RENARD Aline, Alexandrine

Toute jeune elle envisageait de devenir institutrice… puis en 1941 sa vie s’orienta différemment. Elle entra comme rédactrice à l’Union régionale des Assurances sociales à Lyon qui se transforma en 1946 en caisse régionale de Sécurité Sociale. Elle fit alors partie de ces militantes et militants CGT qui ont mis en place l’organisation de la Sécurité sociale dans l’enthousiasme de la Libération.

Elle marqua par sa personnalité le démarrage des Caisses de Sécurité Sociale et participa activement à la mise en place du personnel. C’est dans cette période qu’elle se vit confier la responsabilité du service chargé de promouvoir et de diriger l’Action Sanitaire et sociale au plan régional… tout était à faire ! Aline Renard marqua alors de son empreinte les grandes réalisations sociales du Conseil d’Administration de la Caisse régionale dont l’ampleur et le caractère dépassèrent le cadre régional et influencèrent les réalisations d’autres organismes. Elle assura un travail de préparation des Conseils d’Administration, organisa les réunions et s’attacha à contourner ou à vaincre les difficultés administratives tant locales que nationales.

Elle fut la cheville ouvrière de la mise en œuvre d’une action pour aider à combattre et surtout opérer les enfants de la maladie bleue. En 1947 le professeur Paul Santy, éminent chirurgien Lyonnais avait sollicité le ministre du travail et de la Sécurité Sociale Ambroise Croizat, celui-ci lui avait accordé une bourse pour des recherches afin combattre cette terrible maladie. L’action menée par Aline Renard s’inscrivit aussi dans le cadre d’une politique de création d’œuvres qui se révéla dans la région d’une rare efficacité. Ce fut le centre de réadaptation du Val Rosay, le préventorium de Morancé, et l’aérium de Saint-Fortunat pour les enfants.

Les compétences d’Aline Renard lui firent gravir les échelons hiérarchiques, c’est ainsi qu’elle accédera, le 1er Novembre 1958 à l’important poste de Secrétaire Générale de la Caisse Régionale. Cette fonction, elle l’assura avec toute l’ardeur et l’efficacité qui la caractérisaient. Des responsabilités lourdes notamment pour gérer un personnel composé de plus de 2 000 personnes, et assurer tout ce qui touche à l’organisation des relations sociales. Là également son efficacité fut reconnue et appréciée et ses qualités de pédagogue lui firent rechercher les solutions les plus efficaces pour chaque problème. Sa tâche l’amena à assumer la gestion du patrimoine immobilier de la caisse.

Au moment de ses funérailles, le 26 février 1977, le Directeur de la Caisse régionale d’assurance maladie (CRAM) rappelait : « Chaque étape de son activité sera marquée par de nouvelles et profondes amitiés. Sensibles à son charme, ses interlocuteurs ne pouvaient manquer de souhaiter son amitié . Si les membres du Conseil d’administration lui accordaient considération et sympathie, les personnalités lyonnaises reconnaissaient en elle le dévouement, le désintéressement qui dépassait toujours le cadre professionnel ». Aline Renard fit partie des femmes et des hommes qui permirent à la Sécurité Sociale de se construire, malgré les embûches de toute sorte.