HUSSON Adelin, Louis

Par Philippe Lecler, Annette Biazot

Né le 15 mai 1899 à Chassepierre (province de Luxembourg, Belgique), abattu par les Allemands le 18 juin 1944 dans les Ardennes ; journaliste ; Résistant fondateur du maquis franco-belge du Banel. Domicilié à Bressoux (province de Liège, Belgique).

Adelin et Jules Husson

Fils de Joseph Husson, cordonnier, et de Marie Amélie Bertholet, sans profession, combattant lors de la Première guerre mondiale, engagé volontaire pour la durée de la guerre le 16 mai 1916, il fut plusieurs fois décoré pour sa bravoure au combat, notamment lors de l’offensive des Flandres (septembre 1918). Lorsque débuta la Seconde Guerre mondiale, Adelin Husson était journaliste au quotidien La Meuse à Liège (Belgique).

En 1940, avec l’occupation, Adelin Husson entreprit d’éditer une feuille clandestine, la Churchill Gazette, et fonda le « Cercle des Anglophiles » qui rejoignit en juin 1941 le « Front Wallon de l’Indépendance ». Outre ce travail de propagande, Husson participa à une filière d’évasion des prisonniers de guerre, constitua des corps-francs qui stockaient des armes, confectionnaient des engins explosifs et s’adonnaient au sabotage, collecta les renseignements à destination des alliés au sein de divers réseaux (« Pierre Artela », « Bayard »…). En avril 1942, la Gestapo d’Arlon procéda à une rafle dans les milieux résistants de la région liégeoise. L’épouse et les deux enfants d’Adelin Husson furent arrêtés. Sa femme, Régina Husson-Servais, et sa fille Yvette furent déportées au camp de concentration de Ravensbrück.
Husson échappa à l’arrestation et, recherché, se réfugia au domaine du Banel (Matton-et-Clémency, France), chez la famille Ézannic. Son fils, Jules Husson, le rejoignit bientôt. Contraint à la clandestinité, Adelin Husson devenu « Georges », créa le premier maquis ardennais, et le seul à vocation franco-belge. En plus que le service de renseignement, son principal objectif, Il mit en place une véritable organisation couvrant tous les secteurs de la résistance : propagande (avec la Churchill Gazette), accueil de réfractaires, hébergement et évacuation d’aviateurs, confection de faux-papiers, groupes de sabotages…

Lorsque le maquis fut attaqué le 18 juin 1944, Adelin Husson ayant cru avoir trouvé refuge dans un arbre fut abattu par les Allemands. Son corps fut emmené et ne fut jamais retrouvé.

Son nom est inscrit sur le Mémorial de Berthaucourt à Charleville-Mézières.
Une plaque commémorative orne son ancien domicile à Bressoux (Belgique).
Il existe une rue Jules et Adelin Husson à Liège (Belgique).



Exécutés du maquis de Banel (Ardennes) le 18 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175401, notice HUSSON Adelin, Louis par Philippe Lecler, Annette Biazot, version mise en ligne le 10 septembre 2015, dernière modification le 17 mars 2020.

Par Philippe Lecler, Annette Biazot

Adelin et Jules Husson

SOURCES : A. Biazot et P. Lecler, Face à la Gestapo – Du réseau Prosper à la chute du maquis du Banel 1942-1944, éditions Euromédia, Douzy, 2011.

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