TASSY Marcel

Par Gérard Leidet

Né le 27 décembre 1932 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; ouvrier électricien, inspecteur des ventes de l’Avant-Garde puis directeur politique de La Marseillaise ; militant communiste (1949-2002) ; conseiller général du 9e canton de Marseille (1973-1979) ; député de la 8e circonscription des Bouches-du-Rhône (1978-1981) ; conseiller municipal de Marseille, adjoint au Maire (1983-1989) ; conseiller des XIIIe et XIVe arrondissements de Marseille (1989-1995).

Marcel Tassy naquit à Marseille dans le quartier populaire de la Belle de Mai. Son père, Frank Tassy était né à Marseille (1907-1983) et, Pupille de la Nation, il fut adopté par Félix Aillaud grand mutilé de la Première guerre mondiale). Il était agent de la Société du GAZ de Marseille puis agent de GDF. À la fin des années 1940 il devint cadre national du Conseil Central des Œuvres Sociales du Gaz et de l’Électricité de France après avoir été collaborateur direct de Marcel Paul*. De retour à Marseille il redevint cadre à GDF jusqu’à sa retraite. Sa mère, née Elise Combes, native de Camplong dans l’Hérault (1912-1998), exerça divers petits métiers après avoir obtenu son certificat d’études, puis dirigea une Maison de Retraite à Marseille. Tous deux adhérèrent au Parti communiste au début des années 30, et militaient à la cellule de Sainte Marguerite, puis à celle du quartier du Cabot).

Son grand-père adoptif lui fit lire son premier livre important, Le Feu d’Henri Barbusse*. Enfant, il vécut quelque temps à Camplong (Hérault) où il fréquenta l’école communale du village. A Marseille la fréquentation du patronage de Sainte-Marguerite et de l’école Saint-Joseph, puis la vie collective de l’internat au collège d’Embrun, où la vie culturelle était animée par les surveillants, métissèrent ses « années de formation ». A la libération il passa quelques nuits avec ses parents et son oncle, engagés dans la Résistance, au poste de commandement des FFI où il assista aux interrogatoires de collaborateurs marseillais. Il y côtoya les résistants des environs, notamment Emile Loo*, représentant les Milices Socialistes.
Outre la guerre, la Résistance et la Libération, le déclenchement de la guerre en Indochine en 1946 et les grandes grèves de 1947 à Marseille allaient marquer durablement son orientation politique. Il acheva ses études secondaires en classe de 4e au Collège Pierre Puget en juillet 1948, l’année même où il fréquentait l’école des Beaux-Arts. Entre 1948 et 1951 il s’orienta vers l’enseignement professionnel au Centre d’Apprentissage Ampère et y obtint le CAP de Monteur-Electricien. Sa première expérience salariale avait eu lieu auparavant, d’abord dans les années 1941-1943, comme coupeur puis « quicheur » (celui qui en Provence, presse, « esquiche » le raisin dans les comportes) lors des vendanges à Magalas et Puissalicon (Hérault). En 1952 il exerça son premier emploi comme monteur-électricien sur le Port de Marseille pour le compte des établissements Montel. En 1952-1953, Marcel Tassy fut successivement Inspecteur Régional des ventes de l’Avant-Garde, à nouveau monteur-électricien dans les nouveaux appartements construits par Pouillon sur le Quai du Port, enfin permanent de l’UJRF et de l’UJCF.
Dès 1944-1945, Marcel Tassy adhéra aux Forces unies de la jeunesse patriotique (FUJP) avant de rejoindre en 1948 la Fédération CGT de l’Éclairage et l’Union de la Jeunesse Républicaine de France (UJRF), au cercle de Sainte Marguerite de Marseille. Il devint alors responsable de la troupe artistique du cercle puis fut élu au bureau départemental de l’UJRF. En 1949, Tassy adhéra au Parti communiste, à la cellule du Cabot, Section de Sainte-Marguerite et participa à l’École élémentaire de la cellule. Au siège de la fédération, situé alors 5 rue Villeneuve, il côtoyait notamment Blaise Blasquez*, métallurgiste et membre du secrétariat fédéral et du côté des militantes Paulette Tarquin-Garcia* qui dirigeait l’UJFF.

Marcel Tassy lisait alors passionnément (notamment Les leçons de marxisme – Principes Elémentaires de Philosophie de Georges Politzer*). À Marseille, il suivit assidument les cours de l’Université Nouvelle, Cours d’Estienne d’Orves, notamment lorsque Lucien Sève* y donnait ses conférences qui connurent un grand succès. Membre de la délégation dirigée par Robert Teff qui se rendit en Allemagne pour rencontrer des représentants de la jeunesse de ce pays, il poursuivit les échanges avec les jeunes communistes allemands, et eut ainsi l’occasion de rencontrer Max Reimann, alors secrétaire général du Parti communiste Allemand. Il participa le 10 janvier 1950 à la grande manifestation organisée à Marseille pour soutenir les dockers et les marins du port de Marseille décidés à retarder le transport de 2 800 militaires français au Viet Nam par le bateau « Le Pasteur ». La manifestation prit rapidement une tournure violente.

En 1950 au moment de l’appel de Stockholm, Marcel Tassy fut responsable départemental des Relais de la Paix organisés dans tout le pays et qui devaient terminer leur périple à Nice, au mois d’août, au cours d’une rencontre franco-italienne de la jeunesse. Il participa ensuite à l’École fédérale du PCF à Roquevaire puis au congrès national de l’UJRF à l’issue duquel il fut élu membre du Comité national. En août 1951 Marcel Tassy se rendit à Berlin, au Festival mondial de la Jeunesse démocratique (Présidence : Guy de Boysson* ; Secrétaire Général : Enrico Berlinguer). L’année suivante il fut élu membre du comité fédéral des Bouches-du-Rhône : à dix-neuf ans, il était le plus jeune du CF. Il participa ensuite à l’École centrale du PCF (un mois) à Viroflay dans les Yvelines, sous la direction de Paul Balmigère*. En mai 1952 au nom de la Jeunesse communiste, il signa un appel pour l’organisation d’une manifestation contre la venue à Paris du Général américain Ridgway. En compagnie de Pierre Doize, Marius Colombini* (CGT) et Jeannette Agostinelli* (UFF), Marcel Tassy fut recherché par la police pour avoir dérogé à l’interdiction de la manifestation. En septembre, sur proposition de Guy Ducoloné*, Secrétaire général de l’UJRF, il fit partie d’une délégation de jeunes français en Chine Populaire. Demeurant cinq semaines en Chine, il put assister aux cérémonies du troisième anniversaire de la République Populaire de Chine. Au retour, il séjourna une semaine à Moscou et assista au 35e anniversaire de la Révolution d’Octobre. À son arrivée à Marseille il écrivit une série d’articles (supervisés par André Remacle*) dans La Marseillaise : « Un jeune Marseillais en Chine Populaire » et dans l’hebdomadaire régional communiste Provence Nouvelle. Signalé comme « élément dangereux », suite à son implication, avec arrestations en 1949 et 1950, dans la lutte contre les guerres coloniales, il fut « réformé définitif n° 2 », c’est-à-dire, sans pension. Cela n’empêcha pas plus tard Tassy d’être le responsable régional, pour le PCF et la Jeunesse Communiste, des questions de l’Armée et ce en liaison avec François Hilsum* ; il participa à ce titre à l’édition d’un journal interdit, Le Soldat, diffusé dans les casernes.

En 1953 Marcel Tassy remplaça Jean Garcia* au poste de premier secrétaire départemental de l’UJRF. Le 4 mars il fut délégué à la Conférence Nationale du PCF qui devait se tenir à Montreuil. Il apprit le lendemain la mort de Joseph Staline. De retour à Marseille il participa à plusieurs manifestations d’hommages au dirigeant Soviétique. Cette même année, Henri Martin* était libéré et l’UJRF organisa un grand meeting à Aix-en-Provence en sa présence. Puis Marcel Tassy l’accompagna à travers le département au cours de meetings, et d’initiatives de toutes sortes. Un lien d’amitié se créa entre eux et plus tard, en tant que dirigeant national de la Jeunesse communiste, Henri Martin sera chargé d’aider la Fédération des Bouches-du-Rhône. En 1954, alors que l’UJRF, menait une campagne intense contre « la menace d’une armée européenne à domination allemande » et pour l’amitié avec la jeunesse allemande, Marcel Tassy fut délégué au XIIIe Congrès du PCF à Ivry-sur-Seine du 3 au 8 juin. Dans l’année qui suivit, il eut la responsabilité d’assurer le passage par Marseille des nombreux délégués au Festival Mondial de la Jeunesse à Varsovie aidé en cela par Jean Espana* dirigeant du Mouvement de la Paix. À Varsovie, il fit partie de la direction de la délégation française.
En 1956, Marcel Tassy, lors de la guerre d’Algérie, provoqua et soutint des manifestations de soldats rappelés. Le comité National de l’UJRF, auquel il participait avec Robert Allione*, décida la transformation de l’UJRF en Union de la Jeunesse Communiste de France. Il fut alors élu au bureau fédéral du Parti communiste, auquel il assistait depuis trois ans, puis délégué au XIVe congrès national du PCF qui se tint au Havre. Dans la foulée du XXe Congrès du PCUS et de la dénonciation du culte de la personnalité de Staline, Pierre Doize, qui faisait partie de la délégation du PCF, fit un compte rendu très suivi au cinéma Saint Lazare. Pour Marcel Tassy, le dirigeant marseillais « ne dit pas tout ; il n’évoqua pas le rapport secret de Khrouchtchev. Paradoxalement, le nom de Staline fut frénétiquement applaudi la déstalinisation n’était pas au rendez-vous… ». À la suite des « évènements de Hongrie » d’octobre et novembre 1956, le PCF, l’UJCF et les journaux communistes furent la cible de manifestations puissantes et violentes, très hostiles. Contraints de défendre les locaux du parti, rue Haxo, de l’UJCF, cours Jean Balard et de La Marseillaise, cours d’Etienne d’Orves, Marcel Tassy et les militants présents sur les lieux durent se battre physiquement.

Délégué au Festival Mondial de la jeunesse à Moscou en 1957, Marcel Tassy fit alors la connaissance de Charles Hernu* (membre du Front Républicain) et de Léon Hovnanian (Radical Socialiste) qui participèrent tous deux au Festival en tant que « jeunes parlementaires ». Parmi les délégués des Bouches du Rhône, il y avait Louis Calisti, André Millo*, Henri Deluy* (alors dirigeant du cercle des JC de Vauban – Il animait déjà la revue L’action poétique ), Paul Carpita* qui venait de réaliser un moyen-métrage, Rencontre à Varsovie (1955) et préparait un court-métrage, La récréation (1958). Au retour, le Parti lui proposa de suivre une école internationale d’un an à Moscou. Il refusa et André Millo partit à sa place accompagné de Rosette Meyer* (BDR) et Marcel Bénassi* (Nord).

En, 1958, dans le cadre de la lutte contre la guerre d’Algérie, de jeunes communistes à l’instar d’Alban Liechti* refusèrent de partir en Algérie. Dans les Bouches-du-Rhône, c’est un militant communiste, Alain Ré, jeune paysan de Sénas, qui reproduisit son geste et fut soutenu par une pétition. Après le 13 mai, Tassy fut convoqué à l’Evêché (Direction de la Sureté Nationale) à la suite de la diffusion du tract de la JC considéré comme « attentatoire aux libertés ». Devant le risque insurrectionnel- situation tendue en Corse, largage éventuel de parachutistes etc.- une structure paramilitaire du PCF fut envisagée et Marcel Tassy fut désigné pour s’occuper de la direction du parti dans le département des Basses-Alpes (Alpes de Haute Provence). Pierre Girardot*, secrétaire fédéral, maire de Sainte-Tulle, se trouvait à ses côtés afin de prendre des contacts en vue d’une organisation clandestine du Parti. C’est dans ce contexte que le ministre des Armées, Pierre Guillaumat, suite à l’affaire Alain Ré, porta plainte contre Tassy pour « Atteinte au moral de l’armée, incitation de militaire à la désobéissance, incitation de militaire à la désertion ». En juillet 1959, Marcel Tassy travailla au comité de préparation du Festival de la Jeunesse de Paris qui se tenait au siège national de la JC. Il participa ensuite à l’École Centrale de 4 mois du PCF, à Viroflay, sous la direction de Marcel Rosette* avec lequel, malgré des divergences initiales, il restera très lié. Il assista en novembre au congrès national de la Jeunesse Communiste marqué par la mort de Gérard Philippe*. En décembre, la situation nouvelle créée par « l’autodétermination du peuple Algérien » lui évita sans doute une condamnation par les tribunaux. Jacqueline Cristofol*, avocate, veuve de Jean Cristofol* assura la coordination de sa défense. Ses deux avocats étaient Christian Grisoli et Raymond Filippi*, conseiller général et maire socialiste d’Istres. Le jugement fut finalement renvoyé avant l’acquittement.

Au début des années 1960, la direction départementale du PCF proposa à Marcel Tassy de quitter la Jeunesse communiste. André Millo* le remplaça et Tassy fut chargé de suivre l’activité des sections de l’Etang de Berre (Port Saint Louis du Rhône, Port de Bouc, Miramas, Saint Chamas, Fos sur Mer, Berre et Martigues). Installé désormais à Martigues dans la cité HLM de Ferrière, cette période fut « sans doute l’expérience la plus vivante, la plus enrichissante de [sa] vie de militant communiste ». Confronté à la réalité de la gestion d’une commune importante du département, Marcel Tassy participa quotidiennement à la vie des sections du PCF et des municipalités à gestion communiste (Port de Bouc, Fos sur Mer, Saint-Chamas, Saint-Mitre-les-Remparts, Berre). En 1961, Tassy fut délégué au 17e Congrès du PCF et devint trésorier Fédéral : « nous atteignions pour la première fois - et la dernière - le nombre de 100 000 vignettes vendues pour la fête de La Marseillaise ».

Lors des élections législatives anticipées de novembre 1962, Tassy coordonna la campagne concernant la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône. C’était alors une des plus importantes de France ; elle s’étendait de Gardanne à Istres, en passant par Berre, Miramas, Martigues, Port de Bouc, Septèmes-les-vallons. Dans les Bouches-du-Rhône, le PCF atteignit près de 31% des voix (30,78%). L’année suivante, Marcel Tassy revint à Marseille (Beausoleil, quartier des Chartreux) et poursuivit son expérience de trésorier fédéral, aidé en cela par Joseph Mizrahi. En 1964, lorsque Pierre Doize quitta la direction de la fédération, remplacé par Georges Lazzarino*, Marcel Tassy devint secrétaire fédéral, toujours responsable de la trésorerie. Le 12 ou le 13 juillet, il apprit le décès de Maurice Thorez* en se rendant à une réunion à Châteauneuf-les-Martigues. Il présida une « séance-meeting » de deuil au cinéma Saint-Lazare, puis intervint à son tour lors d’une réunion hommage à La Ciotat. Devenu secrétaire fédéral à la propagande en 1965, Marcel Tassy fut de ceux qui proposèrent le mot d’ordre très controversé « Lazzarino, maire de Marseille ! », après l’échec aux élections municipales. Il fut ensuite directeur adjoint auprès de Nicolas Pasquarelli (ancien dirigeant de la Jeunesse Communiste) de l’École Centrale de 4 mois (septembre 1965-janvier 1966) qui se tenait à Choisy le Roi.

Dans les années qui suivirent, Marcel Tassy fut successivement instructeur d’organisation à Grenoble aux Usines Merlin-Gerin ; responsable de la librairie du Parti en 1966, enfin délégué au 18e Congrès du PCF en 1967. Candidat aux législatives de 1968, après la dissolution de l’Assemblée Nationale, dans la 8e circonscription, il fut l’année suivante un des responsables de la campagne électorale de Jacques Duclos* lors des élections présidentielles de juin.

Marcel Tassy effectua en 1970 un voyage d’étude en Italie sur les comités de ville du PCI, avec André Vieuguet* et Henri Fizbin*. Il fut à nouveau délégué au 19e congrès du PCF. Tête de liste aux élections municipales de 1971 dans les 11e et 12e arrondissements de Marseille, il fut élu secrétaire du premier comité de Ville de Marseille. L’année suivante, il intervint au 20e congrès du PCF sur le Statut de ces comités de ville.

Les années qui précédèrent son élection comme député furent chargées : en 1973 Marcel Tassy était élu conseiller général du 9e canton (Chartreux-Chutes Lavie) avant d’être candidat aux élections législatives. En 1975, il rejoignit le comité de section de La Rose – cellule de la RTM. Nommé directeur politique de La Marseillaise en 1976 au cours de la conférence fédérale, il intégra de fait la « rédaction collective » qui comprenait notamment Jacques Roger*, Désiré Calderon , Jean-Claude Izzo et Jean Noël Tassez. Il fut ensuite invité au 22e congrès du PCF de 1976 puis candidat « co-tête de liste » avec François Billoux pour les municipales du 7e secteur de Marseille (13e et 14e arts) de mars 1977.
C’est en mars 1978 que Marcel Tassy fut élu député, sa suppléante étant Colette Chauvin. Il y avait alors sept députés communistes (sur 11) dans les Bouches-du-Rhône. Il assuma diverses responsabilités au sein du groupe communiste dans les domaines de l’information ; il fut membre du Haut-Conseil de l’Audiovisuel puis d’une délégation de parlementaires au Mexique et au Guatemala. L’année suivante, il participa en Corse aux premières élections européennes. Conseiller régional en tant que parlementaire en 1980, il fut responsable de l’activité des élus communistes, puis connut une année difficile en 1981 avec sa défaite aux élections législatives de juin et surtout le grave accident subi par son fils Frank.
Á partir de 1982 Marcel Tassy commença à s’interroger sur « les fondements de la politique du PCF » alors qu’il demeurait responsable des élus et des élections. À ce titre il dirigea pendant 8 mois les négociations avec le Parti socialiste pour les élections municipales. En 1983, il fut élu conseiller municipal- adjoint au maire de Marseille sur la liste d’union de la gauche, présidant notamment la commission des grands équipements et quitta dans le même temps le bureau fédéral. En 1984, il s’interrogea sur la présence de ministres communistes au gouvernement. Candidat aux élections cantonales de 1985 (il vota contre sa candidature) dans le 17e canton (12e et 13e arrondissements), il fut l’année suivante candidat aux législatives en 4e position sur la liste conduite par Guy Hermier*. En 1987, il effectua un voyage d’étude sur les transports publics à San Francisco et Los Angeles. C’est dans cette période que ses désaccords avec les orientations du PCF furent de plus en plus marqués. A nouveau candidat aux législatives de 1988 dans la 8e circonscription - celle où Jean Marie Le Pen vint se présenter - il fut, lors des municipales de 1989 au cours desquelles les listes Vigouroux connurent un grand succès, le seul élu communiste à la mairie du 7e secteur, siégeant avec les socialistes Lucien Weygand* et Marius Masse. Il était dans le même temps responsable départemental du Mouvement national de lutte pour l’environnement (MNLE). En 1990, lors de la préparation du 27e congrès du PCF, il choisit l’abstention sur le projet de résolution mais fut réélu au comité fédéral.

Marcel Tassy fut élu en 1991 au comité directeur du MNLE. Interpelé par l’appel paru le 16 avril 1991 dans le quotidien national Le Monde intitulé « Refondations », un manifeste pour refonder le politique, la gauche et la société ; désireux de structurer, avec d’autres, sa pensée critique, il rejoignit la même année le club de réflexion Refondations avec des militants critiques du PCF, du PS, du Mouvement des Citoyens de Chevènement etc. Poursuivant sa démarche d’opposant, il exprima en 1992 le désir de ne plus avoir de responsabilités départementales et se retira du comité fédéral, après 40 ans de présence dans cette instance. Jusqu’en 1995, il prolongea cependant son mandat d’élu, soutenant entre-temps la candidature de Rudy Vigier aux élections législatives de 1993 (8e circonscription des Bouches-du-Rhône). Son activité départementale se déploya désormais autour de sa forte implication au sein de l’hebdomadaire Futurs, journal du mouvement des refondateurs communistes animé dans le département notamment par Guy Hermier* et Danielle Carbuccia et dont l’objectif était de « refonder une force communiste moderne… ».

Marcel Tassy s’était marié une première fois le 6 juin 1953, avec Eliane Prève, secrétaire, militante communiste et dirigeante départementale de l’Union des Jeunes Filles de France. Deux enfants sont nés de cette union, Sylvie (1957) et Frank (1961). Divorcé en 1983, il se remaria en 1987 avec Marie-Rose Le Barzic, militante communiste et directrice de la Librairie Paul Éluard (librairie du PCF). Devenu veuf, Marcel Tassy était en 2014 remarié à Irina Kovaltchouk, ingénieur-architecte.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175107, notice TASSY Marcel par Gérard Leidet, version mise en ligne le 21 août 2015, dernière modification le 21 novembre 2020.

Par Gérard Leidet

SOURCES : - Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, dossier 148 W 302, notes relatives à la manifestation du 28 mai 1952. – Archives de la Fédération des Bouches-du-Rhône du PCF. — Entretiens avec le militant, 17 novembre 2014 et 18 février 2015. — Notes de Micheline Abours et Bernard Régaudiat.– Archives communales de Martigues. – Le Monde, 16 avril 1991. — Presse régionale, La Marseillaise.

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