RIDET Jean, Pierre, Élie

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 6 avril 1911 à Sainte-Croix (Saône-et-Loire), guillotiné le 19 avril 1944 à Stuttgart (Allemagne), suite à une condamnation à mort, cheminot dépôt de Dijon-Perrigny ; résistant CDLL ; syndicaliste CGT de la Côte-d’Or.

Jean Ridet. Source : coll.privée Ponnavoy
Jean Ridet. Source : coll.privée Ponnavoy

Jean Ridet était le fils de Jean-Pierre Marie et de Marie Séverine Florentine Putin.
Il exerçait le métier de tourneur sur métaux puis entra au chemins de fer du PLM le 1er septembre 1936 comme chauffeur sur les locomotives à vapeur au dépôt SNCF de Dijon-Perrigny. Ayant fait son service militaire dans la marine, Il fit la campagne de 1939/1940 comme matelot de 1ère classe dans un atelier de réparation de la base sous-marine de Toulon. Dès la fin de l’année 1940, il créa avec ses camarades du dépôt André Dubois, Raymond Gaspard, Raymond Pageaux, Maxime Perreau, Jean Tamigi et Maurice Thuringer, le groupe de résistance et de sabotage du dépôt de Perrigny.

Jean Ridet organisa avec ses camarades les évasions de personnes recherchées qu’il cachait parfois dans le tender de sa locomotive, des sabotages de matériel et des réceptions de parachutages d’armes et d’explosifs. Selon Maurice Mazué et Georges Baudin, il fut également membre ainsi que ses camarades, de "Résistance ouvrière", groupe constitué à l’intérieur de la CGT fin 1942, début 1943.
Il entra en mars 1943 dans l’organisation de Résistance "Ceux de la Libération".

Dénoncé à la suite du parachutage d’Arcenant le 12 juillet, il fut arrêté à son domicile par la Gestapo dans la nuit du 31 août 1943 ainsi que ses six autres camarades et Paul Nicolas Meunier, employé municipal à Dijon, Jean Ridet fut incarcéré à la prison de Dijon et condamné à mort le 27 novembre par le tribunal militaire FK 699. Le 2 décembre les cheminots du dépôt de Dijon-Perrigny déclenchèrent une grève qui s’étendit à toute la ligne Paris-Lyon. Une délégation se rendit à Vichy et obtint leur grâce. Jean Ridet et ses 7 camarades furent cependant déportés en Allemagne le 22 décembre. Ils furent incarcérés à la prison de Bruchsal le 24 décembre. Jugés par un tribunal militaire allemand à Karlsruhe, ils furent à nouveau condamnés à mort le 18 avril et transférés à la prison de Stuttgart.

Jean Ridet fut guillotiné avec ses camarades le lendemain 19 avril 1944, à 5h25 du matin dans la cour de la prison. Son corps fut attribué à la faculté de médecine d’Heidelberg pour servir aux dissections des élèves médecins. Il fut ensuite incinéré le 15 mars 1947 et déposé dans une urne à la chapelle du cimetière d’Heidelberg. Ses restes furent transférés en France le 1er septembre 1949 et inhumés dans le Carré des fusillés, au cimetière des Péjoces à Dijon.
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 31 mars 1947
Il obtint la mention "Mort pour la France" le 29 mai 1947, le titre de "Déporté résistant" le 25 mars 1952 et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 31 juillet 1997 ainsi que la . Il fut homologué comme chargé de mission de 3e classe des FFC (Forces françaises combattantes) avec le grade de sous-lieutenant le 22 décembre 1950.

Il s’était marié le 7 août 1935 à Dijon, avec Marie-Louise Collot, couturière. Il était père de deux enfants.

Une plaque apposée cour de la gare, à Dijon-Ville commémore son sacrifice et celui de ses camarades.

Les 7 cheminots résistants de Dijon et un employé municipal

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176284, notice RIDET Jean, Pierre, Élie par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 26 octobre 2015, dernière modification le 20 avril 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

Jean Ridet. Source : coll.privée Ponnavoy
Jean Ridet. Source : coll.privée Ponnavoy
Tombe de Jean Pierre Ridet au cimetière des Péjoces à Dijon - photo Jean-Louis Ponnavoy 27/03/2017
Tombe de Jean Pierre Ridet au cimetière des Péjoces à Dijon - photo Jean-Louis Ponnavoy 27/03/2017

SOURCES : Dossier AVCC n° 21P 531012.— Témoignage de Maurice Mazué et Georges Baudin recueilli et enregistré par Jean-Louis Ponnavoy en mai 1998. — Cheminots victimes de la répression 1940-1945 sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF 2017.— Sites Internet (témoignages de Michelle et Henri Pageaux et d’André Perreau, compte-rendu de la conférence ferroviaire hebdomadaire, Rail et Mémoire, Fiche individuelle MémorialGenWeb, Mémoire des hommes).— État civil.

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