POUX Claudius, Georges

Par Michel Aguettaz

Né le 9 août 1920 à Rognaix (Savoie), exécuté sommairement le 14 juin 1944 (vraisemblablement), à Cevins (Savoie) par les troupes allemandes ; résistant FTP.

Claudius Poux à 12 ans, à l’école de Rognaix. Il est en haut, au milieu.

Fils de Jules Poux et de Élisa Ravier, agriculteurs à Rognaix en basse Tarentaise, Claudius Poux était le dernier de quatre enfants. Il habitait le village de Rognaix. Après avoir passé huit mois en chantier de jeunesse, il fut réfractaire au STO. À cette époque il apportait son aide à sa sœur Roselyne, dont le mari était prisonnier de guerre. Celle-ci participait activement à la lutte clandestine. Claudius Poux forma un triangle avec Joseph Blanc et Maurice Henry, responsable du Parti communiste clandestin pour le secteur et premier responsable des FTP pour la vallée de la Tarentaise. Il devint, au printemps 1944, l’adjoint de Jacques Jacquet, commandant du troisième sous-secteur FTP (Maurienne, Tarentaise, Albertville et environs).
Les 7 et 8 juin 1944, après l’annonce du débarquement, résistants FTP et de l’Armée secrète déclenchèrent en Tarentaise une série d’attaques. Les Allemands contre-attaquèrent très rapidement et très violemment, brûlant plusieurs villages, pour maintenir libre cette voie de circulation vers le col du Petit Saint-Bernard et l’Italie. Le 10 juin, ils installèrent une section à Saint-Paul-sur-Isère à l’hôtel Genet. Les groupes de résistants se réfugièrent en altitude. Le 13 juin, Claudius Poux se trouvait dans les alpages dominant Saint-Paul-sur-Isère avec un groupe de FTP de la Cie 92-07. Il décida, malgré les exhortations de ses compagnons d’armes, de redescendre dans son village. Le 14 juin, peu avant 4 heures du matin, Rognaix fut encerclé par des hommes du 79e régiment d’artillerie de montagne. La rapidité de l’intervention allemande fut à l’évidence due à une dénonciation. Claudius Poux, surpris chez lui, fut conduit à la Kommandantur de l’hôtel du Grand Arc où il rejoignit quatre autres FTP et un cinquième homme arrêté alors qu’il n’appartenait pas à la Résistance.
À partir de là, Claudius Poux, identifié comme un responsable FTP, fut rapidement séparé de ses camarades et subit de nombreuses tortures. Attaché au fût d’un canon, dents brisés, ongles arrachés, un bras cassé, il fut laissé agonisant jusque vers 15 heures puis fut emmené par ses tortionnaires. On ignore ce qu’il advint précisément, mais Claudius Poux dut être exécuté dans les heures qui suivirent. Son corps, pieds et poings liés, ne fut exhumé que le 3 juillet 1944, sur la commune voisine de Cevins, dans une fosse découverte par un agriculteur, au lieu-dit Rubellin.

Reconnu « Mort pour la France », il a été homologué Interné-résistant (DIR) et FFI. Il fut décoré de la médaille de la Résistance par décret du 3 juin 1955.

Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Rognaix et Cevins et sur le Monument de la Résistance d’Albertville. Un lotissement de Cevins porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176288, notice POUX Claudius, Georges par Michel Aguettaz, version mise en ligne le 3 novembre 2015, dernière modification le 2 novembre 2022.

Par Michel Aguettaz

Claudius Poux à 12 ans, à l’école de Rognaix. Il est en haut, au milieu.
Claudius Poux. Remerciements à Mme Jorioz
Claudius Poux. Remerciements à Mme Jorioz

SOURCES : Arch. Dép. Savoie961 W 31 . — AVCC- Service historique de la Défense, Caen, AC 21 P 135776 et AC 21 P 650760 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 489288 (nc). — Pierre et Roger Calderini, Résistance : 3ème sous- secteur (Tarentaise). St-Paul-sur-Isère, Association Renaissance et culture de St-Paul-sur-Isère, 1991. — Michel Aguettaz,Les Francs-Tireurs et Partisan Français dans la Résistance savoyarde, PUG, 1995. — Notes de Michel Étievent. — Témoignage de Madame Jorioz, nièce de Claudius Poux. — Mémoire des hommes. — MémorialGenWeb. — État civil mairie de Rognaix.

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