BOUSSEL Liliane [née FABIOUX Liliane]

Par Emeric Tellier

Née le 9 septembre 1932 à Paris (XVIIIe arr.) ; ouvrière professionnelle à la CIT-Alcatel ; militante de la CGT et du Parti communiste (PCF).

Fille d’André Fabioux, 28 ans, porcelainier à Montreuil puis terrassier pour la construction du métro et de Marie Baranger, 25 ans, sans profession, elle grandit au sein d’une famille nombreuse dans une habitation à bon marché (HBM) au 26 rue Alphonse Karr à Paris (XIXe arr.).

Son père fit grève en 1936 et fut membre du Parti communiste à plusieurs reprises. Très anticlérical, il quitta ainsi cette organisation lorsque Maurice Thorez lance son appel de la main tendue aux catholiques en avril 1936. En 1939, la grand-mère, la mère et ses huit enfants quittèrent la proximité des usines à gaz du nord de Paris pour un petit logement près de Limoges. La rudesse de l’hiver et les difficultés matérielles la tinrent éloignée des bancs de l’école durant la guerre. Son père retrouva la famille en 1940 et trouva un emploi d’aide-électricien aux tramways départementaux, ainsi qu’un logement plus convenable en HLM. 

En octobre 1946, Liliane obtint un emploi dans un atelier de tricotage et apprit le métier. Trois ans plus tard, elle effectua un stage à l’EDF, où son père travaillait désormais, pour devenir monitrice de colonies de vacances l’été et bénéficier d’un emploi durant les nombreuses périodes de chômage. En 1951, l’atelier ferma ses portes, comme de nombreux autres à Limoges.

Elle monta alors à Paris et logea chez sa grand-mère, dans le quartier de Ménilmontant. Elle obtint son CAP de couturière en 1954, mais rapidement les salaires furent trop insuffisants pour subvenir aux besoins de ses deux enfants. Elle obtint alors un emploi de soudeuse à la Compagnie Industrielle des Téléphones, rue de l’ingénieur Robert Keller à Paris (XVe arr.) en 1956. Elle prit rapidement sa carte à la CGT.

Pour mieux gagner sa vie, elle décida d’accepter un poste à forte mobilité géographique et durant cinq ans et demi, elle travailla dans une dizaine de villes en France. En 1960, elle obtint le grade d’ouvrière professionnelle (OP1) et déménagea dans un logement au 3 rue de la Caspienne à Antony (Seine, Hauts-de-Seine). Elle reprit sa carte au Parti communiste en 1961, après avoir adhéré une première fois en 1956.

Elle fit la connaissance de Serge Boussel* lors de l’arrivée de ce dernier dans l’entreprise, le 19 février 1962, alors que celui-ci revint légèrement blessé de la manifestation de Charonne. Elle l’épousa le 19 octobre 1963.

Elle participa à de nombreux débrayages dans l’entreprise : pour l’obtention de la quatrième semaine de congés payés, pour le paiement de primes de déplacement, pour l’amélioration des conditions de travail, pour l’intégration des primes dans les salaires.

Elle quitta la CIT un mois avant la naissance de son fils en mai 1964 et obtint son certificat d’études primaires des adultes en 1965.

Au décès de son mari, en juillet 1977, victime d’une leucémie myéloïde, elle fut recrutée en octobre 1977 au bureau d’aide sociale où elle s’occupa à mi-temps, puis à temps complet, de l’accueil des chômeurs au sein de la municipalité d’Antony, alors dirigée par André Aubry* et l’Union de la gauche. À ce titre, elle intervint lors du 1er congrès national CGT de défense des chômeurs les 10 et 11 février 1983.

Le changement de majorité, en 1983, avec l’arrivée Patrick Devedjian, entraîna la suppression de son service, mais elle resta comme secrétaire polyvalente jusqu’à son départ en retraite le 1er novembre 1992. Elle devint membre du bureau de l’Union locale CGT d’Antony et participa à la création de la section locale du Secours populaire français (SPF). De plus, elle fut investie dans les associations de parents d’élèves.

Depuis 1998, elle retourna en Haute-Vienne où elle participa activement à de nombreuses associations, en plus de son engagement syndical et politique : association France-Équateur, association franco-coréenne, Les amis du musée de la Résistance et de la Déportation, l’Institut d’histoire sociale CGT du Limousin, Loisirs et Solidarités des Retraités (LSR).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175761, notice BOUSSEL Liliane [née FABIOUX Liliane] par Emeric Tellier, version mise en ligne le 1er octobre 2015, dernière modification le 26 novembre 2020.

Par Emeric Tellier

SOURCES : Témoignage de Liliane Boussel (avril-juillet 2015). — Courrier confédéral, n° 561 (spécial Emploi-Formation), 12 mars 1983, p. 30. — État civil (Paris XVIIIe arr.).

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