Par Maryvonne Prévot
Né le 25 avril 1918 à Alger, mort le 17 février 1988 à Paris ; diplomate, économiste, juriste ; résistant ; gouverneur de Saint-Pierre et Miquelon ; militant et élu socialiste ; Conseiller de l’Union française (1948-1951) puis député (1951-1958) de Saint-Pierre-et-Miquelon ; secrétaire d’État aux Affaires étrangères pour les Affaires marocaines et tunisienne dans le cabinet Guy Mollet (1er février-30 octobre 1956) ; secrétaire général adjoint du PSA ; membre du bureau national du PSU (1960-1963) ; fondateur de l’UCRG ; secrétaire général du Parti socialiste (1969-1971) ; député de la Haute-Garonne (1973-1981) ; président du Conseil régional de Midi-Pyrénées (1971-1981) ; ministre de l’Éducation nationale dans les cabinets Mauroy (1981-1984).
Né dans une famille bourgeoise, catholique, Alain Savary, élève du lycée Buffon à Paris puis diplômé de l’École Libre des Sciences politiques, se destina d’abord à la carrière diplomatique. En 1938, son mémoire de fin d’études, consacré aux relations entre la Tchécoslovaquie et le Vatican témoignait de ses convictions en faveur des institutions démocratiques, de son attachement aux idées de liberté et à la tolérance religieuse. En août 1938, il intégra le Commissariat de réserve de la Marine. Á la veille de la guerre, il était enseigne de vaisseau. Le soir du 18 juin 1940, sans avoir entendu l’appel du général de Gaulle, il débarqua à Portsmouth, s’engagea dans les FFL, le 31 juillet suivant, et devint l’aide de camp de l’amiral Muselier.
Durant les premières années de guerre, Savary partagea la méfiance quasi générale à l’égard des institutions et des forces politiques associées à la IIIe République. À Londres, il se montra très critique à l’encontre d’André Labarthe et de l’équipe rédactionnelle du journal France, édité par des socialistes membres du Groupe Jean-Jaurès. Il ne partageait pas, loin s’en faut, leur antigaullisme forcené, non plus que leur vision d’une France Libre réactionnaire et antirépublicaine. Dans cette mosaïque plutôt portée à droite que constitue, à son premier stade, la France Libre, Savary rencontra, entre autres, Henri Laugier, au Canada, dont les convictions démocratiques et socialistes bien trempées l’impressionnèrent alors favorablement.
Son passage comme gouverneur de Saint-Pierre-et Miquelon entre l’hiver 1942 et janvier 1943 fut sans doute plus déterminant dans son évolution et l’amena à se poser la question sociale dans des termes nouveaux. Ainsi ses initiatives furent-elles suivies de près par le BIT (Bureau international du travail). En récusant le monopole d’une importante société métropolitaine pour aider les pêcheurs à commercialiser eux-mêmes leurs prises dans le cadre de leurs syndicats et en allouant les primes de subsistance et de rendements aux pêcheurs eux-mêmes et non plus aux armateurs, il soutint le travail et non plus le capital maritime.
Après des semaines d’entraînement aux États-Unis, Savary rejoignit en juin 1943 le 1erbataillon de fusiliers marins. Au printemps 1944, ce fut l’épreuve du feu durant les campagnes d’Italie puis de France. Décoré de la Croix de guerre et de la Silver Star, il devint Compagnon de la Libération par décret du général de Gaulle le 10 janvier 1945. Commença alors sa période de haut-fonctionnaire "gaullo-socialiste" puisqu’il fut nommé Commissaire régional de la République à Angers en remplacement de Michel Debré, puis Secrétaire général aux Affaires autrichiennes et allemandes, tout en adhérant formellement à la SFIO en mars 1945. Il n’était certainement pas alors mû par une démarche idéologique pure. Ses convictions de gauche étaient et devaient demeurer indéniables à partir de ce moment, mais il ne se comporta jamais par la suite comme un idéologue ou un doctrinaire. C’est le parti reconstitué de Daniel Mayer et de Robert Verdier qu’il rejoignit, lequel cherchait l’ouverture vers les milieux de la Résistance dans une démarche blumiste très ouverte. Le souci de l’efficacité et le pragmatisme ont toujours primé dans le parcours de Savary rejoignant la SFIO puis, plus tard, le PS refondé.
Á Angers, il accéléra la fermeture des camps d’internement mais, très vite, l’ordonnance du 24 octobre 1945 parachevait le retrait de ce qui restait aux CRR de pouvoirs économiques ou législatifs pour les transférer aux préfets départementaux ou aux directeurs des grands services régionaux, sous le contrôle exclusif de leurs ministères respectifs. Savary, avec d’autres collègues, avait alors plaidé pour le maintien d’une entité régionale face au primat départemental. Le bref passage au Commissariat aux Affaires autrichiennes et allemandes qui s’ensuivit témoigna des sentiments ambivalents d’un homme qui fut à la fois anti-cédiste en 1952-1954, oscillant entre la thèse gaullienne, partagée à la SFIO par Vincent Auriol notamment, de la "sécurité avant tout", et l’espoir de parvenir à une communauté de destin.
Cette période de haut-fonctionnaire "gaullo-socialiste" prit fin en août 1947, lorsqu’il se mit en congé sans solde pour se présenter aux élections législatives à Saint-Pierre et Miquelon. Il échoua à 22 voix.
Une nouvelle fois Savary fut coopté pour siéger cette fois à l’Assemblée de l’Union française. Il appartint à ces marges précieuses pour la SFIO, à la fois comme image, appoint politique et possibilité d’ouverture. Il possédait des ressources rares chez les socialistes. Outre des liens persistants avec les gaullistes, il avait le goût des dossiers concrets et des missions discrètes, immergé qu’il fut dans le travail colonial tout au long des années cinquante. Peu connu du grand public, ne cherchant pas à se mettre en avant, il était à même de devenir un élu diplomate. Il s’impliqua ainsi, sans réel succès toutefois, dans la résolution du conflit indochinois entre 1949 et 1952 puis autour de la conférence de Genève. Il se trouva par suite étroitement mêlé à une série de grands dossiers : le Maroc et la Tunisie, le réarmement de l’Allemagne, le Marché commun. Guy Mollet perçut rapidement l’intérêt qu’il représentait. Pierre Mendès France également qui l’invita à entrer dans son gouvernement, ce qu’il dut refuser par discipline. Aussi, l’homme de l’ombre, progressivement mais rapidement, devait en sortir.
Élu député de Saint-Pierre-et Miquelon en 1951, il participa avec Robert Verdier à des enquêtes en Afrique du Nord, préconisant une politique libérale, protestant contre la déportation du Sultan du Maroc, rencontrant Habib Bourguiba en détention, participant au Comité France-Maghreb. Il s’opposa au projet de Communauté européenne de défense (CED) en organisant les adversaires du traité et en étant le principal rédacteur des brochures des 54 opposants qui firent capoter le projet.
Le secrétaire général de la SFIO l’appela au gouvernement en février 1956, pour achever la décolonisation dans les protectorats. Ce fut l’apogée de sa carrière dans la SFIO. La politique pragmatique que Savary préconisait Outre-mer – libérale, évolutive, soucieuse du sort des populations européennes après l’indépendance –, correspondait il est vrai à l’idéal que la direction socialiste engluée dans les événements algériens n’arrivait pas à mettre en place. Secrétaire d’État aux affaires marocaines et tunisiennes, Savary s’entoura d’experts (Jacques Berque, Robert Montagne etc.) et de jeunes hauts-fonctionnaires puisés dans le vivier mendésiste (Olivier Chevrillon, Robert Vaez-OIivera) pour repenser à longue échéance et en termes neufs la coopération entre la France et ses anciennes colonies. Sa démission en octobre 1956 pour protester contre l’arraisonnement du DC3 emmenant les délégués du FLN - Ben Bella en tête - mit pourtant fin à son espoir de devenir le médiateur incontournable d’une solution algérienne négociée et soucieuse de préserver des liens durables de part et d’autres de la Méditerranée. C’était un revers majeur pour cette conscience inquiète et ce passeur d’espérances. Minoritaire résolu, il fut néanmoins chargé par Guy Mollet de présenter le projet de loi qui devait aboutir au vote des traités de Rome en 1957.
La révolte des petits blancs d’Algérie et celle de l’armée que pressentait Savary, provoquèrent l’effondrement du régime en mai 1958. Dans les débats confus qui divisèrent les socialistes, Savary campa sur une position ferme d’opposition aux exigences des militaires algériens. Il tenta de réactiver des réseaux résistants et joua, discrètement, un rôle de coordination des services d’ordre des organisations démocratiques, en liaison étroite avec la FEN et l’UNEF. Il fut de ceux qui tentèrent alors de s’opposer au retour du général de Gaulle, appuyé sur la menace d’un coup d’État, puis qui refusèrent les nouvelles institutions.
C’était en effet les institutions elles-mêmes qui lui paraissaient grosses de dangers futurs lorsque de Gaulle ne serait plus en place. Il se lança résolument dans la construction de l’Union des Forces démocratiques (UDF) puis dans celle du PSA dont il devint le secrétaire national adjoint, aux côtés d’Édouard Depreux. Parlementaire européen pour quelques mois encore en 1959, il se dépensa sans compter. Sur le front algérien tout d’abord, car l’essentiel alors est là. Il publia un ouvrage remarqué Nationalisme algérien et grandeur française (Plon) qui reprenait les thèses qu’il avait élaborées avec ses conseillers depuis plus de deux ans. On retient de cet ouvrage l’attention particulière qu’il prêtait aux Français d’Algérie – pour lesquels il demandait que l’on préparât le retour de la majorité d’entre eux –, et surtout à l’armée qu’il fallait ramener dans la République. Les liens de Savary et Denis Forestier, patron du SNI, s’intensifièrent à cette époque, de même qu’avec les dirigeants de la FEN, qui seront essentiels pour lui par la suite.
Si le PSA représenta pour Savary un moment de relative félicité politique, il n’en fut pas de même avec le PSU, né en avril 1960 de la fusion du PSA, de l’UGS et du petit groupe de Tribune du Communisme. Il en fut membre du bureau national durant deux années. La rupture se fit rapidement sur la question de l’insoumission en 1961. La proposition conjointe de l’extrême-gauche et d’ex-MLP (Mouvement de libération du peuple) de faire soutenir le mouvement des insoumis par le nouveau parti provoqua la montée au créneau de l’ancien engagé des FFL.
La fin de la guerre d’Algérie redistribua d’ailleurs les cartes. Pour Savary, le temps du PSU était passé, de même que celui des querelles intestines d’appareil qui toujours lui ont déplu. Il regroupa autour de lui nombre d’anciens du PSA, l’équipe d’anciens Étudiants socialistes qui le suivait depuis 1956, des membres du Club Jean Moulin ainsi que d’autres réseaux de jeunes chrétiens de province (CREPT, Cercle Tocqueville, Démocratie Nouvelle, à Lyon, Marseille et Toulouse), notamment. En leur compagnie il se lança, en 1963, dans l’aventure des clubs en fondant l’association « Socialisme et démocratie » qui, devint, par transitions et assimilations d’autres clubs, l’Union des Clubs pour le renouveau de la gauche (UCRG). Savary participa de façon engagée et très active à tous les débats et aléas de la gauche non communiste dans ces années : colloques de Georges Brutelle en 1964, campagne présidentielle de 1965, fondation de la FGDS en 1966, campagne électorale de 1967, où il échoua dans le XVe arrondissement.
Le 17 juillet 1969 il fut élu premier secrétaire du nouveau PS, battant Pierre Mauroy. D’emblée sa position fut inconfortable et la faiblesse numérique de ses soutiens au sein d’un bureau peu renouvelé remarquée. Gérer à la fois l’héritage politique de Mollet au sein de l’appareil et le quotidien d’un parti, au sens comptable et juridique, constituait dès lors défis de poids. Il se lança pourtant dans un renouveau des organes centraux et basiques (CD, sections, organisations associées etc.), une meilleure connaissance de la sociologie des militants et noua un dialogue doctrinal et programmatique sur le fil du rasoir de l’unité, avec le PCF, le PSU, la CIR (Convention des institutions républicaine) et le Parti radical. Mais ce fut finalement un Savary sur la défensive, malmené sur sa droite et sur sa gauche et souffrant d’un déficit médiatique qui céda la place à François Mitterrand au congrès d’Épinay le 13 juin 1971.
Une fois encore sans mandat électif d’aucune sorte, il fut sollicité par des militants toulousains et décida de se présenter dans la première circonscription de Haute-Garonne. Deux ambitions animèrent sa carrière politique en Midi-Pyrénées : proposer un projet de développement régional suffisamment fondé pour critiquer les planifications centralisées et utiliser son aura pour reconquérir la mairie de Toulouse (le Capitole), raflée à Louis Bazerque par son ancien adjoint aux affaires sociales - Pierre Baudis. Et cela dans une agglomération en pleine transition urbaine, sociale et industrielle et en proie aux oppositions internes entre personnalités socialistes, jalouses de leur territoire et de leur électorat bien marqué, rural ou urbain. L’abandon du projet de communauté urbaine témoigna du refus patent, au sein même de la "famille" socialiste locale, de gérer en commun une agglomération que d’aucuns estimaient conçue pour la suprématie de Toulouse. Ce fut une des raisons majeures pour laquelle, bien qu’élu député en mai 1973, Savary échoua aux municipales de 1977 ; une autre étant le découpage électoral.
Pour autant, élu au premier tour et à la majorité absolue à la tête du Conseil régional de Midi-Pyrénées le 10 janvier 1974, Savary s’y maintint. Il s’entoura de conseillers compétents (Bernard Keller, Jacques Roger-Marchart) pour engager une vaste réflexion prospective sur l’avenir régional (Un avenir pour Midi-Pyrénées, 1977), inciter au débat et donner des orientations politiques et économiques mettant, entre autres choses, le potentiel scientifique toulousain au service de la modernisation et de l’innovation des PME régionales. Pour ce faire, il défendit au plus haut niveau de l’État la mise sur pied, en janvier 1981, de l’Institut régional de développement industriel. (IRDI). Son ambition était de collecter une partie de l’épargne régionale pour la diriger vers les entreprises locales et déceler les projets industriels porteurs afin de leur assurer, par la garantie de la Région, l’accès aux financements. Les choix industriels faits à l’époque, fondés sur l’intellectualisation de l’économie et les liens renforcés avec la recherche, ou encore le Schéma régional de transports collectifs comptent parmi les réussites pérennes de Savary en Midi-Pyrénées, repris à leur compte par tous ses successeurs.
Après la victoire de mai 1981, il devint le ministre en charge du grand projet de Service public unifié de l’Éducation nationale (SPULEN), la promesse n° 90 du candidat Mitterrand. Outre une expérience ministérielle précieuse et en dépit des liens étroits l’unissant aux dirigeants majeurs du syndicalisme enseignant, Savary apparaissait pourtant comme un modéré qui n’avait pas fait des querelles scolaires antérieures (Loi Debré) et de la laïcité les ressorts de son activité militante ou de sa réflexion politique mais qui avait manifesté son intérêt envers acteurs et les structures porteurs ou vecteurs d’innovations pédagogiques (Bertrand Schwartz, CEMEA, etc.). Dans le cadre de la décentralisation, les orientations qui inspirèrent la première concertation à l’échelle nationale avec les enseignants à l’occasion de la parution des grands rapports sollicités par Savary (cf. rapport Prost sur les lycées), ou bien encore la mise sur pied des Zones d’éducation prioritaires (ZEP) et des Projets d’action éducative (PAE) visaient toutes à prendre appui sur l’autonomie des acteurs concernés, sur l’ouverture aux intervenants extérieurs tout en instaurant une transversalité inédite de fonctionnement entre les directions centrales du ministère et entre ministères. Pour certains, Savary mettait ainsi à mal le sacro-saint égalitarisme républicain en affirmant que pour égaliser les chances il fallait répartir inégalement les moyens. D’autres dénoncèrent l’idée même que l’école puisse s’ouvrir à l’entreprise, au mécénat et même aux parents, arguant que c’était la livrer à de potentielles pressions de tous ordres.
Alain Savary persista. Secondé par le juriste Bernard Toulemonde, il imagina bientôt un projet d’Établissement d’intérêt public (EIP) qui prendrait l’enfant dans toutes ses dimensions (handicap, etc.), y compris religieuse, pour résorber le dualisme scolaire et concrétiser ainsi la promesse de Mitterrand. Ce projet de 1982 prévoyait de regrouper établissements publics et privés dans une structure régionale appelée Groupement fédératif d’établissements (GFE), à gestion commune. Savary développa parallèlement le concept – appelé à perdurer – de "projet d’établissement" qui pouvait contenir une référence spirituelle ou arborer une spécificité pédagogique particulière.
L’utopie en acte de Savary était là et formait un tout : dépoussiérer la devise républicaine en tentant de rénover l’Éducation nationale et, ce faisant, résoudre la querelle scolaire ; tenter d’apporter sa contribution non plus à "l’école de tous" mais à "l’école de chacun". Dessein trop ambitieux, aux dires mêmes de Savary, remettant en cause trop de préjugés, trop dérangeant pour les uns comme pour les autres. À l’annonce du retrait de sa loi, le 12 juillet 1984, après cinq manifestations nationales d’ampleur, Savary démissionna. Il mourut le 17 février 1988.
Courage, probité, droiture, compétence, intransigeance mais aussi inadéquation au jeu politique et partisan sont des termes qui reviennent inéluctablement dans la presse et les témoignages recueillis. Il reste à l’homme ses paradoxes : constamment minoritaire, Savary n’a jamais cessé d’œuvrer à des rassemblements. Enclin au dialogue et au compromis, c’est dans la transgression, la prise de risque et l’expérimentation en politique qu’il s’est révélé le plus en accord avec lui-même.
Ses archives sont déposées au Centre d’histoire de Sciences Po.
Par Maryvonne Prévot
ŒUVRE : « La Tchécoslovaquie et le Vatican (1918-1938) », mémoire sous la direction de R. Pinon, Paris, École libre de Sciences politiques, 1938, 70 p. — Nationalisme algérien et grandeur française, Paris, Plon1960, 204 p. — Pour le Nouveau parti socialiste, Paris, Seuil, 1970, 186 p. — Un avenir pour Midi-Pyrénées, Toulouse, Privat, 1977, 337 p. – En toute liberté (avec la collaboration de Catherine Arditti), Paris, Hachette, 1985, 235 p.
SOURCES : Arch. Alain Savary, Centre d’histoire de Sciences Po. — Maryvonne Prévot, Alain Savary, Le refus en politique, La renaissance du livre, Paris, 2003, 331 p. — Serge Hurtig (dir), Alain Savary : politique et honneur, Presses de Sciences Po, 2002, 335 p. — Notices du Dictionnaire des Parlementaires français, op. cit.