SPLINGARD Raymond

Par Gilles Morin

Né le 26 janvier 1912 à Hirson (Aisne), mort le 16 juin 1995 à Outreau (Pas-de-Calais) ; comptable puis commerçant ; élu socialiste du Pas-de-Calais, sénateur (1981-1983), conseiller général (1958-1982), maire d’Outreau (1952-1983).

Fils de Camille Splingard et d’Adomphine, Marie Douyet, Raymond Splingard était issu d’une famille de cheminots. Pour parfaire son éducation primaire, il suivit des cours de comptabilité et fut embauché dans une usine de céramique de Boulogne-sur-Mer. Militant SFIO depuis 1930 et secrétaire fédéral des JS, il eut une action syndicale très importante en 1936. Il fut licencié de sa place de comptable en 1938 du fait de ses activités militantes et ouvrit un commerce de combustibles, puis créa une entreprise de transport de marchandises qui devint en 1971, par fusion avec la Compagnie générale de chauffe de Lille, La société Splingard à Outreau. Il était président de la Chambre syndicale départementale des négociants de combustible du Pas-de-Calais.

Réformé, Raymond Splingard fut arrêté de façon préventive le 10 septembre 1942 puis, après avoir été relâché, il fut interdit de séjour dans la zone côtière. Il aurait été un résistant actif durant la guerre, membre du bureau fédéral provisoire SFIO du Pas-de-Calais en septembre 1944, au titre des Jeunesses socialistes.

Après la Libération, Raymond Splingard devint rapidement un élu influent du Pas-de-Calais. Il conquit son premier mandat électif en 1945, comme conseiller municipal d’Outreau, ville industrielle de taille moyenne, et fut nommé deuxième adjoint, s’opposant très tôt aux communistes. Réélu en 1947, il fut désigné en 1948 premier adjoint, puis fut élu maire le 4 octobre 1952. En 1953, il fut le seul élu socialiste au 1er tour, face à des listes communistes et MRP. Tous ses colistiers furent élus au deuxième tour. Il l’emporta encore plus largement en 1959, contre le sénateur communiste Jean Bardol, puis en 1965 : le MRP ne se présentant pas cette fois sa liste l’emporta dès le premier tour. Il en fut de même en 1971 et 1977. Durant son long mandat, Raymond Splingard prit une grande part à la reconstruction de la ville, sinistrée à 90 % durant la guerre. Il la modernisa, réalisant de nombreux équipements scolaires, sociaux, culturels et sportifs.

Élu conseiller général SFIO du canton de Samer dès sa première candidature en 1958, il fut réélu sans interruption jusqu’en 1982. Il avait repris au PCF, aux dépens de Jean Bardol, un ancien siège socialiste perdu en 1951. Il siégea dans le premier bureau, chargé des Finances et accéda à la présidence de la commission départementale en 1967, après en avoir été membre depuis 1958. Il demeura à ce poste jusqu’en 1981, lorsqu’il devint sénateur du Pas-de-Calais, en remplacement de Marcel Wacheux* élu à l’Assemblée. L’année suivante, il ne demanda pas le renouvellement de son mandat de conseiller général. Il fut encore conseiller régional, désigné par l’Assemblée départementale de 1974 à mars 1979, et conseiller général. Lors du renouvellement de 1982, il ne se représenta pas et le canton fut gagné par le communiste Jean Bardol.

Raymond Splingad, déjà suppléant de Jeannil Dumortier, député élu aux élections législatives de 1958 à 1973 dans la 5e circonscription de Boulogne, fut élu sénateur le 22 janvier 1981 (en remplacement de Marcel Wacheux* élu député).

Conformément aux pratiques de cette époque, il cumula les responsabilités liées à ses fonctions électives. Administrateur de l’Office HLM du département (vice-président en 1981), vice-président du syndicat mixte pour la réalisation des études d’aménagement et d’urbanisme de Boulogne-sur-Mer, il était membre du conseil départemental de l’Enseignement primaire en 1958 et délégué cantonal de l’Éducation nationale en 1962.

Il avait épousé Yvette Decramer, née le 23 mai 1920 à Condett, sans profession. Ils eurent deux enfants, nés en 1945 et 1949. Il avait été fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 1983.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175140, notice SPLINGARD Raymond par Gilles Morin, version mise en ligne le 26 août 2015, dernière modification le 30 octobre 2015.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/452, 562, 566 ; 19770359/21 et 26 ; 19830172/72 ; 19890523/4. — Archives de l’OURS, dossiers Pas-de-Calais. — Arch. FJJ/6EF73/2. — Archives de l’OURS, fonds AGM 118. — L’Espoir socialiste, N° spécial. — J. Derville, La Fédération socialiste SFIO du Pas-de-Calais, 1944-1969, thèse d’études politiques, Paris, FNSP, 1970. — Communes du Pas-de-Calais, n° 82, 2e trimestre 1995.

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