Par Daniel Grason
Né le 17 juillet 1899 à Champigny-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne), abattu le 25 août 1944 à Nogent-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne) ; plongeur, ajusteur-électricien puis gardien de la paix ; FFI.
Fils de Georges Audinet, carrier, et de Victorine, née Bessault, sans profession, Georges Audinet fréquenta l’école communale de Champigny-sur-Marne. À l’issue de l’école primaire il obtint le CEP, suivit des cours d’hygiène familiale et de sciences. Ce fut ensuite dix-sept mois d’apprentissage d’ajusteur, et un futur métier qu’il considérait comme « ingrat ». Il se présenta au ministère de la Marine pour solliciter son admission à l’École des apprentis de la Marine. Le 3 avril 1914, il partit pour Brest au 2e Dépôt des Équipages de la Flotte et suivit une formation de mécanicien-électricien sur le vaisseau école Armorique.
La déclaration de guerre du 31 juillet 1914 interrompit son apprentissage, son père et son frère Émile furent mobilisés. Émile soldat au 9e Génie mourut de ses blessures le 7 avril 1915. Le 23 février 1915, Georges Audinet regagna le domicile familial, pour subvenir aux besoins de sa mère et d’un frère. Il travailla comme plongeur à la Compagnie internationale des wagons-lits et des Express Européens au 40, rue de l’Arcade à Paris (VIIIe arr.), jusqu’au 8 janvier 1918, puis chez un menuisier de Champigny jusqu’à son engagement. Il contracta le 13 février 1918 un engagement de quatre ans dans la marine. Affecté à Cherbourg (Manche) au 1er Dépôt des Équipages de la Flotte, le 15 mai il fut muté à Brest et suivit des cours d’électricien sur des croiseurs cuirassés, puis en septembre il devint matelot électricien sur un navire de dragage. Après l’Armistice du 11 novembre 1918, il participa aux opérations de dragage ; le 6 août 1920 il travaillait dans une station de radiotélégraphie. Il fut démobilisé le 12 février 1921 comme matelot breveté électricien de 2e classe.
Du 23 février au 9 juillet 1921, Georges Audinet travailla comme électricien chez ASH et Sons et Cie, rue des Réservoirs à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne). Il postula pour travailler comme gardien de la paix et fut embauché le 1er novembre 1921 ; il débuta dans le IVe arrondissement de Paris, muté en 1927 à Saint-Maur- des -Fossés (Seine, Val-de-Marne). En 1933 il fut transféré dans le XIIIe arrondissement de Paris, mais de santé fragile, il obtint son affectation au commissariat de Nogent-sur-Marne en août 1944 ce qui le rapprochait de son domicile du 34, rue Albert-Darmont à Champigny-sur-Marne, où il s’était marié le 5 février 1925 avec Violette Driard (née en 1905 à Corbeilles-en-Gâtinais, Loiret). Leur fils Jacques, né à Saint-Maur en 1925, suivit des études en classe préparatoire au lycée Jeanson-de-Sailly (Paris, XVIe arr.).
Le 25 août 1944, des soldats allemands tentèrent de reprendre le fort de Nogent-sur-Marne tenu par des FFI, mais un tireur allemand juché sur un arbre surveillait la rue Thiers (Raymond-Josserand) en enfilade. Georges Audinet fut abattu ainsi que le gardien Raymond Josserand. Un inspecteur et trois gardiens transportèrent son corps dans un poste de secours, puis à son domicile. Son inhumation eut lieu au cimetière de Champigny-sur-Marne.
Son nom figure sur la plaque commémorative de la rue Raymond-Josserand et sur le monument aux morts de Champigny-sur-Marne. Considéré comme « Victime du devoir », Georges Audinet fut cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944), décoré de la Légion d’Honneur (JO du 3 janvier 1945), et nommé brigadier à la date du 20 août 1944. Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », il fut homologué FFI, statut militaire.
Par Daniel Grason
ICONOGRAPHIE : Arch. PPo.
SOURCES : Arch. PPo. KC 1. — SHD, Caen AC 21 P 10313. — Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – Site internet Mémoire des Hommes. — Site internet GenWeb. — État civil en ligne cote 4E 837, vue 26 .— Arch. mun. Champigny-sur-Marne, 4H.