DORY Louis, Auguste dit Albert

Par Daniel Grason

Né le 23 novembre 1908 à Bobigny (Seine, Seine-Saint-Denis), mort le 7 octobre 1944 à Flossenbürg (Allemagne) ; comptable ; militant communiste ; résistant ; déporté politique.

Fils d’Auguste et de Louise, née Fournier, Louis Dory était comptable à la société des Hydrocarbures rue de l’Arcade à Paris (VIIIe arr.). Il épousa Yvonne Piron, le couple demeurait 64 rue Berzélius à Paris (XVIIe arr.), il militait au parti communiste. Il fut mobilisé de septembre 1938 au 8 mars 1941.
De retour, il diffusa des tracts du parti communiste clandestin, particulièrement auprès de jeunes d’un secteur de l’arrondissement et auprès d’employés des services publics. Des policiers saisirent de nombreux tracts dans un dépôt clandestin au 19 rue Daguerre à Paris (XIVe arr.). Des inspecteurs menèrent des enquêtes, il y eut quarante-cinq arrestations. Le 28 septembre 1942 vers midi trente, Louis Dory fut interpellé par des policiers de la BSi de Saint-Denis avenue de Clichy alors qu’il rentrait vers son domicile.
Il y eut quarante-cinq arrestations, vingt-trois militants incarcérés comparurent le 3 juillet 1943 devant la section spéciale de la Cour d’appel de Paris. Les magistrats le condamnèrent à dix-huit mois de prison et mille deux-cents francs d’amende pour sa participation à l’organisation de l’activité de diffusion de la propagande du parti communiste sur un secteur du XVIIe arrondissement et son rôle dans la transmission des consignes des échelons supérieurs aux militants de base. Les vingt-trois militants qui comparaissaient furent condamnés, à la lecture du verdict, ils chantèrent La Marseillaise et crièrent « Pour une France Libre et indépendante, hip, hip, hip, hourra ! ».
Il continua de purger sa peine à la prison de la Santé, celle-ci expirait le 30 janvier 1944, le 28 janvier les autorités françaises décidaient de lui appliquer les dispositions du décret-loi du 18 novembre 1939 qui prévoyaient sur décision du préfet l’extension de l’internement à l’encontre des « individus dangereux pour la défense nationale et pour la sécurité publique ».
Livré aux allemands, Louis Dory fut transféré au camp de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis), le 27 avril 1944 il était dans un convoi de 1670 hommes à destination d’Auschwitz (Pologne). Le voyage dura quatre jours et trois nuits, ils arrivèrent le 30 avril au soir à la gare d’Auschwitz-marchandise, les déportés furent parqués à Birkenau. Le vendredi 12 mai, un train était formé près de la porte principale du camp. Il emmena 1561 de ces déportés, vers le Buchenwald où il arriva le 14 mai au matin. Le 24 mai un millier d’entre eux dont Louis Dory partaient à Flossenbürg. Le 7 octobre Louis Dory matricule 185464, y mourut. Plus de la moitié des déportés de ce convoi moururent à Auschwitz, Buchenwald et Flossenbürg.
Son épouse et les parents de Louis Dory demandèrent après la guerre une pension de « victime civile » au ministère des anciens combattants et victimes de guerre. Par arrêté du 2 décembre 1988 le Secrétariat d’état des Anciens Combattants et Victimes de Guerre ordonna l’apposition de la mention « Mort en déportation » sur son acte de décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176176, notice DORY Louis, Auguste dit Albert par Daniel Grason, version mise en ligne le 24 octobre 2015, dernière modification le 28 mars 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 2056, transmis par Gilles Morin 1W 0756. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – JO du 21 janvier 1989.

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