Par Daniel Grason
Né le 12 août 1900 à Felleries arrondissement d’Avesnes-sur-Helpe (Nord), exécuté le 20 août 1944 au fort de Vincennes, à Paris XIIème arr. (Seine) ; homme d’équipe, monteur-électricien, gardien de la paix ; résistant.
Fils d’Émile Paris, journalier, et de Louisa Bouchez, ménagère, Paul Paris alla à l’école primaire, passa l’examen du CEP avec succès. Il travailla du de mai 1919 à octobre 1920 à la Compagnie des Chemins de Fer du Nord en tant qu’homme d’équipe. Appelé sous les drapeaux le 8 octobre 1920, il fit son service militaire dans le 91e Régiment d’infanterie à Charleville dans les Ardennes. Libéré le 21 septembre 1922, il travailla immédiatement chez Louis Charron-Lebrun à Felleries. Il quitta l’entreprise en juillet 1925. Le patron écrivit sur son certificat de travail : « C’est un travailleur recommandable, honnête, actif et sérieux ». Il alla habiter à une vingtaine de kilomètres de sa ville natale au 348 rue Jules-Gallois à Louvroil, il exerça le métier de monteur-électricien aux usines des Aciéries du Nord et de l’Est.
Son frère Abel, gardien de la paix à la Compagnie de Voitures considéré comme « un bon serviteur » apporta son appui à la demande que formula Paul Paris en décembre 1929 au préfet de police de Paris pour devenir gardien de la paix. Paul Paris commença le 10 juin 1930, sa carrière se déroula sans accroc, sa seule ambition était de « continuer à servir avec dévouement ». Le commissaire du IVe arrondissement où il était affecté le considérait : « bon gardien donnant satisfaction dans l’ensemble ». Il demeurait avec son épouse Georgina et leurs trois enfants Mireille née en 1924, Abel en 1928 et Claude en 1934, au 19 rue Jean-Jacques-Rousseau à Fontenay-sous-Bois (Seine, Val-de-Marne).
Le 19 août 1944 vers 20 heures 30, il fut interpellé entre de la place de la Bastille et la Gare de Lyon vers 20 heures 30 par des soldats allemands. Il était habillé en civil, mais portait sur lui sa carte de réquisition et son arme de service. Ayant récemment rejoint la résistance, il avait été envoyé pour prévenir de l’arrivée de convois allemands se dirigeants vers l’Hôtel de Ville de Paris. Deux autres policiers, les brigadiers Charles Bardon et Gaston Chuet furent arrêtés dans des conditions similaires.
Paul Paris fut exécuté le lendemain 20 août dans un fossé du fort de Vincennes. Son inhumation eut lieu le 30 août au cimetière de Fontenay-sous-Bois. Son nom figure sur la plaque commémorative du commissariat du XIIe arr. 76 avenue Daumesnil « À la mémoire des gardiens de la paix du 12e arr. morts pour la Libération de Paris », sur celles du château et du fossé de Vincennes, ainsi qu’au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.). Déclaré « Victime du devoir », Paul Paris fut nommé brigadier au 20 août 1944 et cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944) et décoré de la Légion d’Honneur (JO du 3 janvier 1945), il fut homologué au titre de la Résistance Intérieure Française (R.I.F.).
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo. KC 27. – Bureau Résistance GR 16 P 458173. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – Site internet GenWeb. — État civil en ligne cote 3 E 8771 , vue 32.
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo.