BALANÇA Élie, Robert [alias "DEDIEU"]

Par André Balent

Né le 13 juillet 1911 à La Bastide-de-Sérou (Ariège), mort en action le 21 août 1944 à Rimont (Ariège) ; menuisier à La Bastide-de-Sérou ; résistant (FTPF, maquis de La Crouzette)

Élie Balança (1913-1944)
Élie Balança (1913-1944)
MemorialGenWeb, fiche "Balança Élie"

Fils de Paulin Balança, chef cantonnier, et de Marie Jeanne Pujol, ménagère, Élie Balança s’était marié le 25 juillet 1935 à La Bastide-de-Sérou avec Marcelle Soucasse. Il était menuisier dans son village natal.

Élie Balança était un des résistants de son village, en liaison avec les FTPF. Il a été dénoncé aux Allemands par l’épicière du village, Marie Lenoir, née Boué. Celle-ci sympathisait avec la Milice. En février elle expliqua au gendarme Séguela que le menuisier Balança était l’homme "le plus dangereux" de la commune. Lors de son procès devant la cour de justice de l’Ariège, des témoins dirent qu’elle téléphonait aux Allemands y compris nuitamment alors que les communications téléphoniques étaient interdites à ces heures-là. D’ailleurs, elle recevait souvent des Allemands chez elle. Mais le mari de cette dernière, Alexandre Lenoir, avait été arrêté devant sa porte, puis jugé et exécuté le 15 juillet 1944 par le maquis de la Crouzette ; milicien, il informait les Allemands et aurait , de fait, dénoncé Balança. À défaut de pouvoir le juger, la cour de Justice jugea sa femme qui était, semble-t-il compilce de son mari.

Le 5 juillet lorsque des maquisards firent dérailler un train à La Bastide-de-Sérou (ligne aujourd’hui désaffectée de Foix (Ariège) à Saint-Girons (Ariège) et Boussens (Haute-Garonne), les Allemands vinrent la voir. Tenu pour coupable, Balança eut le temps de fuir à la localité voisine de Rimont. Le 20 août 1944, à nouveau menacé, il partit rejoindre le maquis de la Crouzette (3102e compagnie des FTPF). Il y commanda un groupe (sergent).

Le 20 août 1944, les Allemands se repliant vers la vallée de Rhône quittèrent Saint-Girons, formèrent un Marschgruppe intégrant de nombreux effectifs de l’Ost Legion et empruntèrent la route de Foix. Le maquis de la Crouzette se déploya afin d’entraver leur progression. Le 21 août, afin de mettre à exécution ce projet, le groupe commandé par Balança était posté près de Rimont le long de la voie ferrée. Les Allemands ayant emprunté la route nationale, le groupe de Balança se replia. Lui-même et un autre maquisard restèrent un moment postés près du chemin de fer. Ils finirent par rejoindre la RN 118, entre Castelnau-Durban et Rimont. Pendant ce déplacement, Élie Balança fut tué par une balle d’une mitrailleuse qui l’atteignit à la tête, à l’est de Rimont, près de la ferme de la Plagnotte, à proximité de l’entrée orientale d’un tunnel ferroviaire. Ses obsèques eurent lieu le 23 août 1944 à La Bastide-de-Sérou.

En représailles à l’action du maquis les Allemands et l’Ost Legion incendièrent le village de Rimont où ils tuèrent onze personnes, toutes des victimes civiles.

Le frère d’Élie Balança , Louis, adhérait en 1946 à l’amicale des anciens FTPF. La Cour de justice de l’Ariège condamna la dénonciatrice d’Élie Balança, Marie Boué, épouse Lenoir, à 20 ans de travaux forcés.

Élie Balança a reçu la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le monument aux morts de La Bastide-de-Sérou.

Rimont (Ariège) résistants morts au combat ou exécutés, 21 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174994, notice BALANÇA Élie, Robert [alias "DEDIEU"] par André Balent, version mise en ligne le 21 septembre 2015, dernière modification le 19 janvier 2021.

Par André Balent

Élie Balança (1913-1944)
Élie Balança (1913-1944)
MemorialGenWeb, fiche "Balança Élie"
Arch. Dép. Ariège, fonds Claude Delpla
Élie Balança (1913-1944)
Élie Balança (1913-1944)
cliché : Arch. dép. Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla

SOURCES : Arch. dép. Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla, dossier "Élie Balança". — Arch. com. La Bastide-de-Sérou, État civil, actes de naissance et de décès. — Claude Delpla, La libération de l’Ariège, postface d’Isabelle Delpla, Toulouse, Le Pas d’Piseau, 2019, 514 p. [p. 228, p. 459]. — MemorialGenWeb, site consulté par André Balent le 30 décembre 2018. — Notes de Jean-Pierre Besse et de David Aguilar.

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