SOMMEILLE Yvonne, Marie

Par Jean-Marie Conraud

Née le 14 août 1917 à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle), morte le 29 septembre 1999 à Lavelanet (Ariège) ; employée ; permanente de la JOCF, du MPF, du MLP, militante du PSU, attachée parlementaire.

Fille de Gabriel-François Sommeille, ouvrier lorrain de filature, mobilisé au moment de sa naissance, et de sa femme, née Marie-Alice Conte, employée, Yvonne Sommeille avait trois frères. Elle acheva ses études primaires à l’âge de treize ans et fut embauchée comme employée à la Société anonyme de filature et tissage (SAFT) de Saint-Nicolas-de-Port. Elle y resta environ dix ans, assurant pour commencer les « courses », les « petits boulots », mais sa mère n’était pas moins contente qu’elle travaillât hors de l’usine.

Quand Yvonne Sommeille avait découvert, en 1938, la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF), elle avait démarré une section avec l’appui de Colette Taisne. Devenue présidente fédérale, chargée des dix-neuf fédérations de la région Est, elle découvrit les conditions de travail des jeunes ouvrières en ateliers, notamment celles de l’usine de chaussures « André » à Nancy. Malgré les réserves de sa mère, elle réussit ensuite à y être embauchée. Mais, un mois plus tard, la JOCF la sollicita pour un poste de permanente au secrétariat général, à Paris, en décembre 1945. Elle fut chargée de la branche des 17-21 ans et des fédérations de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne), Autun, Paray-le-Monial et Troyes jusqu’au 30 mars 1947. À cette époque, elle était proche de Jeannette Dussartre qui allait épouser plus tard Henri Chartreux et militer comme lui au Parti communiste.

Yvonne Sommeille travailla aux Éditions ouvrières, comme salariée, d’avril 1946 à mai 1947, puis elle fut responsable provinciale, pour la région de l’Est, pendant un an avant de d’assumer des tâches de permanente au Mouvement populaire des familles qui venait d’être fondé et qui se transforma rapidement en MLP (Mouvement de libération du peuple) pour lequel elle opta. Yvonne Sommeille figurait alors parmi les principaux responsables de cette organisation. Elle fut chargée, avec Séverin Montarello, de suivre l’action en direction des jeunes au congrès d’Asnières en 1951 et tous deux présentèrent l’année suivante un rapport sur ce thème au congrès de Tours.

Employée à la Nouvelle compagnie générale électrique de Nancy (1957-1965), Yvonne Sommeille donna son adhésion à l’Union de la gauche socialiste (UGS), regroupant divers courants souvent d’origine chrétienne. Elle intégra ensuite le secrétariat national du Parti socialiste unifié (PSU) où elle fut une proche collaboratrice de Michel Rocard, alors secrétaire adjoint de la fédération de Paris (1961). Par la suite, Robert Chapuis, député socialiste de l’Ardèche, la choisit comme attachée parlementaire (1981).

Yvonne Sommeille faisait partie depuis 1947 du groupe des Travailleuses chrétiennes, laïques consacrées qui, issues pour la plupart de la JOCF, ayant fait vœu de célibat, s’engagent, dans la discrétion, à une présence active dans la classe ouvrière, notamment par leur action militante dans des syndicats, des associations ou des partis politiques.

Ayant été pendant sa vie active adhérente à la CFTC puis à la CFDT, elle continua à militer à l’Union départementale interprofessionnelle des retraités CFDT des Hauts-de-Seine quand elle prit sa retraite en 1982. Elle se fit visiteuse de malades, puis aide aux devoirs auprès d’enfants étrangers. Mais la maladie d’Alzheimer vint ralentir puis stopper ses activités. Elle se retira chez une nièce en Ardèche où elle mourut.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174733, notice SOMMEILLE Yvonne, Marie par Jean-Marie Conraud, version mise en ligne le 22 juillet 2015, dernière modification le 30 septembre 2020.

Par Jean-Marie Conraud

SOURCES : Arch. JOCF (SG), fichier des anciennes permanentes. — Arch. JOCF, livres de paie, décembre 1945. — Cahiers du Groupement pour la recherche sur les mouvements familiaux (GRMF), nos 9, 11, 15. — Jeanne Dussartre-Chartreux, Destins croisés : vivre et militer à Limoges, Karthala, 2004, p. 85. — Notes d’Éric Belouet et de Bruno Duriez.

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