Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson
Né le 17 février 1920 à La Villa d’Aÿ (Épernay, Marne), exécuté sommairement le 22 août 1944 au champ de tir de Creney-près-Troyes (Aube) ; coiffeur ; résistant ; RIF ; FFI.
Jean Barnier était le fils d’Henry Joseph Barnier, camionneur, et de Virginie Victorine Cellier, sans profession. Célibataire, il était domicilié à La Villa-d’Aÿ (Épernay, Marne), où il exerçait la profession de coiffeur.
Réfractaire au STO, muni d’une fausse carte d’identité au nom de Richet, il se réfugia chez une cousine qui tenait le café des Glaces à Aix-en-Othe (Aube). Il rejoignit le mouvement Libération-Nord au sein du groupe des frères Alphonse Souquet et René Souquet. Il était agent de renseignement et de liaison des maquis d’Aix-en-Othe sous les ordres du lieutenant Joseph Anglade.
Le 6 juin 1944, ayant reçu l’ordre de rejoindre le maquis de Montaigu (Aube), Jean Barnier et neuf camarades tombèrent dans un guet-apens et furent arrêtés par la Gestapo à Vauchassis (Aube). Emprisonné à la prison de Troyes (Aube) rue Hennequin, il fut condamné à la déportation par le tribunal militaire allemand FK 533.
Le 22 août 1944, la Gestapo de Rennes repliée à Troyes avec des miliciens bretons appartenant à la Formation Perrot (Bezen Perrot), entreprit de vider la prison de la rue Hennequin où se trouvaient de nombreux FTPF-FFI faits prisonniers lors des attaques lancées par la Wehrmacht contre les maquis de l’Aube en juin-juillet 1944 avec l’appui de la Milice française. En fin d’après-midi, quarante-neuf détenus dont faisaient partie Jean Barnier et les frères Souquet, furent emmenés à bord de camions jusqu’au Champ de tir de Creney, où ils furent exécutés à la mitraillette, puis achevés à coup de revolver dans la tête.
L’acte de décès numéro 58 dressé à l’état-civil de Creney le 5 septembre 1944 déclare Jean Barnier « décédé le 28 août 1944 à 18 heures au lieudit Les Gambes ».
Jean Barnier a été reconnu « Mort pour la France ». Il a été homologué FFI et RIF. Le titre d’Interné-résistant lui a été décerné, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 26 juin 1956, publié au JO du 4 juillet 1956.
Dans l’Aube, le nom de Jean Barnier est inscrit sur le monument des fusillés-exécutés de Creney.
Dans la Marne, à Épernay où une rue porte son nom avec la mention « Fusillé par les nazis », il figure sur la liste des « Fusillés » du monument aux martyrs de la Résistance.
Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson
SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 14 216. – SHD, Vincennes, GR 16 P 33743. – Arch. com. Creney. – Note de Sébastien Touffu, ONACVG-SD10. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Épernay (acte de naissance en attente) ; Creney (acte de décès).