MAURETTE Pierre

Par André Balent

Né le 6 janvier 1923 à Saverdun (Ariège), mort fusillé sommaire le 26 juin 1944 à Justiniac (Ariège)  ; cultivateur à Saverdun ; employé au camp du Vernet-d’Ariège (Ariège) ; résistant du Corps franc Pommiès (CFP), Organisation de résistance de l’Armée (ORA) ;

Fils de Noël, Arthur Maurette, cultivateur et de Yvonne Juliette ménagère (âgés respectivement de vingt-quatre et dix-neuf ans en 1924), Pierre Maurette naquit à la métairie de Montolieu, dans la commune de Saverdun. Célbataire, Pierre Maurette fut un des réfractaires du STO de Saverdun qui passèrent à la clandestinité. Ses parents, agriculteurs à Piquatalent (commune de Saverdun) étaient déjà résistants, sans doute à l’AS (Armée secrète), bien implantée dans la localité. Leur ferme était à proximité d’un terrain habilité à recevoir des parachutages d’armes destinées principalement au Corps franc de la Montagne Noire (CFMN), grand maquis en cours de constitution au printemps de 1944 dans ce massif à la limite de l’Aude (proche de Saverdun) et du Tarn (Voir : Sévenet Henri qui était venu pour ce motif à Piquetalent prendre contact avec les résistants de Saverdun. Il était accompagné de Roger Mompezat, créateur de CFMN).

Pour sa part, ¨Pierre Maurette intégra un autre groupe de résistants affiliés au CFP (ORA) animé dans la commune par un gendarme de la brigade de Saverdun, Armand Saint-Martin, Toutefois, en mai et juin de 1944, AS et ORA de Saverdun menaient leurs actions de concert. Comme beaucoup de réfractaires, Maurette avait gagné un maquis, probablement celui du bois de Canté, à proximité de Saverdun. Le 9 juin 1944, Saint-Martin était passé dans la clandestinité et avait pris la tête du maquis regroupé dans la forêt de Canté. Celui-ci, repéré et menacé se scinda et un groupe de huit personnes se replia à quelques kilomètres au château de l’Esacarrabillat à Justiniac.
Localisés par la Milice et la Sipo-SD, le maquis fut attaqué tôt le matin par un groupe de la 10e compagnie du 3e bataillon du régiment Deutschland de la 2 SS Panzerdivision Das Reich. cantonnée depuis plusieurs semaines à Vénerque (Haute-Garonne) à quelques kilomètres plus au nord.
Le château ayant reçu un obus d’une pièce d’artillerie acheminée par les SS, la résistance était d’autant plus impossible que l’adjudant SS Fischer et quelques-uns de ses hommes lancèrent des grenades lacrymogènes. Saint-Martin, sa femme Josette, Auguste Belbèze, Louis Gorlier, et Joseph Orsoni sortirent du château et se rendirent. Ils furent fusillés sommairement, Le gendarme Saint-Martin fut, pour sa part, sauvagement torturé. Les SS savaient que Maurette faisait partie du groupe de résistants de Justiniac. Ne l’ayant pas capturé , ils partirent à sa recherche, et allèrent, en vain, à Piquetalent. De fait on a supposé a posteriori qu’au premier tir d’obus, il avait sauté du château par une fenêtre et s’était caché dans un buisson à proximité du château.
Ils l’avaient cherché aussi dans tout le village de Justiniac. Les SS qui étaient partis à Piquetalent revinrent le lendemain. Le village qui était resté entièrement bouclé fut à nouveau fut à nouveau fouillé. Alors que, sans doute, il se savait qu’il était sur le point d’être découvert, Pierre Maurette traversa la route pour se cacher dans un bois, il fut abattu par un Allemand. Son corps fut trouvé sous un poirier par le jeune Guy Landes (âgé de quatorze ans et alors en pension chez des agriculteurs de Justiniac, M. et Mme Pelata).

Le corps de Maurette fut ramené à Saverdun où il fut enterré. Il se trouve toujours au pied du monument qui fut érigé à la mémoire des habitants de Saverdun morts pour faits de résistance ou en déportation en Allemagne.

Son nom y est gravé. Il figure aussi sur le monument aux morts de Saverdun, sur le monument commémoratif de Justiniac érigé sur les lieux où furent exécutés six résistants dont Maurette et, orthographié à tort "Belvèze", sur le monument du mémorial du Corps franc Pommiès à Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées).

Il a reçu la mention Mort pour la France par le service central de l’état civil militaire en date du 19 juin 1951.Le 1er septembre 1951, cette mention fut transcrite en marge de son acte de décès de l’état civil de Justiniac.

Voir : Justiniac (26 juin 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174657, notice MAURETTE Pierre par André Balent, version mise en ligne le 2 septembre 2015, dernière modification le 22 février 2021.

Par André Balent

SOURCES : Arch. com. Saverdun, état civil, acte de naissance de Pierre Maurette. — Arch. com. Justiniac.,état civil, acte de décès de Pierre Maurette et mention marginale. — Guy Penaud, La Das Reich : la 2e SS Panzerdivision, préface d’Yves Guéna et introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, pp. 453-457, p. 546. — Patrick Roques, « Monument aux morts et cinq tombeaux de la guerre de 1939-1945 »,. http://patrimoines.midipyrenees.fr/fileadmin. Midi-Pyrénées. Direction de la Culture et de l’Audiovisuel, service Connaissance du Patrimoine, 2012, PDF en ligne consulté le 19 juillet 2018. — Site Patrimoine Occitanie : patrimoines.laregion.fr consulté les 20 et 21 juillet 2018, notices des monuments du cimetière de Saverdun et le l’Oustalou (Justiniac), de la plaque commémorative de la gendarmerie de Saverdun. — Site histariege consulté le 22 juillet 2018. — MemorialGenWeb consulté le 22 juillet 2018. — État civil.— Notes de Jean-Pierre Besse.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable