BOULLU Gabriel, Édouard

Par Jacques Girault

Né le 10 mai 1910 à Grenoble (Isère), mort le 4 septembre 1975 à Grenoble ; instituteur en Isère ; militant syndicaliste de la FUE, du SNI et de la FEN ; militant communiste.

Fils d’un employé et d’une modiste, Gabriel Boullu sortit de l’École normale d’instituteurs de Grenoble en 1928. Instituteur dans la région de Vienne, syndiqué depuis 1928, dirigeant de la section départementale de la Fédération unitaire de l’enseignement dans l’Isère, secrétaire de l’Union départementale CGTU (1930-1932), il était membre du Parti communiste depuis 1930. Exempté de service militaire, il faisait partie de la direction des groupes de jeunes de la Fédération unitaire les deux dernières années de son existence (1934-1935). Il était l’un des principaux porte-parole de la Minorité d’opposition révolutionnaire dans L’École émancipée, en particulier dans le débat sur l’unité syndicale en 1935. Il fut élu membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs en 1938.

Boullu faisait partie de comité de la région lyonnaise, qui s’étendait sur une partie de l’Isère, du Parti communiste en 1937. Comme beaucoup de militants susceptibles d’avoir eu des relations avec des trotskistes, la mention "enlever" figurait après son nom dans les instructions données pour le renouvellement du comité en 1938. Plus tard il indiquait n’avoir adhéré au Parti communiste français qu’en 1944.

Gréviste le 30 novembre 1938, déplacé en 1940 dans l’Ain, Boullu aurait été révoqué et serait devenu cantonnier de la ville de Vienne. Il devint capitaine de Francs tireurs et partisans français pendant la Résistance en janvier 1944. Après avoir été journaliste jusqu’en 1948, il reprit son poste d’instituteur et devint directeur de l’école de garçons à Vizille en 1963.

Boullu siégea comme suppléant à la commission administrative nationale de la Fédération de l’Éducation nationale en 1952 puis de 1962 à 1967. Il était de 1955 à 1965 secrétaire de la section de l’Isère de la FEN. En parallèle, il faisait partie du conseil syndical de la section départementale du SNI de1961 à 1966. Il intervenait souvent lors des congrès nationaux du SNI à partir de 1952 , rappelant souvent l’exigence unitaire contrairement aux tendances (congrès de Paris, le 7 juillet 1959), défendant les pays communistes, rappelant les objectifs du plan Langevin-Wallon, critiquant la direction nationale. Mais en juillet 1965, lors du congrès de Paris, il approuva le rapport car le SNI venait de « balayer les illusions qu’engendre la démagogie gaulliste » (L’École libératrice, 24 septembre 1965). Il militait aussi dans l’association de parents d’élèves et faisait partie du conseil d’administration de la Maison de la Culture.

Boullu participait aux activités du PCF en Isère. Ses responsabilités syndicales lui valaient d’être invité à certaines réunions du comité ou du bureau fédéral. Il devint membre du comité de la fédération communiste en 1960 et y demeura jusqu’en 1969. En outre, il fut membre du bureau de la section communiste de Grenoble (1961-1968). Au début de 1964, après la démission du maire communiste de Vizille, se posa la question de sa succession. La fédération envisagea la candidature de Boullu qui, directeur d’école, n’y résidait pas. Sans doute n’accepta-t-il pas cette proposition qui impliquait de venir résider dans la ville.

Boullu collabora aux activités de l’Institut Maurice Thorez dans les années 1960. Dans les Cahiers de l’Institut, n° 23 (1971), il publiait un article critique sous le titre "Quelques réflexions sur l’article de P. Gerbod" se terminant par "au total, l’étude m’a déçu ; l’histoire du syndicalisme dans l’enseignement reste à écrire."

Marié en septembre 1930 à Grenoble, divorcé en 1946, Boullu se remaria en septembre 1946 à Oyonnax (Ain). Retraité, il militait dans la section départementale de la Fédération générale des retraités.

La cellule du PCF du lycée Champollion à Grenoble portait son nom à la fin des années 1970 et au début des années 1980.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17506, notice BOULLU Gabriel, Édouard par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 27 octobre 2020.

Par Jacques Girault

SOURCES : RGASPI, 517, 1, 1893. — Archives du Comité national du PCF.— Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, t. 20. — Renseignements fournis par Gilles Vergnon, Loïc Le Bars et Laurent Frajerman.

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