KINET Henri, Lucien

Par Didier Bigorgne

Né le 5 juillet 1910 à Reims (Marne), mort le 21 janvier 1984 à Bruyères-et-Montberault (Aisne) ; instituteur, puis inspecteur de l’enseignement technique ; militant communiste, résistant FTPF et sous-préfet de la Marne (1944 -1946) ; maire adjoint de Bruyères-et-Montberault (1977- 1983).

Fils d’Eugène Pierre Kinet, employé des postes, et de Lucie Jeanne Cattier, sans profession, Henri Kinet était l’aîné d’une famille de quatre enfants (trois garçons et une fille). Il fit sa scolarité à Reims, puis il entra à l’école normale d’instituteurs de Châlons-sur-Marne. Il obtint son premier poste d’instituteur pour exercer à Mourmelon-le-Grand. Après avoir effectué son service militaire au Maroc, il enseigna à Avize, puis à Dormans.

Le 26 août 1933, à Avize, Henri Kinet épousa Louise Marie Leschi, une employée des postes, née en 1908. Le couple eut un fils.
Henri Kinet, qui manifestait des sympathies pour l’Union soviétique, était un militant fort actif des « Amis de l’URSS ». En 1938, il se rendit en URSS. A son retour, il affirma ses convictions en adhérent au Parti communiste, auquel il resta fidèle toute sa vie.

Mobilisé en 1939, Henri Kinet fit la campagne de France dans un régiment d’artillerie. Démobilisé, il revint à Dormans. Membre du Front national, il lutta dans la le mouvement de résistance FTPF. Capitaine Mercier dans la clandestinité, il effectua des transports d’armes et d’explosifs. Il mena des actions de sabotages (notamment sur la voie ferrée Paris-Strasbourg) et s’engagea dans les combats de la libération de Reims (28 au 30août 1944). Avec Michel Sicre*, il participa à la préparation et à la rédaction du premier numéro du journal L’Union paru dans la clandestinité le 30 août 1944.

Sur proposition du Comité départemental de Libération, Henri Kinet fut nommé sous-préfet de l’arrondissement d’Epernay par le commissaire de la République Marcel Grégoire-Guiselin. Ce dernier justifia la nomination de Kinet en expliquant que « sa connaissance des questions ouvrières seraient particulièrement utiles » dans une région où les maisons du champagne occupaient une main-d’œuvre importante.

En désaccord avec la politique du gouvernement, Henri Kinet quitta son poste de sous-préfet en octobre 1946. Il réintégra l’Education nationale en devenant inspecteur de l’enseignement technique, d’abord dans l’académie de Lille (en résidence à l’inspection académique des Ardennes), puis dans celle de Reims à sa création en 1961 (en résidence à Laon). Muté pour nécessité de service à compter du 1er septembre 1964 dans l’académie d’Amiens, il partit à la retraite en 1970.

Fixé définitivement à Bruyères-et-Montbérault depuis 1955 (année où son épouse y devint receveuse des postes), Henri Kinet fut élu sur une liste d’union de la gauche aux élections municipales des 14 et 21 mars 1977. Il occupa la fonction de premier adjoint au maire Gérard Dorel, mais ne se représenta pas au scrutin de 1983.

Henri Kinet mourut brutalement lors d’une partie de chasse. Il fut incinéré ; ses obsèques civiles eurent lieu dans l’intimité au cimetière de Bruyères-et-Montbérault. Il était officier dans l’ordre des Palmes académiques, titulaire de la croix de guerre 1939-1945 et de la médaille de la Résistance. Aujourd’hui, une rue de Bruyères-et-Montbérault porte le nom d’Henri Kinet.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175281, notice KINET Henri, Lucien par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 5 septembre 2015, dernière modification le 3 septembre 2015.

Par Didier Bigorgne

Sources : Arch. Dép. Nord. 1897W 3018.— L’Union, 1944 à 1946.— Presse locale.— Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, collection Histoire en mémoire 1939-1945, Cédérom CRDP Champagne-Ardenne.— Témoignage de Robert Kinet, frère de l’intéressé (4 avril 2015).— Renseignements communiqués par la mairie de Bruyères-et-Montbérault.

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