DUBOIS André, Jean

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 28 juin 1914 à Ouges (Côte-d’Or), guillotiné suite à une condamnation à mort le 19 avril 1944 à Stuttgart (Allemagne) ; cheminot du dépôt de Perrigny ; résistant du réseau CDLL "Ceux de la Libération" ; syndicaliste CGT de la Côte-d’Or.

Tombe d’André Dubois au cimetière des Péjoces à Dijon - photo Jean-Louis Ponnavoy du 29/04/2016
Tombe d’André Dubois au cimetière des Péjoces à Dijon - photo Jean-Louis Ponnavoy du 29/04/2016

André Dubois était le fils d’Edmond Toussaint, brigadier poseur au chemin de fer PLM, et d’Émélie Ernestine Marie Tillette, garde barrières, Il se maria le 27 juillet 1935 à Dijon avec Raymonde Lucie Râle dont il eut deux fils, Marcel et Bernard.
Il fit son service militaire en 1934-1935 au 186e RALT (régiment d’artillerie lourde tractée), caserne Junot à Dijon et fut embauché le 7 décembre 1936 comme ouvrier au dépôt du PLM puis de la SNCF de Dijon-Perrigny. Mobilisé comme caporal pendant la campagne de 1939-1940, il entra dans la Résistance le 1er mars 1943 au réseau CDLL "Ceux de la Libération" comme membre de l’équipe de parachutage et de sabotage de la section SNCF de Côte-d’Or du groupe "Action", avec ses camarades du dépôt, Raymond Gaspard, Raymond Pageaux, Maxime Perreau, Jean Ridet, Jean Tamigi et Maurice Thuringer. Il organisa les évasions de personnes recherchées, des sabotages de matériel, locomotives, ponts, grue de 30 tonnes, transformateur et des réceptions de parachutages d’armes et d’explosifs. . Selon Maurice Mazué et Georges Baudin, il fut également membre ainsi que ses camarades, de "Résistance ouvrière", groupe constitué à l’intérieur de la CGT début 1943.

Dénoncé par un agent double à la suite du parachutage d’Arcenant (Côte-d’Or) le 12 juillet et arrêté par la Gestapo à son domicile rue de l’Arquebuse à Dijon dans la nuit du 31 août 1943 ainsi que ses six autres camarades et Paul Nicolas Meunier, employé municipal à Dijon, André Dubois fut incarcéré à la prison départementale de Dijon et condamné à mort le 27 novembre par le tribunal FK 669 de Dijon pour intelligence avec les anglais, parachutage d’armes, dépôt d’armes et attentats. Le 2 décembre les cheminots du dépôt de Dijon-Perrigny déclenchèrent une grève qui s’étendit à toute la ligne Paris-Lyon. Une délégation emmenée par Raymond Santot se rendit à Vichy et obtint leur grâce. André Dubois et ses 7 camarades furent cependant déportés en Allemagne le 19 décembre. Jugés par un tribunal militaire allemand à Karlsruhe, ils furent à nouveau condamnés à mort le 18 avril et transférés à la prison de Stuttgart (Bade Wurtemberg). André Dubois fut guillotiné avec ses camarades le lendemain 19 avril 1944, à 5h00 du matin dans la cour de la prison. Son corps fut attribué à la faculté de médecine d’Heidelberg pour servir aux dissections des élèves médecins. Il fut ensuite incinéré et déposé dans une urne à la chapelle du cimetière d’Heidelberg. Ses restes furent transférés en France le 1er septembre 1949 et inhumés dans le Carré des fusillés, au cimetière des Péjoces à Dijon. Il fut homologué comme agent P2 des FFC (Forces françaises combattantes) et chargé de mission de 3e classe de la DGER (Direction générale des études et recherches) avec le grade de sous-lieutenant le 20 novembre 1945.

Il obtint la mention "Mort pour la France" le 3 mars 1947 et "Mort en déportation" le 3 juin 1991 ainsi que le titre de "Déporté résistant" le 7 mars 1951. Il reçut la Croix de guerre à titre posthume le 21 mars 1947.

Une plaque apposée cour de la gare, à Dijon-Ville commémore son sacrifice et celui de ses camarades. Son nom figure également sur le monument commémoratif du dépôt SNCF de Dijon-Perrigny, à Dijon.

Les 7 cheminots résistants de Dijon et un employé municipal

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176037, notice DUBOIS André, Jean par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 3 novembre 2015, dernière modification le 3 janvier 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

Tombe d'André Dubois au cimetière des Péjoces à Dijon - photo Jean-Louis Ponnavoy du 29/04/2016
Tombe d’André Dubois au cimetière des Péjoces à Dijon - photo Jean-Louis Ponnavoy du 29/04/2016

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 4 Liste S 1744. — Témoignage de Maurice Mazué et Georges Baudin recueilli et enregistré par Jean-Louis Ponnavoy en mai 1998. — Sites Internet (témoignages de Michelle et Henri Pageaux et d’André Perreau, compte-rendu de la conférence ferroviaire hebdomadaire, Rail et Mémoire, Fiche individuelle MémorialGenWeb, Mémoire des hommes).— État civil.

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