y resta jusqu’en 1982. Une jeune femme Michèle Commergnat était en position prendre les rennes. Il choisit de changer de responsabilités. Le bureau fédéral lui confia INDECOSA (Information et défense des consommateurs salariés) constitué en 1979 par Hélène Mabille et Julien Livi. Il en fut secrétaire général de 1982 à 1992. En 1993, il se retira de l’activité syndicale.

Sur le plan politique, il avait adhéré jeune à l’UJRF et été un des secrétaires de la fédération de la Gironde à dix-huit ans. Il ne fit pas de service militaire car aîné d’un famille nombreuse, en fait il était le deuxième mais l’aîné n’ayant pas bénéficié de ce droit, il revenait à Serge. Élu deux ans après au comité national et il y resta jusqu’en 1953. Ayant fait une primo infection, il eut une coupure d’un an dans son activité militante et professionnelle. À son retour, en 1959, il s’occupa surtout de syndicalisme. Il avait suivit une école communiste centrale d’un mois vers 1955, puis l’école une école de quatre mois en 1963. Il resta au Parti communiste jusqu’en 1994.

Il avait connu sa femme, Jacqueline au secrétariat de la Fédération de l’Alimentation, (Jacqueline Scipion). Ils se marièrent le en août 1968 à Montreuil (Seine-Saint-Denis) ce qui n’alla pas sans difficultés avec la CGT, car il ne devait pas y avoir de couples dans les mêmes pôles de direction. Jacqueline resta à l’Alimentation et Serge alla au Commerce. Le couple eut un enfant et éleva les deux fils d’un première mariage.

Serge Scipion avait habité à Saint-Denis où il participa aux réunions de cellules puis il s’installa avec sa femme à Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis) après leur mariage.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174616, notice SCIPION Serge, Georges par Claude Pennetier, version mise en ligne le 3 septembre 2015, dernière modification le 14 septembre 2015.

Par Claude Pennetier

SOURCES : La Vie ouvrière, nº 977, 22 mai 1963, p. 10, nº 1131, 4 mai 1966, p. 16. — Renseignements recueillis à la Fédération de l’Agroalimentaire. — Entretien avec Serge Scipion, août 2015. — État civil.

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