SAUZEDDE Fernand, Louis, Émile

Par Gilles Morin

Né le 2 septembre 1908 à Saint-Rémy-sur-Durolle (Puy-de-Dôme), mort le 29 juin 1985 à Thiers (Puy-de-Dôme) ; maître-artisan graveur, puis secrétaire de mairie ; militant socialiste ; maire de Thiers (1952-1971) ; député du Puy-de-Dôme (1962-1978).

Fils de Jean-Baptiste Sauzèdde, conducteur de camions pour le compte de la Société générale de Coutellerie et Orfevrerie et de Marie Roman, son épouse sans profession. Il se maria, le 7 juin 1934 à Levallois-Perret (Seine), avec Lucienne, Marie Genet.

Après le Certificat d’études primaires, Sauzedde suivit les cours de l’École pratique de commerce et d’industrie de Thiers, puis entra en apprentissage pour devenir graveur sur métaux et poinçons. Il s’installa par la suite pour son compte, à Thiers, dans un atelier de la rue de Lyon.

Sauzedde aurait adhéré au Jeunesses socialistes à 18 ans. En octobre 1937, il invitait au nom de la section de Tiers, Paul Faure à assumer une réunion dans la ville. Il avait été exempté de service militaire. Entré quelques mois comme secrétaire général de mairie à la veille de la guerre, il quitta son poste au départ d’Antonin Chastel (SFIO), révoqué par Vichy en novembre 1940.

Résistant (à partir de 1941 selon un notice autobiographique), Fernand Sauzedde appartint à Libération et au MUR et fut responsable civil adjoint de la zone de Thiers (pseudonyme Émile puis Durole). Il entra au conseil municipal en 1944 et fut élu conseiller municipal de Thiers en 1945. Il fut nommé 1er adjoint et devint collaborateur étroit d’Antonin Chastel, il fut nommé premier adjoint. Puis il devint maire au décès de celui-ci en février 1952, et, confirmé par les élections de 1953, 1959 et 1965. Il demeura maire jusqu’en 1971, année où il fut battu. En 1977, il devait redevenir conseiller municipal et renonça à se représenter en 1983.

Fernand Sauzedde fut par ailleurs élu conseiller général SFIO de Thiers à l’élection partielle le 20 avril 1952, au premier tour avec 63 % des voix, en remplacement de Chastel. Président de la commission des transports, il ne se représenta pas en 1973.

Délégué cantonal de l’Éducation nationale, le maire de Thiers fut encore candidat aux élections législatives de 1956 (en 2e position sur la liste départementale), puis en 1958 dans la 4e circonscription et encore aux sénatoriales de 1959.

Fernand Sauzedde fut élu député de la 4e circonscription du Puy-de-Dôme le 25 novembre 1962, en bénéficiant du désistement communiste, qui lui permit de battre le député sortant CNI (Joyon). Il fut reconduit (FGDS) en 1967 et même lors des élections de 1968, généralement désastreuses pour la gauche, enfin en 1973. Au Palais-Bourbon, il siégea à la commission de production et d’échanges dans la première législature. Il ne se représenta pas en 1978, année où il fêta ses soixante dix ans. Il était encore Conseiller régional à partir du 1er octobre 1973, jusqu’à 1976 au moins.

L’élu, comme il était de tradition alors, cumula de nombreux mandats annexes. Il fut président de l’Office départemental d’HLM et du syndical intercommunal d’électricité et de gaz du Puy-de-Dôme en 1967 et 1973, président du syndical intercommunal du gaz et de l’électricité, secrétaire de la fédération hospitalière du centre en 1955, vice-président ensuite de celle-ci et président d’honneur des Vieux travailleurs de Thiers. Il joua aussi un rôle dans les syndicats d’élus : secrétaire de la Fédération nationale des collectivité locales, il a été vice-président de l’Union des maires du Puy-de-Dôme.

Fernand Sauzedde participait aussi aux débats internes de son parti. Il fut signataire de la motion Defferre “Pour le nouveau parti démocrate socialiste”, pour le congrès national extraordinaire de la SFIO de décembre 1968. Par la suite, comme le maire de Marseille, il se rallia au premier secrétaire du PS : il fut signataire de la motion Mitterrand pour le congrès de Grenoble en 1973.

Victime d’ennuis de santé, il ne se représenta pas à la mairie en 1983. Le 29 juin 1985, probablement victime d’une crise cardiaque, il fit une chute dans l’escalier de son immeuble.
Il a été fait chevalier de la Légion d’Honneur en 1981. Un stade de la ville de Thiers prote son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175335, notice SAUZEDDE Fernand, Louis, Émile par Gilles Morin, version mise en ligne le 6 septembre 2015, dernière modification le 6 septembre 2015.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat. F/1b1/998 ; F/1cII/214, 220, 305, 314, 453, 562, 703 ; F/1cIV/154 et 158 ; 19770359/21, 26 et 61 ; 19830172/85 ; 19780654/59. — Arch. de l’Ours, fonds SFIO, 10-1-20a et dossier biographique, correspondance de la mairie de Tiers. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1967. —Profession de foi aux législatives de 1956. — Gazette de Thiers, 5 juillet 1945. — Bulletin intérieur de la SFIO, décembre 1968. — Le Poing et la Rose, n° 15, mai 1973.

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