SEIGNON Henri, Léon, Alexis

Par Gilles Morin

Né le 9 décembre 1899 à Paris (XIIe arr.), mort le 5 décembre 1973 à Paris (Xe arr.) ; industriel, exploitant forestier au Gabon ; résistant ; député socialiste SFIO du Moyen-Congo (Gabon) à la seconde Assemblée nationale constituante, juin-novembre 1946.

Fils de Théophile et de Armide Salomon, Henri Seignon adhérant à la Section Française de l’Internationale Socialiste (SFIO) au lendemain de la scission de Tours résidait jusqu’en 1923 à Bordeaux où il était secrétaire du syndicat des inscrits maritimes de la ville. Il se maria le 20 janvier 1923 avec Françoise Batut.
Au milieu des années vingt, il partit faire fortune en Afrique équatoriale française (AEF), et devient exploitant forestier et négociant en bois tropicaux au Gabon. Il résida depuis plus de 25 ans en AOF, habitant notamment Libreville, où il exploitait un commerce de bois et où il occupait les fonctions de président de la Chambre de commerce.

Henri Seignon fut un des promoteurs de la tentative de ralliement du Gabon à la France-Libre en août 1940. Il constitua un mouvement pro-britannique selon les autorités, fondant le 22 juillet 1940, un “Comité provisoire” en ce but. Il fut renvoyé en Algérie puis en France par le gouverneur général de l’AOF Pierre Boisson, éloigné par application du décret du 16 octobre 1940, pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Il résidait à Ferrals-les-Corbières (Aude), commune de ses beaux-parents, où il possédait une maison d’habitation et quelques vignes. Jugé à Clermont-Ferrand, il s’évada et rejoignit l’Afrique du Nord par l’Espagne. Il fut désigné comme représentant de l’AEF à l’Assemblée Consultative Provisoire qui siégea à Alger en septembre 1943, puis à Paris de septembre 1944 à octobre 1945. Il siégea au groupe socialiste et fut désigné secrétaire de l’Assemblée d’Alger et rapporteur général de la commission de la France d’Outre-mer des deux Assemblées. Désigné comme juré à la Haute Cour de Justice, il fut président des jurés de la Résistance au procès du maréchal Pétain.

Aux élections à l’Assemblée nationale constituante d’octobre 1945, il fut candidat SFIO, devant le collège des citoyens, dans la circonscription du Gabon-Moyen Congo. Mais, il fut battu, n’obtenant que 604 voix, soit 37,5 % des suffrages exprimés, par l’administrateur des colonies, Gabriel d’Arboussier.

Henri Seignon a été élu député à la seconde Assemblée nationale constituante dans la même circonscritpion du Gabon-Moyen-Congo de juin à novembre 1946. Il ne fut pas réélu à cette date, n’obtenant que 39 % des suffrages exprimés. Selon lui, il aurait fait face à une coalition allant des communistes aux gaullistes, en passant par le MRP et le PRL, soutenue par le Gouverneur général de l’époque. Choisi par les fédération de l’AEF pour être candidat socialiste au Conseil de la République en novembre 1946 puis à l’Assemblée de l’Union française en 1947, sans plus de succès, il fut candidat de nouveau en 1950.

Il décède à Paris, le 5 décembre 1973, à l’âge de soixante-quatorze ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174790, notice SEIGNON Henri, Léon, Alexis par Gilles Morin, version mise en ligne le 24 juillet 2015, dernière modification le 24 juillet 2015.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat. 19880221/2, dossier Sylvandre. — Archives de l’OURS, dossier personnel. — Notice du Dictionnaire des Parlementaires français, 1945-1958, site de l’Assemblée nationale.

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