ROZAND Charles, Camille

Par Marie-Françoise Henssien

Né le 22 octobre 1930 à Curciat-Dongalon (Ain), mort le 29 juin 2005 à Mâcon (Saône-et-Loire) ; ouvrier métallurgiste ; militant CGT et PS ; coadministrateur de la Caisse primaire d’assurance-maladie de Saône-et-Loire ; président du Conseil des prud’hommes de Mâcon.

Charles Rozand, aîné d’une fratrie de cinq enfants, naquit dans une famille de cultivateur de l’Ain, à Curciat-Dongalon. À l’issue de ses études primaires, pourvu de son certificat d’études, il dut travailler et devint ouvrier agricole pour venir en aide à sa famille.

Après son service militaire dans les chasseurs alpins, qui lui valut de passer deux ans en Autriche, il entra en 1954 dans une fabrique agro-alimentaire comme ouvrier saucissonnier. De 1957 à 1963, il travailla à la MAFIT, une entreprise mâconnaise de tréfilerie et d’émaillage. Après un stage de métallurgiste à Montceau-les-Mines en 1963-1964, il intégra la société Bayardon Cuve, spécialisée dans la chaudronnerie, en tant qu’ouvrier soudeur. Il y accomplit la suite de sa carrière.

C’est là qu’il se lança, en 1968, dans le militantisme syndical, faisant fi de l’irascibilité de son patron, ce qui lui valut d’être giflé par celui-ci, au demeurant pilier de rugby ! Il créa, avec un groupe de collègues, une section syndicale CGT, puis fut élu délégué du personnel, membre du comité d’entreprise et secrétaire. Il le resta jusqu’à son départ en retraite en 1991. Parallèlement, il mit en place la mutuelle d’entreprise dont il devint membre du conseil d’administration.

Membre du syndicat CGT des métaux du Mâconnais, il joua un rôle majeur au sein de l’Union départementale qui le mena, au début des années 1970 à siéger au conseil d’administration de la Sécurité sociale de Saône-et-Loire jusqu’à sa suppression.

À la même époque, il adhéra au Parti socialiste et, en 2004, soutint avec succès, en tant que mandataire, Pierre Martinerie, candidat à l’élection du conseil général.

À partir de 1979, Charles Rozand fut conseiller prud’homal à Mâcon. Durant dix-huit ans, de 1982 à 2000, il exerça alternativement les fonctions de président général du conseil et vice-président de la section industrie. Aux côtés de Louis Quelin, il fit régner dans ces institutions un climat consensuel entre CGT et CFDT. Ce fut une période de négociations sereines et fructueuses qui lui valurent d’être distingué par la médaille d’honneur des prud’hommes et en 2004 par l’honorariat, quelques mois avant sa mort.

De caractère affirmé, Charles Rozand n’hésitait pas à « taper sur la table » pour faire aboutir ses revendications ou pour faire respecter les principes de la parité au sein des instances où il siégeait. Mais il était avant tout un humaniste reconnu pour ses qualités d’écoute et de dialogue.

Engagé dans la vie associative, il contribua avec d’autres militants mâconnais dont Jeanne Répecaud à la création du Centre de soins infirmiers du Mâconnais, organisme qui joua un rôle important dans la prise en compte des malades de toute condition sociale, et participa à son conseil d’administration.

Retraité, il fonda, avec d’autres, en mai 1994, le syndicat CGT des retraités du Mâconnais dont il devint secrétaire. Il poursuivit ses activités syndicales et associatives jusqu’à ce que la maladie le terrasse, le 29 juin 2005.

Charles Rozand s’était marié en 1954 avec Marguerite Comparet qui lui donna deux filles et un fils. Elle soutint constamment son mari dans ses combats syndicaux et sociaux et elle pérennisa son engagement en adhérant à la CGT après sa disparition.

Respectueux de la nature, il cultivait son jardin avec attention à ses moments de loisir. Souhaitant « laisser la terre aux vivants », il fut un pionnier de l’Association crématiste mâconnaise. « L’arbre et l’être humain sont semblables, ils naissent, vivent et meurent. Cependant, il reste des racines qui sont les repères de l’Humanité. Merci » (hommage de son fils Olivier, lors des obsèques de Charles Rozand).

Charles Rozand était aussi décoré de l’Ordre du Mérite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174715, notice ROZAND Charles, Camille par Marie-Françoise Henssien, version mise en ligne le 22 juillet 2015, dernière modification le 22 juillet 2015.

Par Marie-Françoise Henssien

SOURCES : Hommage rendu lors de ses obsèques par les membres du syndicat CGT des retraités du Mâconnais ; Jean Joachim, secrétaire général de l’USR-CGT 71 ; Christian Desmaris au nom des élus prud’homaux ; Pierre Martinerie, vice-président du Conseil général de Saône-et-Loire ; Josette Rué, Centre de Soins infirmiers du Mâconnais ; Danièle Granjean, Association crématiste mâconnaise ; Suzanne Delaud, une amie. — Association bourguignonne des Amis du Maitron.

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