VALCELLI Pierre [pseudonyme dans la Résistance : René]

Par Jean-Marie Guillon

Né le 24 janvier 1922 à Salernes (Var), abattu le 2 janvier 1944 à Signes (Var) ; ouvrier céramiste ; Jeunesses communistes ; maquisard Francs-tireurs et Partisans (FTP).

Pierre Valcelli
Pierre Valcelli
SOURCE : Arch. privées, Pierre Valcellli et Amédée Huon

D’origine italienne, fils de Dominique Valcelli et de Catherine Chielli, ouvrier céramiste à Salernes, célibataire, Pierre Valcelli était un militant des Jeunesses communistes. Après avoir fait son temps aux Chantiers de jeunesse entre mars et octobre 1942, il était employé comme scieur de bois dans une entreprise de Salernes.
Menacé par le Service du travail obligatoire (STO), il fit partie de l’équipe constitutive du camp Faïta, dans le massif des Maures (Var), où il était arrivé le 23 mars 1943. Il fut recherché par les gendarmes le 7 mai suivant après l’attaque du maquis et la saisie d’une valise lui appartenant. Il suivit les pérégrinations du maquis à travers le Var. Il faisait partie de ses éléments les plus actifs, participant à de nombreuses opérations, notamment à la libération de ses camarades arrêtés par les gendarmes du Luc (Var) en septembre après le vol de tickets de rationnement au Thoronet (Var) ou à l’évasion de FTP de la prison de Draguignan (Var), le 13 décembre 1943). Il devint le responsable politique (commissaire aux effectifs) du détachement Guy Môquet (ou Marat selon les sources) qui stationnait non loin de Toulon (Var), à la ferme Limattes, sur la commune de Signes, au dernier trimestre 1943.
Il fut abattu avec huit autres de ses camarades et le berger qui les aidait lors de l’attaque du camp, le 2 janvier 1944, par la Wehrmacht et ses auxiliaires de la 8e compagnie Brandebourg. Son corps était criblé de balles et de coups de baïonnette. Ses obsèques furent l’occasion d’une grande manifestation patriotique à Salernes le 7 janvier 1944. Le rapport d’un agent de la Sipo-SD de Draguignan, daté du 9 mars 1944, précise : « La population de Salernes lui a fait des obsèques nationales. Les cafés ont été fermés ainsi que les cinémas et des tentures de deuil ont été tendues dans la ville entière à l’exception des amis des Allemands ».
Son nom fut donné au maquis FTP de Claviers-Brovès, créé au printemps 1944 dans le nord-est du Var. Pierre Valcelli fut cité et décoré de la Croix de guerre à titre posthume avec étoile de vermeil, le 31 mai 1946.
Outre la tombe collective qui se trouve au cimetière de Signes, deux stèles furent érigées en mémoire du massacre de Limattes en 1945, l’une sur les lieux du drame, une autre à la sortie du village de Signes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175660, notice VALCELLI Pierre [pseudonyme dans la Résistance : René] par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 24 septembre 2015, dernière modification le 31 mars 2022.

Par Jean-Marie Guillon

Pierre Valcelli
Pierre Valcelli
SOURCE : Arch. privées, Pierre Valcellli et Amédée Huon

SOURCES : Arch. dép. Var 1W88, 1W51, 1470 W 143 (ONAC), cour de Justice de Draguignan, fonds ANACR Var. — témoignages. — presse locale (Le Petit Varois 24 août 1958). — Louis Gazagnaire, Le peuple héros de la Résistance. Témoignages de patriotes de Provence, Paris, Éditions sociales, 1971. — Jean-Marie Guillon, “ De la mort de maquisards au souvenir de la Résistance. Signes (Var), 2 janvier 1944-2 janvier 2006 ” in Gilbert Buti et Anne Carol dir., Comportements, croyances et mémoires, Europe méridionale XVe-XXe s., Aix-en-Provence, PUP, 2007.

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