JUSTE Léon

Par André Balent

Né le 20 mars 1923 à Conques-sur-Orbiel (Aude), mort fusillé sommaire le 19 août 1944 à Roullens (Aude) ; résistant (maquis Armagnac, AS)

Comme beaucoup de jeunes du Cabardès, région du versant méridional de la Montagne Noire (Aude), Léon Juste intégra le maquis AS centré sur les communes de Trassanel et de Labastide-Esaparbairenque (Aude) créé en janvier 1944 à la demande de Jean Bringer alias Myriel par Antoine Armagnac*, beau-frère de Félix Roquefort un des dirigeants majeurs de la résistance du département de l’Aude et de la R3. Ce maquis avait pour objectif de contrôler l’axe routier reliant Carcassonne à Mazamet (Tarn). Il fut attaqué par les forces allemandes le 4 août 1944.le 8 août, le maquis succomba à l’assaut de forces supérieures et son chef périt dans l’affrontement. Quarante-quatre morts, d’après les estimations de Félix Roquefort dont le témoignage fut repris par Lucien Maury (op. cit., II, p. 304 : plus de quarante furent tués (quinze devant la grotte de Trassanel) dans les combats ou furent exécutés (sept d’un coup de revolver dans la nuque, dans le ruisseau de la Grave, commune des Ilhes (Aude, dans le Haut Cabardès) ; dix-neuf à proximité de Trassanel après avoir été capturés. Quatre prisonniers parmi lesquels (Gilbert Bertrand, Jean Hiot, Pierre Roquefort et Léon Juste) furent épargnés et transférés à la maison d’arrêt de Carcassonne où ils furent torturés et où ils retrouvèrent des résistants de provenances diverses dont ils partagèrent désormais le sort.

Transférés le 19 août au dépôt de munitions du parc du château de Baudrigues (commune de Roullens, Aude), ils furent fusillés. Deux explosions programmées avant leur arrivée fit sauter le dépôt et déchiqueta leurs corps qu’il fut difficile d’identifier. Le sien le fut cependant, avec quelques autres, dès le 20 août 1944.

Léon Juste, déclaré « mort pour la France » fut inhumé au cimetière de Conques-sur-Orbiel dans le carré militaire des maquisards morts au combats ou fusillés (Les Ilhes, Trassanel et Roullens). Son nom figure sur la plaque commémorative (Première et Seconde Guerres mondiales) installée dans la salle du conseil municipal de Conques-sur-Orbiel ; sur le monument aux morts de 1939-1945 de Conques-sur-Orbiel ; sur le monument des victimes des combats du maquis Armagnac à Trassanel, sur l’une des trois stèles commémoratives érigées dans le parc du château de Baudrigues à Roullens. Le 11 juin 1951, le tribunal civil de Carcassonne ordonna l’inscription de son acte de décès sur le registre de l’état civil de Roullens.

Voir Lieu d’exécution de Roullens (Aude), château et dépôt de munitions de Baudrigues. Un monument commémoratif rappelle aujourd’hui les événementsde Trassanel.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176137, notice JUSTE Léon par André Balent, version mise en ligne le 18 octobre 2015, dernière modification le 7 novembre 2022.

Par André Balent

SOURCES : Jean-Louis H Bonnet, "La Libération de Carcassonne d’après les témoins (19 et 20 août 1944), Mémoires de l’Académie des Arts et sciences de Carcassonne, années 2012-2015, 6e série, tome IV, volume 55, pp. 139-177 [p. 153]. — Lucien Maury, La Résistance audoise (1940-1944), tome II, Carcassonne, Comité de l’histoire de la Résistance audoise, Carcassonne, 1980, 441 p. [p. 304, p. 344]. — Résistances et clandestinité dans l’Aude, catalogue de l’exposition réalisée aux Archives départementales de l’Aude (Carcassonne), édition PDF, Carcassonne, 2010, 22 p. [p. 19]. — Memorial genweb (www.memorialgenweb.org/memor...), site consulté le 16 octobre 2015. — « Baudrigues, vision d’horreur », 14 août 2013, Musique et patrimoine de Carcassonne, http://musiqueetpatrimoine.blogs.lindependant.com/archive/2013/08/14/20-aout-1944-baudrigues-vision-d-horreur-176357.html, blog d’informations sur la culture, l’histoire et le patrimoine de Carcassonne, consulté le 6 mars 2014.

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