KERBEL Mendel dit Michel

Par Daniel Grason

Né le 21 mars 1905 à Ostrowire (Pologne) ; manœuvre, étalonneur ; militant communiste.

Mendel Kerbel. Arch. PPo.
Mendel Kerbel. Arch. PPo.

Fils de Chain et de Maria, née Rosenberg, Mendel Kerbel arriva en France en 1928. Il vécut et travailla comme manœuvre à l’Argentière (Hautes-Alpes), puis à Pierrefitte-Nestalas (Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), et obtint une carte d’identité d’étranger. Il vint habiter en région parisienne au début des années 1930, il travailla en tant qu’étalonneur à la Compagnie des compteurs de Montrouge 1 place des Etats Unis (Seine, Hauts-de-Seine). Il milita avec Jichiel Grynberg, au sein de la cellule d’entreprise des Compteurs de la section communiste de Montrouge, il habitait la ville, en hôtel au 28 bis rue Grande-Rue.

Dès septembre 1931 il entreprit des démarches pour obtenir sa naturalisation, ayant le projet de se marier avec Marthe Dereure, employée de banque, il l’épousa le 18 janvier 1932 en mairie de Montrouge. Son dossier de naturalisation fut complet à la mi-février 1932. Le 12 novembre 1932, il était avisé qu’un avis favorable était émis quant à sa naturalisation. Il régla les frais de 980,28 francs au ministère de la justice. Par décret en date du 23 février 1933 N° 22039 X.32, il obtint donc la nationalité française. Il fit un an de service militaire d’octobre 1933 à octobre 1934 au 1er bataillon de Dragons portés. De l’union du couple, deux enfants naquirent, Micheline en 1935 et Danielle en 1942. La famille demeura au 128 avenue de la République, puis au 49 rue Boileau. Les autorités firent-elles pression sur lui ? Mendel Kerbel pratiqua un militantisme discret pendant la période du Front populaire.

Le 23 août 1939 il fut appelé au Centre Mobilisateur de la Cavalerie n° 61 à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, Yvelines). Il y resta jusqu’au 14 octobre 1939, fut affecté spécial dans son entreprise des Compteurs de Montrouge. Il quitta l’entreprise en juin 1940, le 27 il était embauché par la Compagnie Générale des Eaux dont le siège était 52 rue d’Anjou à Paris (VIIIe arr.).

La dissolution du parti communiste prise par le gouvernement Daladier par le décret-loi du 26 septembre 1939 eut notamment pour conséquences la perquisition par la police de tous les sièges des sections communistes de Paris et de la banlieue dès septembre 1939 et des domiciles des distributeurs de tracts. Lors d’une saisie, son nom figurait sur une liste d’adhérent du parti communiste, il ne fut pas inquiété. Quand le gouvernement de Vichy promulgua le premier statut des juifs le 3 octobre 1940, puis le 2 juin 1941, Mendel Kerbel se fit recenser.

« Kerbel n’a pas jusqu’ici attiré l’attention aux points de vue politique national et social. Sa conduite et sa moralité n’ont également pas donné lieu à remarque particulière et son loyalisme envers notre pays ne semble pas devoir être mis en doute », notait les Renseignements généraux dans une note du 24 juin 1942.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175556, notice KERBEL Mendel dit Michel par Daniel Grason , version mise en ligne le 20 septembre 2015, dernière modification le 18 mars 2021.

Par Daniel Grason

Mendel Kerbel. Arch. PPo.
Mendel Kerbel. Arch. PPo.

SOURCES : Arch. PPo. 1W 0699, 77W 0716, Ia 108. – Dominique Rémy, Les lois de Vichy, Éd. Romillat, 1992. — État civil en ligne cote 1E_NUM_MON_M1932 vue 11/171 acte n°19.

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