BAUDET Albert, Edouard

Par Daniel Grason

Né le 1er janvier 1924 à Saint-Quay-Portrieux (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), mort le 23 septembre 1995 à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) ; étudiant ; déporté politique.

Fils d’Edouard Baudet, commis de marine, et de Marie Albertine Auffret, sans profession, Albert Baudet était hébergé par Raymond Rault au 269 rue des Pyrénées à Paris (XXe arr.). Celui-ci aide-monteur électricien était né comme lui à Saint-Quay-Portrieux. Des inspecteurs de la BS2 l’arrêtèrent, il portait sur lui un pistolet automatique calibre 7,65 mm. Il était très probablement une recrue récente des FTP, né dans la même ville que Jean Audoin alias Jacques Le Foll.
La BS2 interpella d’autres résistants : Marcel Coeuret, Louis Lereste, Marcel Valade, Louis Dillé, Raymond Cotillard, Pierre Perret, Albert Baudet et Maurice Requillé. Tous étaient dans le convoi de 1654 hommes qui partit le 15 août 1944 de la gare de Pantin à destination du camp de concentration de Buchenwald (Allemagne) où il fut immatriculé 77358.
La libération du camp eut lieu le 11 avril 1945 dans l’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton libérait Buchenwald. Un Comité militaire clandestin international l’accueillit. Le Comité des intérêts français était composé de : Frédéric-Henri Manhès, Albert Forcinal, Marcel Paul, Robert Darsonville et Jean Lloubes représentaient les français au sein de ce comité précisa Olivier Lalieu dans son ouvrage La zone grise ? La résistance française à Buchenwald.
Dans son ouvrage 1945 La découverte, Annette Wieviorka soulignait : « c’est avec l’arrivée du résistant communiste Marcel Paul, en mai 1944, qui devient l’interlocuteur des dirigeants allemands, que le parti communiste français s’organise véritablement à Buchenwald et qu’il rassemble d’autres courants de la Résistance dans le Comité des intérêts français. Désormais, le Comité est à présent dans l’organisation de résistance du camp et peut protéger certains détenus. »
Albert Baudet s’était marié le 4 juillet 1949 à Saint-Quay-Portrieux avec Christiane Simon dont il divorça en février 1961. Il se remaria le 29 décembre 1964 à Londres (Royaume-Uni) avec Yvonne Pachy.

Albert Baudet fut homologué Déporté interné résistant (DIR), Résistance intérieure française (RIF) au sein de l’Armée des volontaires. Il a été décoré de la Médaille de la résistance avec rosette par décret du 3 août 1946, parution au JO du 13 octobre 1946.
Marcel Bloch-Dassault déporté dans le convoi du 17 août pour Buchenwald, qui avait été protégé par le Comité des intérêts français, manifesta sa gratitude notamment en nommant Albert Baudet directeur de la publicité du magazine Jours de France qu’il créa en 1954..

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176147, notice BAUDET Albert, Edouard par Daniel Grason, version mise en ligne le 2 novembre 2015, dernière modification le 23 juillet 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. PCF Cartons 17 rapports hebdomadaires des Renseignements généraux du 31 juillet 1944, transmis par Gilles Morin 77W 837. – SHD, Vincennes, GR 16P 38544. — Mémoire des hommes. — Annette Wieviorka, 1945 La découverte, Éd. du Seuil, 2015. – Olivier Lalieu, La zone grise ? La résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun, Éd. Tallandier, 2005. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Pierre Assouline Monsieur Dassault, Éditions Balland, 1983.— État civil.

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