TERRIER André, Gabriel

Par Jacques Girault

Né le 25 novembre 1930 à Tourcoing (Nord), mort le 16 novembre 2017 à Annœullin (Nord) ; instituteur dans le Nord ; militant communiste ; militant de France-RDA.

Fils d’un ajusteur mécanicien, athée, blessé pendant la Première Guerre mondiale, syndiqué à la CGT, électeur communiste comme son épouse catholique, André Terrier reçut les premiers sacrements catholiques. Il fréquenta l’institut Colbert à Tourcoing pendant la guerre et entra à l’Ecole normale d’instituteurs de Douai en 1948 après avoir obtenu la première partie du baccalauréat.

A la Libération, chef de patrouille aux éclaireurs de France de 1945 à 1948, il travailla comme journaliste au journal communiste Liberté de 1951 à 1955. Devenu instituteur à Roubaix d’octobre 1955 à 1962 à l’école de garçons de la place du Travail, il habitait à Marcq-en-Barœul. Puis il enseigna les lettres et l’histoire-géographie aux collèges d’enseignement général puis secondaire de Ronchin (1962-1965), d’Annœullin (1965-1988) et de Provin de 1988 à sa retraite en 1990. Ils habitèrent successivement à Mouvaux et à Wavrin où son épouse fut directrice d’école pendant dix-huit ans.

André Terrier adhéra au Parti communiste français à l’ENI de Douai en 1948 où il fut le trésorier de la cellule. Membre de l’Union de la jeunesse républicaine française depuis 1951, il fut le délégué de l’UJRF du Nord lors d’un voyage en Bulgarie en 1952.

Sursitaire, il effectua son service militaire dans l’infanterie à Lille de décembre 1955 à juin 1957 avec le grade de caporal-chef. Père de deux enfants, il resta en métropole. Premier du peloton, il ne put suivre la formation des élèves-officiers de réserve et acheva son temps comme secrétaire du parc automobile de la citadelle à Lille.

Il se maria uniquement civilement en décembre 1951 à Tourcoing avec Mireille Descamps, née le 6 février 1932 à Lille (Nord), normalienne (1948-1951), devenue institutrice, communiste en 1958, fille d’un typographe-linotypiste, socialiste SFIO, responsable du comité d’entreprise du journal socialiste Nord Matin. Le couple eut quatre enfants.

André Terrier fut trésorier de la cellule du PCF de l’ENI de Douai de 1948 à 1951, puis secrétaire d’une cellule à Tourcoing de 1951 à 1954. Il fut élu au comité de la section communiste de Marcq-en-Barœul-La Madeleine en 1954 avant de devenir membre du comité de la section. En 1958, sanctionné comme instituteur communiste, il fut réintégré après l’intervention de la section départementale du Syndicat national des instituteurs dont il était membre. Il militait aussi dans des activités de la Fédération des œuvres laïques et devint membre de la commission administrative de la FOL dans le Nord à partir de 1964.

André Terrier entra dans la commission fédérale de contrôle financier en 1961 après avoir suivi le stage central pour les instituteurs communistes. Confirmé à la CFCF en 1963, il participait au secrétariat de la section communiste de Roubaix-Ouest (1963-1966). Membre de la CFCF jusqu’en 1971, il était ensuite indiqué dans les archives comme membre au comité de la fédération communiste jusqu’en 1989. Il fut secrétaire d’une cellule communiste à Wavrin (1966-1984). En 1968, actif lors des grèves dans les usines d’Haubourdin, il réalisa un court métrage sur la situation aux usines Lever, conservé dans les archives de l’Institut national audiovisuel.

Aux élections législatives de 1958, André Terrier fut le suppléant du candidat communiste dans la 9ème circonscription (Tourcoing Nord-Est et Sud). En 1962, il fut le suppléant du candidat communiste Gustave Ansart dans la 7ème circonscription (Roubaix). Il fut candidat titulaire dans la 5ème circonscription (Haubourdin) et suppléant en 1973. Élu conseiller municipal, il devint adjoint au maire d’Annœullin (1983-1985, mandat interrompu à la suite de désaccords avec le maire).

Secrétaire départemental de l’association France-République démocratique allemande, membre du secrétariat national jusqu’en 1989, détaché pendant deux ans, André Terrier organisait des symposiums annuels d’enseignants français en RDA et des colonies de vacances de jeunes français en RDA.

Après leurs retraites, André Terrier et son épouse s’installèrent à Annœullin. Ils eurent une importante activité militante dans diverses associations humanitaires et politiques, notamment dans l’Union régionale des associations franco-allemandes. Président fondateur en 2000 du jumelage Annœullin-Worbis, il le redevint en 2010, qui permit des échanges scolaires réguliers entre les élèves des deux villes. Ils effectuèrent de nombreux voyages à l’étranger. Nord-Éclair, le 23 août 2015, annonçait qu’ils avaient fêté leurs noces de diamant. 150 personnes assistaient à la réception à la mairie avec l’Harmonie syndicale et ouvrière. Toujours membre du PCF, il adhérait à l’association France-Cuba.

Le 29 août 2017, Mireille Terrier mourut à Lille. Deux mois et demi plus tard, son mari disparaissait. Les deux cérémonies d’adieu se déroulèrent au crématorium d’Herlies. Les avis de décès demandaient de soutenir financièrement le Secours populaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176265, notice TERRIER André, Gabriel par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2015, dernière modification le 19 avril 2021.

Par Jacques Girault

Iconographie : André Terrier en 1973 (moustaches), collecte des militants communistes et socialistes d’Haubourdin pour l’aide aux réfugiés du Chili.
André Terrier et Philippe Parsy, maire d’Annœullin en 2010.

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Sites Internet de Nord-Éclair et de La Voix du Nord — Renseignements fournis par l’intéressé.

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