VION Fernand, Adrien, alias Simplet, dit Charlemagne

Par Daniel Grason

Né le 27 décembre 1892 à Paris (XXe arr.), mort le 14 août 1982 au Raincy (Seine-Saint-Denis) ; ajusteur mécanicien ; membre de la commission des cadres du Parti communiste clandestin pendant l’Occupation ; résistant ; déporté politique.

Fils de Philippe et de Marie, née Schon, Fernand Vion épousa le 10 août 1918 Lucie Prévot, sans profession, en mairie du XXe arr. à Paris, le couple habita dès 1936 au 13 allée des Platanes à Pavillons-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis). Ouvrier métallurgiste parisien, Fernand Vion était pendant l’Occupation responsable du contrôle des militants de l’appareil technique communiste, sous les ordres de Pierre Brossard. Il vivait sous le nom de Simplet au 20 bis rue Émile-Level à Paris (XVIIe arr.). Il fut arrêté le 12 décembre 1942 vers 9 heures 50 à la station de métro Bastille par des inspecteurs de la BS1.
Les policiers perquisitionnèrent son domicile clandestin, ils découvrirent un code chiffré et de nombreux tracts édités par le parti communiste : « Pas un homme en Allemagne », « Fonctionnaires Français », « Russie d’Aujourd’hui », « l’Humanité », « La Vie Ouvrière », « Protection civile contre les gaz de combat », « Ce qu’il faut savoir sur la défense passive », « Soldat un Westen », « Manuel du légionnaire » ; « La classe ouvrière manifestera le 11 novembre sa volonté de libérer la France et de châtier les traîtres », « Un avertissement au personnel des camps et des prisons », «  La Vie du Parti », « les Cahiers du Bolchevisme », et « La campagne de Russie 1812 ».
Emmené dans les locaux des Brigades spéciales, les policiers l’interrogèrent à plusieurs reprises. Le 30 décembre 1942 il était consigné au Dépôt de la Préfecture de Police mis à la disposition des autorités allemandes. Les Allemands du Sonderkommando Rote Kapelle le prirent en charge Fernand Vion le 18 janvier 1943.
Durement traité, il fut contraint de parler, de donner des explications sur la saisie du code secret à son domicile, mais en cachant le plus de choses possible. La saisie à son domicile parisien de fichiers et de questionnaires biographiques de Paris-Est et de la Seine-et-Marne a facilité l’arrestation de trente-quatre militants dont celle de Léon Depollier le 21 décembre 1942. On lui attribue parfois l’identification et l’arrestation de Pierre Brossard ce qui est impossible car celui-ci tomba plus tard en février-mars 1943.
Le 20 avril 1943 Fernand Vion était dans le convoi de 997 hommes qui partit de Compiègne à destination de Mauthausen (Autriche), le convoi arriva le 22 avril. Matricule 28660, Fernand Vion fut libéré par la Croix-Rouge le 23 avril 1945. Il regagna son domicile de Pavillons-sous-Bois.
Fernand Vion s’abstint de toute activité politique. Il sollicita en 1955 auprès du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de la guerre la carte de « déporté résistant ». Il a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF), et Déporté interné résistant (DIR). En 1961, un dossier était présenté au ministère des armées pour l’attribution de la Médaille militaire à Fernand Vion.
Il mourut au Raincy le 14 août 1982 à l’âge de 90 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176213, notice VION Fernand, Adrien, alias Simplet, dit Charlemagne par Daniel Grason, version mise en ligne le 25 novembre 2015, dernière modification le 17 mars 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 1W 0123. – Bureau Résistance GR 16 P 597131. – Guillaume Bourgeois, La Véritable histoire de l’Orchestre rouge, Nouveau monde, 2015. — Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. — État civil, Paris 20e. — État civil.

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