KRISKA Marcel, Laurent ou Lorenz, Jacques, Lucien Garnier

Par Jean-Marie Guillon

Né le 10 août 1921 au Martinet (Gard), mort en action le 23 mai 1944 à Digne (Alpes-de-Haute-Provence) ; résistant FTP-MOI.

Le prénom de ce jeune résistant varie selon les sources, de même que sa date et son lieu de naissance. Madeleine Baudoin dans son ouvrage sur les Groupes francs de Marseille le dénomme Laurent Kriska et le fait naitre le 10 août 1921 en Pologne. En tout cas, Marcel Kriska était le fils d’immigrés polonais venus travailler dans les mines de charbon en France et établis dans le bassin de La Grand Combe (Gard), où lui-même était mineur.
Vraisemblablement communiste, il rejoignit les FTP-MOI et a été affecté à la Compagnie Marat à Marseille. Il participa à de nombreuses actions, en particulier à l’exécution de Jean Phialy secrétaire de Gringoire, journaliste à L’Émancipation nationale le 4 janvier 1944 et à celle du juge Henri Verdun, président de la section spéciale près de la cour d’appel, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) le 18 janvier 1944 au soir avec deux camarades, Lucien et Serge Vivaldi.
Lucien Vivaldi fut arrêté le 21 janvier 1944 à Marseille (il sera le premier condamné à mort par la cour martiale de Marseille et fusillé) et ses camarades le seront peu après. Kriska, qui aurait été condamné à mort, fit partie du groupe de douze prisonniers que le Groupe franc des MUR fit évader de la prison Chave le 27 mars 1944.
Il rejoignit le maquis FTP dans les Alpes-de-Haute-Provence, passa par le camp de triage d’Entrevaux, puis fut affecté à la 2e compagnie FTP. Parti en mission avec quatre autres camarades, il fut intercepté à Digne le 23 mai 1944 et mourut le même jour à l’hôpital. Selon une version, il aurait été mortellement blessé à Beausoleil-gare, selon une autre version, résolu à ne pas tomber vivant aux mains des Allemands, il se serait suicidé. C’est en tout cas ce que précise le commissaire des Renseignements généraux dans son rapport daté du jour même.
Son nom figure sur la stèle aux morts de la Résistance des Bouches-du-Rhône au carré militaire du cimetière Saint-Pierre à Marseille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175888, notice KRISKA Marcel, Laurent ou Lorenz, Jacques, Lucien Garnier par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 7 octobre 2015, dernière modification le 31 mars 2022.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. dép. Alpes-de-Haute-Provence 42 W 112. ⎯ Madeleine Baudoin, Histoire des Groupes Francs (MUR) des Bouches-du-Rhône de septembre 1943 à la Libération, Paris, PUF, coll. "Esprit de la Résistance", 1961. — Jean Garcin, De l’armistice à la Libération dans les Alpes de Haute-Provence 17 juin 1940-20 août 1944, Digne, 1983. — Grégoire Georges-Picot, L’innocence et la ruse. Des étrangers dans la Résistance en Provence 1940-1944, Paris, Éditions Tiresias, 2000. — Gaston Laroche, On les nommait des étrangers. Les immigrés dans la Résistance, Paris, Les Éditeurs français réunis, 1965. — Mémorial de la Résistance et des combats de la Seconde Guerre Mondiale dans les Basses-Alpes, Digne, Secrétariat aux Anciens Combattants–Commission départementale de l’Information historique pour la Paix des Alpes-de-Haute-Provence, 1992.

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