BARDON Charles, Armand

Par Daniel Grason

Né le 12 septembre 1901 à Paris (Xe arr.), exécuté le 20 août 1944 au fort de Vincennes (Seine, Val-de-Marne) ; manœuvre, chauffeur, chef-monteur, décolleteur, brigadier des gardiens de la paix ; résistant membre de l’organisation Honneur de la Police, F.F.I.

Charles Bardon.
Charles Bardon.

Fils d’Auguste Bardon, concierge et d’Eléonore, née Baudet, fleuriste, puis couturière, Charles Bardon alla à l’école primaire, il vécut 108 rue de Saint-Maur à Paris (Xe arr.) où ses parents étaient concierges. Décolleteur, il travailla aux établissements Sebin, 79 rue d’Angoulême (Jean-Pierre Timbaud) du 16 août 1915 au 1er avril 1921, par la suite, très courageux, lors de ses permissions.

Il effectua son service militaire du 7 avril 1921 au 81e régiment à Wahn (Allemagne), puis au 83e régiment de la même arme à Vincennes, où il fut libéré le 12 mai 1923. Il épousa le 21 janvier 1922 Émilienne Hardoin en mairie de Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis), le couple eut deux enfants. La famille habita cette localité puis au 42-avenue-du-Polygone à Vincennes.

Du 14 mai 1923 au 4 février 1924, il exerça le métier de chef monteur aux établissements Provoyeur, Maguette et Aussemard, rue Émile-Augier au Pré-Saint-Gervais (Seine, Seine-Saint-Denis). Le 12 février 1924, il débuta comme chauffeur chez Mazet et Touranchet, négociants en bois 44, rue de Saint-Mandé à Montreuil-sous-Bois, il quitta cet emploi le 3 janvier 1925. Quarante-huit heures plus tard il travaillait comme manœuvre à la maison Mahot, une entreprise de bois de sciage au 65-67 rue France à Fontenay-sous-Bois (Seine, Val-de-Marne).

Il sollicita en janvier, puis en février 1925 un emploi de gardien de la paix dans des courriers au préfet de police de Paris. Il fut embauché le 9 avril 1925, devint gardien de la paix, il fut affecté au commissariat du XIe arr. puis du IVe arr. de Paris. Très bien noté, il fut nommé brigadier des gardiens de la paix le 10 juillet 1934. En avril 1944, un évènement familial bouleversa le patriote qu’il était ; un proche de sa famille, membre du corps des sapeurs-pompiers de Paris contracta un engagement dans la Waffen-SS.

Le 19 août 1944, Charles Bardon membre d’Honneur de la Police, groupement de résistants gaullistes fut envoyé en tenue civile en reconnaissance place de la Bastille pour repérer les convois allemands se dirigeant vers l’Hôtel de Ville. Il était accompagné de Gaston Chuet. Vers 20 heures 30 alors qu’il regagnait son domicile, des allemands l’arrêtèrent aux environs de la Gare de Lyon, il portait sur lui sa carte de réquisition et son pistolet de service. Conduit au fort de Vincennes, des jeunes S.S. le tabassèrent, le 20 août en raison de sa qualité de policier Charles Bardon fut exécuté dans une douve du fort de Vincennes.

Le 29 août vingt-six corps de fusillés furent exhumés dont neuf policiers. L’inhumation de Charles Bardon eut lieu au nouveau cimetière de Vincennes à Fontenay-sous-Bois. Il était considéré par le directeur de la Police Municipale comme « Un très bon serviteur – actif et intelligent –en lequel le responsable du groupement de Résistance de l’arrondissement avait entière confiance. [Il] était un excellent propagandiste de la cause alliée ».

Charles Bardon fut nommé brigadier-chef, considéré comme « Victime du devoir », il a été cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944), décoré de la Légion d’Honneur (JO du 3 janvier 1945), et homologué F.F.I. Son nom figure sur la plaque commémorative du commissariat du (IVe arr.), sur celles de Vincennes, sur la plaque commémorative apposée dans la cour de la préfecture de police à la mémoire des agents tombés pendant les deux guerres mondiales et au Musée de la police 4 rue de la Montagne-Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175379, notice BARDON Charles, Armand par Daniel Grason, version mise en ligne le 9 septembre 2015, dernière modification le 23 novembre 2022.

Par Daniel Grason

Charles Bardon.
Charles Bardon.

SOURCES : Arch. PPo. KC 2. – SHD, Caen AC 21 P 13890. – Bureau Résistance : GR 16 P 32817. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – Site internet GenWeb. — État civil en ligne cote V4E 9075, vue 26.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo.

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