CHRISTEN Bernard

Par Emeric Tellier

Né le 1er avril 1926 à Marcilly-sur-Tille (Côte-d’Or), mort le 20 août 2004 au centre hospitalier régional de Tours (Indre-et-Loire) ; ajusteur, droguiste, épicier ; militant du syndicat CGT des métallurgistes de Morvillars puis de Delle (Territoire de Belfort), délégué du personnel, membre du comité d’entreprise (1947-1948, 1949-1952) ; militant du Parti communiste français (PCF).

Fils d’Eugène Christen, cheminot à la Compagnie de l’Est né le 27 décembre 1897 à Balschwiller (Alsace) et de Léa Kuntzman, ouvrière du textile, née le 2 août 1901 à Plainfaing (Vosges), Bernard Christen était le deuxième garçon d’une fratrie de quatre.

Il obtint le certificat d’études en 1938 et entra le 7 octobre 1940 à la SNCF comme apprenti pour une durée de trois ans au service matériel et traction, au dépôt de Belfort.

En 1944, alors qu’il était ajusteur auxiliaire, il fut envoyé en repos pour maladie chez ses parents domiciliés à cette date à Morvillars (Territoire de Belfort). Il fut finalement radié de la SNCF le 8 août 1945 pour des raisons de santé.

Son repos s’acheva le 4 mars 1946 et il entra comme ajusteur le lendemain à l’entreprise Viellard-Migeon et Cie (VMC) qui fabriquait des hameçons triple pour la pêche à Morvillars. Il adhéra au syndicat CGT des métaux de Morvillars le 4 novembre 1946.

Secrétaire du comité d’établissement, il fut mis à pied par la direction de l’entreprise à partir du 3 juin 1947 pour avoir empêché la sortie de l’usine des ouvriers la veille. Une demande de licenciement fut formulée auprès de l’Inspection du travail de Belfort qui refusa la sanction le 6 juin. Appel fut interjeté auprès du chef du bureau de la Main-d’œuvre le 13 juin 1947 qui rejetta également la demande. La commission consultative, reconnaissant lors de sa réunion du 26 juin que Bernard Christen fut sans contestation possible délégué du personnel de fait, se prononça contre le licenciement, ce que valida définitivement le directeur départemental du travail de Belfort, dans une décision du 26 juin 1947.

Les méthodes employées – non-respect des prérogatives des élus du personnel, non-respect de la convention collective en ce qui concernait les salaires – entraîna plusieurs interventions de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie auprès de la présidence de l’UIMM et du ministère du Travail.

Bernard Christen participa comme délégué à la IIIe conférence nationale des comités d’entreprise organisée par la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie les 2 et 3 avril 1948 à la salle des fêtes de Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine).

Appelé de la classe 1946, il fut d’abord ajourné le 11 mai 1946 par le conseil de révision de Delle (Territoire de Belfort), puis déclaré bon pour le service armé l’année suivante. Son service fut effectué du 20 avril 1948 au 6 février 1949 au sein de la 453e compagnie légère de réparation du matériel à Bourges (Cher).

Son service militaire achevé, il fut recruté le 28 février 1949 comme ouvrier-ajusteur (OP 1) aux Usines Diéletriques de Delle (UDD) implantées à Delle, spécialisées dans la fabrication d’isolants électriques et appartenant au groupe de la Compagnie Générale d’Electricité (CGE). En 1965, UDD absorba l’usine du Fil Isolé Moderne (FIM), spécialisée dans la fabrication de fils de bobinage pour la construction électrique. Ces usines passèrenr en 1988 sous le contrôle de la holding suisse Von-Roll Isola.

Élu délégué du personnel et membre titulaire du comité d’entreprise en 1949, il dut faire face à une section syndicale de la Confédération des Travailleurs Intellectuels (CTI) et à une section syndicale Force ouvrière. Il était également mentionné administrateur de la Caisse de Sécurité sociale du Territoire de Belfort, sans doute élu lors des élections de 1947.

Il fut délégué au XVIIe congrès de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie organisé du 31 mai au 3 juin 1950 à Issy-les-Moulineaux (Seine, Hauts-de-Seine)et également délégué suppléant au XXVIIIe congrès confédéral organisé du 27 mai au 1er juin 1951 à Paris.

Il fut membre des Combattants de la Paix et de la Liberté en 1950 et 1951 et est également correspondant de La Vie Ouvrière en 1951.

Il ne fut pas réélu délégué du personnel et membre du comité d’entreprise lors des élections de janvier 1952. Il semble cesser toute activité syndicale, au moins pour la métallurgie, au courant de l’année 1954, la dernière cotisation figurant sur sa carte syndicale étant celle d’octobre 1954.

Militant du Parti communiste français (PCF), il fut candidat d’Union Ouvrière et Paysanne présenté par le PCF à l’occasion de l’élection cantonale du 7 octobre 1951 et de l’élection cantonale complémentaire du 4 juillet 1954 pour le canton de Delle. En 1951, il obtint au premier tour du scrutin 634 voix, ce qui le plaça en dernière position, loin derrière les listes d’Union des Gauches, du RPF et du MRP. Le désistement en faveur de la liste de l’Union des Gauches fut fait pour le second tour, organisé le 14 octobre 1951. En 1954, il obtint au premier tour 565 voix, loin derrière les listes SFIO et MRP-RPF.

Il quitta les Usines Diéletriques de Delle le 16 septembre 1955, ainsi que le Territoire de Belfort. En effet, il décida de s’installer à son compte à Montlouis-sur-Loire (Indre-et-Loire) comme droguiste, non loin de chez ses parents retraités qui résidaient à Savonnières (Indre-et-Loire). Il tint à son commerce de droguerie puis une épicerie-alimentation jusqu’à sa retraite, le 1er janvier 1986.

Marié, il divorça au bout d’un an et n’eut pas d’enfant.

Il fut enterré au cimetière de Savonnières, dans la sépulture de ses parents.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175763, notice CHRISTEN Bernard par Emeric Tellier, version mise en ligne le 1er octobre 2015, dernière modification le 7 décembre 2020.

Par Emeric Tellier

SOURCES : Arch. FTM-CGT - Fonds 7 J. – Arch. Fédération CGT Cheminots. – Notes de Jany Moineau (IHS CGT Cheminots). – Compte-rendu du XVIIe congrès fédéral (aucune mention) – Reflets de nos entreprises UDD – FIM Delle (1950-1955). – État-civil.

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