CORNÉLIS René, Henri

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Né le 14 août 1922 à Revigny-sur-Ornain (Meuse), exécuté le 22 août 1944 à Creney-près-Troyes (Aube) ; manœuvre ; FTPF-FFI ; FFC au titre du réseau Action D.

René Cornélis
René Cornélis
SOURCE : 
La Résistance dans l’ouest aubois

René Cornélis était le fils de Marcel Eugène Cornélis, employé de chemin de fer, et de Yvonne Marthe Marie Petit, sans profession. Célibataire, il était domicilié chez ses parents à Magenta (Marne) où ses parents étaient venus s’installer en 1934, lorsque son père avait été muté à Épernay, et il exerçait la profession de manœuvre.

Il tenta de rejoindre l’Afrique du Nord en novembre 1942 lors de l’invasion de la zone non occupée par les Allemands mais il échoua et revint dans la Marne.
En mars 1943 il fut requis pour le STO en Allemagne. En octobre 1943, il passa à la clandestinité à la faveur d’une permission.

Il rejoignit le groupe de Francs-tireurs et partisans français (FTPF) dirigé par Hubert Jeanson dans le canton d’Anglure (Marne). À la mi-mai 1944, ce groupe, qui avait pris le nom de Compagnie France. établit son campement à la Ferme de Varsovie à La Chapelle-Lasson (Marne). Repérés fin mai 1944, les maquisards se so’installèrent dans la forêt de Traconne puis passèrent dans l’Aube où la plupart rejoignirent le maquis de Rigny-la-Nonneuse. Après l’attaque en force lancée le 14 juin 1944 contre ce maquis et sa dispersion, René Cornélis trouva refuge à Saint-Just-Sauvage (Marne) avec ses camarades de maquis, Fernand Buffet et Roger Vachez, chez Gaston Fèvre, un résistant FTPF du groupe Jeanson.
Dénoncés, les trois maquisards furent arrêtés le 26 juin 1944, ainsi que Gaston Fèvre et son fils Roland.René Cornélis et ses camarades furent enfermés dans les locaux de la Gestapo à Romilly-sur-Seine (Aube), puis transférés le lendemain dans le quartier allemand de la prison de la rue Hennequin à Troyes.

Le 22 août 1944, la Gestapo de Rennes repliée à Troyes avec des miliciens bretons appartenant à la Formation Perrot (Bezen Perrot), entreprit de vider la prison de la rue Hennequin où se trouvaient de nombreux FTPF-FFI faits prisonniers lors des attaques lancées par la Wehrmacht contre les maquis de l’Aube en juin-juillet 1944 avec l’appui de la Milice française. En fin d’après-midi, quarante-neuf détenus, dont faisaient partie René Cornélis et ses camarades Fernand Buffet et Roger Vachez, furent emmenés à bord de camions jusqu’au Champ de tir de Creney, où ils furent exécutés à la mitraillette, puis achevés à coup de revolver dans la tête.
Quant à Gaston et à Roland Fèvre, ils furent incarcérés à la prison de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne).

L’acte de décès numéro 55 dressé à l’état-civil de Creney le 5 septembre 1944 déclare René Cornélis « décédé le 28 août 1944 au lieudit Les Gambes ».

René Cornélis est inhumé dans une sépulture familiale du cimetière de Revigny-sur-Ornain.

Il appartenait à une famille qui fut durement éprouvée par la répressoin allemande. Ses grands-parents, Albert Petit* et Marie Petit*, sont morts à Sermaize (Marne) le 29 août 1944 dans leur maison incendiée par des troupes allemandes battant en retraite. Roger Chollet*, son oncle, a été abattu alors qu’il tentait de les sauver.

René Cornélis a été reconnu « Mort pour la France » et a été décoré à titre posthume de la Croix de guerre avec palme en 1946. Il a été homologué FFI et FFC au titre du réseau Action D. Le titre d’Interné-résistant lui a été décerné, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 10 novembre 1955 publié au JO du 16 novembre 1955. Cette même année, il a été élevé au grade de Chevalier de la Légion d’honneur.

Dans l’Aube, le nom de René Cornélis est inscrit sur le monument des fusillés-exécutés de Creney.
Dans la Marne, il figure sur la liste des « Fusillés » du monument aux martyrs de la Résistance élevé à Épernay et sur le monument aux morts de Magenta, où son nom a été donné à une rue.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175429, notice CORNÉLIS René, Henri par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 29 septembre 2015, dernière modification le 6 janvier 2022.

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

René Cornélis
René Cornélis
SOURCE : 
La Résistance dans l’ouest aubois
Sur le monument aux morts de Magenta
Sur le monument aux morts de Magenta
À Magenta
À Magenta
Dans le cimetière de Revigny-sur-Ornain
Dans le cimetière de Revigny-sur-Ornain
SOURCE : Mairie de Creney
La mémoire de René Cornélis à Creney
La mémoire de René Cornélis à Creney
Sur le monument</br>des fusillés-exécutés de Creney
Sur le monument
des fusillés-exécutés de Creney
Sur le monument</br> aux martyrs de la Résistance d'Épernay
Sur le monument
aux martyrs de la Résistance d’Épernay
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 142 891. – ONACVG-SD 51, dossier CVR. – Arch. mun. Creney. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – Daniel Jourdain et Claude Macé, La Résistance dans l’ouest aubois (photo), ANACR, FNDIRP de Romilly, collectif Romilly 39-45 « l’impossible oubli », 2018. – Mémorial Genweb. — État civil, Revigny-sur-Ornain (acte de naissance) ; Creney-près-Troyes (acte de décès).

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