Par Jacques Girault
Né le 19 mai 1931 à Marengo (Algérie) ; instituteur en Algérie et en Isère ; militant syndicaliste du SNI et de la FEN ; militant socialiste, conseiller municipal d’Échirolles, maire de Saint-Bernard du Touvet de 1971 à 1983.
Fils d’un exploitant forestier, socialiste SFIO qui devait être plus tard protégé par un ami, chef local du Front de libération nationale, Henri Bourgeois reçut les premiers sacrements catholiques. Élève du lycée de Blida puis du lycée Bugeaud à Alger, il entra à l’École normale d’instituteurs d’Alger à la fin des années 1950.
Instituteur en 1953 à Tighilt Oukerrouche en Kabylie, il devint maître d’application à l’école annexe de l’École normale d’instituteurs d’Alger-Bouzareah. Il assurait, selon son témoignage, notamment les cours de préparation militaire et l’entraînement des équipes de football de l’École normale. Il s’était marié religieusement avec une institutrice en mars 1956 ; ils eurent trois enfants.
Membre de Jeunesses socialistes SFIO, militant de la section d’Alger du Syndicat national des instituteurs, Henri Bourgeois collaborait à la rubrique pédagogique de L’École libératrice. Partisan d’une Algérie indépendante « liée étroitement à la France (position d’A. Camus) », « indifférent » par rapport au refus d’une telle perspective exprimé par le Syndicat indépendant, en dépit de la présence en son sein de bons amis, il désapprouva « souvent » les positions du SNI et de la Fédération de l’Éducation nationale qu’il jugeait « trop tendancieuses » et « prenant, sans réflexion, les positions de la presse métropolitaine ». Officier de l’armée française, respectueux des « valeureux soldats que je combattais », il fut, selon son témoignage, condamné par le FLN puis par l’Organisation de l’armée secrète mais n’en fit pas part aux responsables de la section syndicale.
Rentré en France en 1962, instituteur au groupe scolaire Langevin d’Échirolles (Isère), puis maître à l’école annexe, Henri Bourgeois devint le secrétaire de la section départementale du SNI (1963-1970) et le secrétaire adjoint de la section départementale de la FEN. Le conseil national du SNI, le 9 décembre 1963, le désigna comme membre titulaire de la commission nationale des conflits. Il signa le texte, « Pour un syndicalisme indépendant, réaliste et constructif », pour les élections au bureau national du SNI de la fin 1963. En janvier 1964, il fut désigné comme suppléant pour la tendance « autonome » à la commission administrative nationale de la FEN.
Membre de la commission nationale des jeunes, secrétaire du comité départemental d’action laïque, il fut élu à la commission administrative paritaire départementale. Le 15 juillet 1965, lors du congrès du SNI, il était assesseur de la séance consacrée à la réforme de la fiscalité.
Membre des Pupilles de l’école publique, il fut aussi élu sur le plan départemental aux conseils d’administration de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale et l’association de la Mutuelle assurance des instituteurs de France. À Grenoble, il présidait l’Amicale laïque en rapport avec la Fédération des œuvres laïques.
Conseiller pédagogique de Grenoble 3e, Henri Bourgeois retraité depuis 1986, militait à la Fédération générale des retraités.
Franc-maçon (33e de sa loge du Grand-Orient de France), secrétaire de la fédération socialiste de l’Isère, Bourgeois, conseiller municipal d’Échirolles (1965-1971), devint maire de Saint-Bernard-du-Touvet pendant deux mandats (1971-1977, 1977-1983) à la tête d’une liste « Pour le développement du village qui se meurt ». Il quitta le Parti socialiste en 1984 quand François Mitterrand se montra « laxiste sur les positions nettes que nous devions prendre vis-à-vis du principe de laïcité ». S’estimant agnostique et indifférent par rapport aux religions, il s’intéressait de près à la civilisation arabe sur laquelle il donnait des conférences.
Par Jacques Girault
SOURCES : Presse syndicale. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Sources orales.