JACQUEMIN Marcel, Joseph

Par Didier Bigorgne

Né le 21 juin 1896 à Ippécourt (Meuse), mort le 9 février 1979 à Paris (XVe arr.) ; instituteur, puis directeur d’école ; militant socialiste et associatif (Anciens combattants) ; adjoint au maire de Nouvion-sur-Meuse (Ardennes) de 1947 à 1959, conseiller général des Ardennes (1958-1970).

Fils d’un instituteur et d’une mère au foyer, Marcel Jacquemin fréquenta le collège de Sedan, puis l’École normale d’instituteurs de Charleville. Le début de sa carrière d’enseignant fut interrompue par la Grande Guerre.

Le 16 avril 1945, Marcel Jacquemin fut incorporé dans un régiment de la 42ème Division d’infanterie. Il combattit les Allemands et fut blessé d’une balle au poumon devant Verdun en 1917. Sa conduite courageuse au front fut reconnue par l’attribution de la Croix de guerre 1914-1918 et la Médaille militaire.

Démobilisé le 30 août 1919, Marcel Jacquemin fit la rentrée scolaire d’octobre, en qualité d’instituteur à Mouzon. Avant son départ pour le village de Briquenay où il enseigna de 1922 à 1937, il épousa Juliette Marie Françoise Braconnier, sans profession, le 22 septembre 1922 à Mouzon ; de cette union naquirent deux filles et un garçon.

En 1937, Marcel Jacquemin fut nommé directeur d’école à Challerange, fonction qu’il occupa jusqu’en 1945. Résistant dans le mouvement Libération-Nord pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut nommé président du Comité cantonal de Libération de Monthois en 1944.

En 1945, Marcel Jacquemin devint directeur d’école à Nouvion-sur-Meuse ; il le demeura jusqu’à son départ à la retraite en 1957. Pendant ces années et celle qui suivirent, il s’imposa comme la personnalité du monde des anciens combattants dans les Ardennes. Il présida la section départementale de l’Union française des anciens combattants de 1946 à 1976. Président de l’Union ardennaise des mutilés et réformés, il fut membre du conseil d’administration avant de devenir vice-président de l’Union nationale. Il présida aussi la Fédération ardennaise des blessés du poumon ; Il fut vice-président de l’Association nationale des mutilés de guerre et de l’Office départemental des anciens combattants et victimes de guerre. Il fut élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur le 30 novembre 1956, par décret du ministère des Anciens Combattants.

Parallèlement à son engagement associatif, Marcel Jacquemin militait au Parti socialiste SFIO. Élu sur la liste de son parti qui remporta la victoire aux élections municipales des 19 et 26 octobre 1947 à Nouvion-sur-Meuse, il devint deuxième adjoint au maire Marcel Piot. Il occupa cette fonction jusqu’à la défaite socialiste du 15 mars 1959 face à la liste communiste conduite par Roger Villemaux qu’il avait battu l’année précédente aux élections pour le Conseil général dans le canton de Flize. Arrivé en deuxième position (1 014 voix sur 5 440 inscrits et 3 981 votants) derrière Villemaux au premier tour, Marcel Jacquemin se maintint au scrutin de ballottage ; avec le désistement en sa faveur du candidat MRP, il remporta la victoire en devançant son concurrent communiste de 43 voix. Il fut réélu dans les mêmes conditions le 15 mars 1964. Avec 1 294 voix sur 5 439 inscrits et 3 434 votants ; il fut encore devancé par Roger Villemaux au premier tour ; il conserva son siège de conseiller général en rassemblant 1 952 voix sur 3 729 votants au second tour grâce au bon report sur son nom des voix du candidat de droite.

Au Conseil général des Ardennes, Marcel Jacquemin présida la cinquième commission dite des Finances et fut membre de la commission départementale. Il prit une part active à la mise en place des comités de gestion des collèges d’enseignement secondaire.

Pendant son double mandat de conseiller général, Marcel Jacquemin représenta le Parti socialiste SFIO à diverses élections. Il fut candidat suppléant de Camille Lassaux dans la première circonscription de Mézières-Rethel aux élections législatives des 23 et 30 novembre 1958. Il se présenta, sans succès, aux élections sénatoriales du 23 septembre 1962.

Aux élections cantonales des 8 et 15 mars 1970, Marcel Jacquemin défendit son siège de conseiller général avec l’étiquette “socialiste indépendant“. Il obtint 1 140 voix sur 5 377 inscrits et 3 495 votants au premier tour ; il réunit 1 838 voix sur 3 828 votants au scrutin de ballottage, mais il fut battu par le communiste Roger Villemaux.

Marcel Jacquemin était officier de l’Instruction publique et commandeur dans l’ordre des Palmes académiques ; en qualité d’élu. Il était chevalier du Mérite social et titulaire de la médaille de vermeil départementale et communale. Ses obsèques religieuses eurent lieu le 13 février 1979 à Nouvion-sur-Meuse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176085, notice JACQUEMIN Marcel, Joseph par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 15 octobre 2015, dernière modification le 2 juillet 2021.

Par Didier Bigorgne

SOURCES : Arch .Dép. des Ardennes 3M 4, 7 8 et 9. — Le Réveil Ardennais, 1958 à 1970. — L’Ardennais, 12 et 14 février 1979. — Renseignements fournis par Nicole Maréchal, fille de l’intéressé.

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