MASSICOT Jacqueline [née AMELAINE Jacqueline]

Par Jacques Girault

Née le 6 juillet 1936 à Bona (Nièvre) ; institutrice dans la Nièvre ; militante pédagogique.

Jacqueline et Raymond Massicot à Hyères (Var) en avril 1992 .
Jacqueline et Raymond Massicot à Hyères (Var) en avril 1992 .

Quatrième fille d’agriculteurs exploitant une ferme du hameau de la Bourdillerie, électeurs de droite, catholiques pratiquants,
Jacqueline Amelaine fut élève au collège de Nevers en 1948 où, « fille de paysans, j’ai subi le racisme social à l’internat du collège de jeunes filles ». Elle suivit la classe de Sciences expérimentales au lycée de garçons de Nevers.

Elle participa à des activités sportives, à celles du mouvement “Éclaireuses de France“ et de la Jeunesse étudiante catholique. Bachelière, elle devint institutrice suppléante en 1956, nommée dans le Morvan, au hameau du Puits à Villapourçon. Elle fréquenta d’autres instituteurs dont Raymond Massicot*, instituteur suppléant à Fâchin, avec lesquels elle découvrit la politique et la solidarité.

Elle se maria en juillet 1960 à Sauvigny-les-Bois (Nièvre) avec Raymond Massicot. Ils exercèrent à Villapourçon (Le Puits) jusqu’en 1963. Ils eurent une fille.

Nommée avec son mari à Magny-Cours en 1963, elle lutta pour défendre l’école laïque face à l’école confessionnelle du village.

Elle fit la connaissance de François Mitterrand en 1959 avec qui, elle et son mari, vécurent une amitié « solide et désintéressée », jusqu’à la fin de sa vie.

Elle fut active, avec son mari, dans l’Institut nivernais de l’Ecole Moderne créé en 1967 (Pédagogie Célestin Freinet). Devenue déléguée régionale, elle appartint au conseil d’administration national de l’Institut coopératif de l’École moderne (ICEM). Elle joua un grand rôle dans l’organisation d’une exposition « Vivre à l’école » à Nevers en 1972 que visita Mitterrand. Avec son mari, elle participa aux stages et congrès en France et hors frontières (Tunisie, Yougoslavie).

Le mouvement Freinet, par leur intermédiaire, fut associé dans la réalisation du groupe scolaire Jean Bernigaud inauguré par François Mitterrand en 1974 à Magny-Cours qui s’intéressait beaucoup à la pédagogie Freinet. Avec sa classe, elle réalisa des numéros de Bibliothèque de Travail, des enregistrements primés par « les Chasseurs de son » avec Jean Thévenot et des dossiers pédagogiques (architecture, poésie, magnétophone, organisation de la classe…) parus dans L’Éducateur, revue nationale de l’ICEM. Elle témoigna dans plusieurs livres édités par la Coopérative de l’enseignement laïc.

Elle devint conseillère pédagogique en 1978 et le demeura jusqu’à sa retraite en 1991, tout en continuant à militer dans le mouvement et avec les organisations laïques (Fédération des œuvres laïques, office départemental de la Coopération à l’Ecole, Pupilles de l’Enseignement public).

Adhérente du Syndicat national des instituteurs depuis ses débuts, elle quitta le syndicat en 1990, regrettant son manque de combativité.

Parallèlement, elle milita au Planning Familial dès 1961 puis adhéra au Mouvement démocratique féminin, club de la Convention des Institutions Républicaines. Elle créa une section dans la Nièvre.

Membre du Parti socialiste en 1981, elle le quitta peu après en désaccord avec la politique scolaire du gouvernement qui maintenait les écoles privées et confessionnelles.

Trois ans après le décès de son mari en 1992, elle s’engagea au Groupement des Éducateurs sans Frontières et fit trois missions de trois mois à Dapaong, au Togo avec une équipe d’enseignants retraités et « Aide et Action » pour la mise en place d’écoles communautaires au cœur de la savane. Elle participa ensuite aux actions menées par « Demain le Monde Éducation pour Tous » dans les écoles nivernaises.

En 2002, elle devint la présidente du jumelage de Nevers – Hammamet (Tunisie), se traduisant notamment par des échanges de Jeunes avec le concours de la FOL.

En 2006, elle créa, avec des sympathisants nivernais et des ressortissants malgaches, une association « Amitié Malgache Nivernaise » pour organiser des projets en partenariat avec les Malgaches, refusant tout assistanat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175153, notice MASSICOT Jacqueline [née AMELAINE Jacqueline] par Jacques Girault, version mise en ligne le 27 août 2015, dernière modification le 27 août 2015.

Par Jacques Girault

Jacqueline et Raymond Massicot à Hyères (Var) en avril 1992 .
Jacqueline et Raymond Massicot à Hyères (Var) en avril 1992 .

Œuvres : Publications pédagogiques citées et « La Pédagogie Freinet dans la Nièvre », Cahiers nivernais, numéro spécial, 2012 édité en brochure par les Amis du Musée de l’Éducation (2013).

SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressée. — Notes de Jean Battut.

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