Par Jean Neuville
Né à Auvelais (aujourd’hui commune de Sambreville, pr. et arr. Namur), âgé de 24 ans en 1868. Ouvrier houilleur, impliqué dans une grève à Arsimont (aujourd’hui commune de Sambreville) en avril 1868.
Adrien Laret ou Loret, marié et père de deux enfants, est domicilié à Arsimont dans le procès-verbal de la Gendarmerie daté du 12 avril 1868 puis à Auvelais lors de sa déposition le 11 avril. Il est accusé le 8 avril d’avoir, avec six autres ouvriers du charbonnage d’Arsimont, réclamé une augmentation salariale au chef porion. Ce dernier refuse.
Il est également accusé, avec des mineurs du charbonnage d’Arsimont, d’être « monté au carré » le 9 avril au charbonnage de Falisolle (aujourd’hui commune de Sambreville) afin d’y obtenir du travail. Face au refus du directeur, tous sont accusés d’avoir participé au renversement de deux wagons pour barrer le passage et empêcher le travail.
Interrogé le 11 avril 1868, Adrien Laret ou Loret accuse d’autres mineurs, Jules etMaximilien Thiboux ou Thibaux et François Decoux de l’avoir forcé, ainsi que d’autres, à les suivre vers Falisolle, précisant : « si nous n’avions pas été un peu excités par le genièvre que nous avions pris, nous n’aurions certainement pas été à ce second charbonnage.
Le 8 mai 1868, un jugement du tribunal de première instance de Namur condamne Adrien Laret ou Loret à huit jours de prison ainsi qu’au paiement solidaire des frais de justice.
Par Jean Neuville
SOURCE : BAYER-LOTHE J., Documents relatifs au mouvement ouvrier dans la province de Namur au XIXe siècle, IIe partie : 1849-1886, Louvain-Paris, 1969, p. 66-83 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 57).