RIVET Auguste

En 1830, Auguste Rivet avait 31 ans. Il était né à Canteleu (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), teinturier, et demeurait à Bapeaume, où il avait sans doute appris le métier de teinturier ou plus précisément de rouginier, c’est à dire travaillant à la teinture au rouge des Indes. En 1830 il travaillait dans la vallée de Darnétal (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), sans doute à Saint-Léger-du-Bourg-Denis dont cette activité de teinture au rouge des Indes fut une spécialité.

À la suite des Trois glorieuses, les ouvriers rouennais pensèrent que la situation était propice à la satisfaction de leurs revendications. Le 27 août 1830, un mouvement social commença dans les filatures de Rouen, et s’étendit rapidement à toute la région, et s’étendit à d’autres corporations. Les ouvriers exigèrent notamment la réduction du temps de travail sans perte de salaire, ainsi que des augmentations de salaires. D’après le Journal de Rouen la durée du travail était, à cette époque, de 16 heures 30, et pouvait atteindre les 17 heures ; les fileurs revendiquaient qu’elle soit limitée à 12 heures par jour.

À Darnétal, la grève, commencée le 1er septembre, fut massive, et marquée par de nombreux attroupement. (Voir Halavent)

La Garde Nationale de Rouen fut envoyée en renfort pour maintenir l’ordre. Le 4 septembre 1830, Auguste Rivet fit partie d’un rassemblement de 15 à 20 personnes. Un détachement de la Garde Nationale ayant tenté de disperser ce rassemblement, Rivet fut arrêtée, et accusé de s’être saisi de pierres, les avoir lancé sur les gardes nationaux, et en avoir blessé plusieurs. Le 11 septembre 1830, il fut condamné à un an d’emprisonnement pour « rébellion avec violence et voie de fait envers la garde nationale de Rouen ».

A noter que le Journal de Rouen du lendemain, rendant compte du jugement l’appela Auguste Pinet, erreur reprise dans la Gazette des Tribunaux des 13 et 14 septembre 1830.