Né le 23 août 1916 à Ahuillé (Mayenne), mort le 17 juin 2003 à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ; peintre en lettres, décorateur ; permanent de la JOC pour l’Afrique du Nord (1937-1940), vice-président pour la zone occupée (1941-1944) ; permanent du Mouvement populaire des familles (MPF) en Afrique du Nord de 1945 à 1948 ; gérant d’une coopérative populaire de consommation à Laval (Mayenne) de 1949 à 1959.
Fils d’agriculteurs, catholiques traditionnels peu « politisés », Henri Bourdais, après des études primaires, suivit les cours de l’École supérieure de décoration de Tours pendant un an grâce en partie à une bourse de pupille de la Nation - il était orphelin de guerre. Peintre en lettres à Rouen, il fut ensuite décorateur dans une importante entreprise rouennaise et travailla sur le Normandie. Ayant accompli son service militaire dans l’armée de l’Air, il participa à la création du foyer du soldat pour la garnison de Chartres puis fut démobilisé en juillet 1940.
Le 6 octobre 1944, il se maria avec Anne-Marie Thérèse Le Clerc, et le couple eut six enfants de 1946 à 1958. Tous firent des études : de technicien supérieur pour les deux garçons ; quant aux quatre filles : l’une devint directrice d’un foyer de jeunes filles en danger moral à Paris, une autre fut sage-femme, les deux autres enseignantes.
C’est en 1932 qu’Henri Bourdais découvrit la JOC et, en 1933, il était président de section. L’année suivante, il créait une section à la Riche puis, en 1935, à Rouen. De 1935 à 1937, il fut secrétaire de la JOC de Rouen et, le 18 juillet 1937, il participait au congrès de la JOC. Fin 1937, il fut le premier permanent pour assurer le soutien et le lancement des sections Algérie-Tunisie-Maroc, sections ne rassemblant que des Européens. Mais une approche du monde Arabe par la JOC fut amorcée par la création de deux sections recrutées parmi des Kabyles chrétiens puis par la création d’un service de loisirs entre jeunes Européens et Musulmans.
Fin 1940, Henri Bourdais revint d’Afrique du Nord et fut vice-président de la JOC de zone occupée de février 1941 à octobre 1944. Il retourna en Afrique du Nord en mars 1945 comme secrétaire permanent du Mouvement populaire des familles (MPF).
Henri Bourdais exerça également une action militante sur le plan syndical parmi les jeunes de la CFTC, comme coopérateur puisqu’il fut le fondateur, l’administrateur puis le gérant d’une coopérative populaire de consommation à Laval (spécialité : boucherie) de 1949 à 1959, comme mutualiste en tant qu’administrateur puis trésorier de la Mutuelle artisanale de la Mayenne de 1952 à 1962 (environ). Enfin H. Bourdais fut conseiller municipal de Laval de 1966 à 1971.
De 1945 à 1948, il avait repris la direction du journal Humanité nouvelle, bi-mensuel lancé par Robert Prigent* après le débarquement en Algérie en novembre 1942, journal commun à la JOC, à la JOCF et au MPF.
Anne-Marie Bourdais, qui avait eu une action militante avant son mariage, au sein de la CFTC à Nantes, la poursuivit après son mariage, au Maghreb de 1945 à 1948 puis fut, en France, responsable nationale et locale des Travailleuses familiales. Elle fut par la suite, administrateur du Conseil de la Fédération nationale des Familles d’accueil.
ŒUVRE : La JOC sous l’occupation allemande. Témoignages et souvenirs de Henri Bourdais, vice-président national de la JOC à Paris de 1941 à 1944, Paris, Éditions de l’Atelier, 1995. — « La boucherie coopérative de Laval », in La solidarité en actes, Les Cahiers du GRMF, n° 11, 2002.
SOURCES : Arch. JOC (SG), fichier des anciens permanents. — Arch. JOC (Arch. Dép. Hauts-de-Seine), 44J 1134a, listes d’anciens permanents. — P. Boucault, Racines jocistes : 13 années de participation à la vie de la JOC (1931-1944), 42 p. dactyl. — Témoignage d’Henri Bourdais. — État civil d’Ahuillé.