Par Julien Lucchini
Né le 14 septembre 1915, mort le 26 février 2008 à Sclos-de-Contes (Alpes-Maritimes) ; journaliste, rédacteur en chef puis directeur du Patriote de Nice puis du Patriote Alpes-Maritimes ; militant communiste des Alpes-Maritimes ; résistant ; prisonnier de guerre.
Beau-fils de Charles Tabaraud, journaliste au Journal, Marcel Delserre lui portait une grande affection. Après une scolarité difficile et, semble-t-il, un échec au baccalauréat, il entra dans le journalisme grâce à son beau-père. Il travailla ainsi, avant-guerre, dans la presse parisienne, notamment au Matin où il fut en charge des rubriques de faits-divers.
Alors que la France était occupée, il adhéra en 1943 au Parti communiste clandestin et rejoignit la Résistance. À la Libération, il devint rédacteur en chef du Patriote de Nice (Alpes-Maritime), dont il fut ensuite le directeur jusqu’en 1977.
En 1946, par le biais de ses activités professionnelles, il fit la connaissance de Pablo Picasso à Golfe-Juan (Alpes-Maritime) dont il affirma ultérieurement qu’elle avait « illuminé [sa] vie ». Il en devint un ami proche et laissa dans son journal une place croissante au peintre, lui offrant entre autre d’illustrer, pour la première fois, une Une du Patriote et faisant appel à lui à l’occasion des manifestations annuelles du carnaval de Nice.
Il fit également la connaissance de grandes figures intellectuelles comme Jacques Prévert ou encore Renest Pignon dont Anysia L’Hôtellier note, dans la notice biographique qu’elle lui a consacré, que son engagement militant auprès du Parti communiste fut influencé par Georges Tabaraud.
En 1953, il fut élu au bureau de la fédération communiste des Alpes-Maritimes, où il siégea jusqu’en 1969 au moins. Il avait suivi, en 1961, une école centrale de trois mois du Parti communiste et, cette même année, il devint président de l’association des anciens prisonniers de guerre des Alpes-Maritimes. Permanent du Parti communiste à compter de 1964, il fut chargé des questions de la jeunesse en 1968.
Selon le témoignage de Jean-Michel Lemaire, une autre rencontre décisive fut, pour Georges Tabaraud, celle de Georges-Henri Rivière. Ce dernier l’initia aux questions de patrimoine qui poussèrent Georges Tabaraud à valoriser le pays contois à partir de sa retraite. Il créa ainsi Lou Peuy, une association à vocation culturelle qui entendait valoriser la patrimoine et les savoirs-faire locaux.
Durant les dernières années de sa vie, il se retira à Sclos-de-Contes, d’où était originaire sa famille, et où il mourut à l’âge de quatre-vingt treize ans.
Par Julien Lucchini
OEUVRE : Mes années Picasso, Plon.
SOURCES : Arch. comité national du PCF. — l’Humanité, 27 février 2008. — Notice d’Ernest Pignon par Anysia L’Hôtellier in DBMOMS. — Discours de Jean-Michel Lemaire, 8 mars 2008.