Par Alain Petit
Né le 6 mai 1909 à Harnes (Pas-de-Calais), fusillé par condamnation le 3 novembre 1942 à Arras (Pas-de-Calais ; mineur à la fosse 7 des mines de Dourges ; militant communiste ; résistant FTPF.
Fils de Gustave Boulanger, ouvrier des mines, et de Marie Pihem, ménagère, Moïse Boulanger s’était marié le 4 septembre 1930 à Loison-sous-Lens (Pas-de-Calais) avec Alfreda Loiseau. Militant communiste recruté par Léon Brun, entra très tôt en résistance à l’occupant et au régime de Vichy avec le célèbre groupe d’action de Charles Debarge. Moïse Boulanger fut d’ailleurs arrêté une première fois au domicile d’Esther Brun le 9 octobre 1941 : les Allemands étaient venus pour appréhender Léon Brun, en postant deux sentinelles à leur domicile. Quatorze personnes furent arrêtées dont Moïse Boulanger qui eut tout juste eu le temps de se débarrasser de ses deux revolvers et faux papiers dans les toilettes (revolvers qu’Henri Gouillard vint récupérer le soir de la Noël 1941). Moïse Boulanger fut alors condamné à deux mois de prison. Peu après, il entra dans la clandestinité pour mener de nombreuses actions, comme le sabotage de la machine d’extraction de la fosse 4 des mines d’Ostricourt à Carvin (Pas-de-Calais) en décembre 1941. C’est alors que Moïse Boulanger devint activement recherché. En janvier 1942, Moïse Boulanger participa à l’expédition organisée par Charles Debarge pour délivrer des militants prisonniers à la prison de Loos, action qui échoua. Le 3 juin 1942, L’Écho du Nord diffusa un avis de recherche dans lequel une récompense était promise à toute personne susceptible de fournir des renseignements permettant l’arrestation des membres du groupe de Charles Debarge. Néanmoins, Moïse Boulanger persévéra et participa à d’autres actions comme le sabotage de la ligne Lens-Arras et le cambriolage d’une douzaine de mairies. Enfin, avec Charles Debarge, Moïse Boulanger attaqua et abattit les deux sentinelles allemandes au Pont Césarine à Lens le 11 avril 1942. Arrêté le 11 septembre 1942 par la gendarmerie de Carvin, il fut remis aux Allemands. Moïse Boulanger fut condamné à mort par le tribunal militaire d’Arras et fusillé le 3 novembre 1942.
Moïse Boulanger a reçu la mention « Mort pour la France » attribuée par le Secrétariat aux Anciens combattants en mai 1945.
Par Alain Petit
SOURCES : Arch. Dép. Pas-de-Calais : 1Z677. — Notes de Francis Calvet, BiMOI Lille,(Arch. Dép. Nord, 1874 W 140 (dossier 4418) SRPJ). — État civil.