BOURRIER Marcel, Abel, Maurice

Par Pierre Gros

Né le 2 mars 1910 à Vissec (Gard), mort le 11 décembre 1986 à Sommières (Gard) ; instituteur ; secrétaire général de la section du Gard du Syndicat national des instituteurs (1953-1956, 1957-1962).

Marcel Bourrier était le fils d’un menuisier, propriétaire d’un café-auberge tenu par sa mère, qui lui firent donner les sacrements d’initiation catholiques. Il était le plus jeune d’une famille de trois enfants. Son père mourut en 1923. Après des études au cours complémentaire de Béziers (Hérault) où son oncle habitait, il entra à l’École normale d’instituteurs de Nîmes (Gard) en 1926. Après avoir effectué son service militaire (1930), il exerça comme instituteur à Vallabrix (1932), à Vergèze (1933), à Gallargues (1934), à Aigues Vives (1934-1942) puis à Sommières jusqu’à sa retraite en 1965. Il se maria à l’église avec une employée des postes ; ils firent baptiser leur fille.

Marcel Bourrier fut candidat, en février 1939, au conseil syndical de la section départementale du SNI sur la liste "de redressement et d’indépendance syndicale » présentée par les "amis de l’École émancipée", opposée à celle de la majorité du syndicat. Sympathisant puis membre du Parti socialiste SFIO, abonné à La Patrie humaine, pacifiste, il participa à toutes les actions de la période du Front populaire et notamment au regroupement des jeunes autour du journal Le Croquant. Il fut gréviste le 30 novembre 1938.

Mobilisé comme soldat de deuxième classe à l’état-major ou dans l’intendance de l’armée de l’Air en septembre 1939, suspecté pour antimilitarisme, Bourrier reprit son poste à Sommières où avait été déplacé le responsable du SNI de l’Hérault André Vidal*. D’après plusieurs témoignages, il aurait participé à un réseau de renseignements pour la Résistance. Il ne s’en vanta jamais auprès de ses proches.

À la Libération, Marcel Bourrier participa à la reconstitution du SNI et rejoignit la majorité nationale alors que localement le "cégétiste » Reboul* était secrétaire. En 1946, réélu sur une liste unitaire, il participa à la désignation de Comte*, favorable à la majorité nationale. En janvier 1947, lors de la première élection au scrutin de liste, la majorité ("indépendance syndicale") obtint six élus, dont Bourrier, alors que les "cégétistes » en obtenait quatre. Secrétaire adjoint, chargé des affaires pédagogiques et corporatives, il fut favorable à l’autonomie en 1948. Élu à la commission administrative paritaire départementale, il y siégea jusqu’en 1957. Il défendit avec indépendance ses camarades et n’hésita pas à traiter un inspecteur primaire de "menteur".

Bourrier devint secrétaire général de la section départementale le 5 mars 1953. Il remit son mandat le 11 mars 1956 mais son successeur, malade, lui demanda de reprendre cette fonction qu’il assuma du 10 mai 1957 au 21 juin 1962.

En même temps, il était membre du bureau et secrétaire adjoint de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale. Militant intransigeant et modeste, il participa à la formation de nombreux militants du SNI et de la FEN. En 1961, il était suppléant de la commission administrative nationale de la FEN, au titre du SNI pour la tendance "autonome". Il succéda à Paul Blanc comme représentant de SUDEL, maison d’édition du SNI, dans l’académie de Montpellier en 1965. De 1974 à 1979, il présida le club des retraités de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale.

Admirateur de Jaurès, après la guerre, Bourrier n’accepta pas de responsabilités politiques. Il votait régulièrement pour les candidats socialistes SFIO puis communistes au deuxième tour. Après 1962 et surtout après sa retraite, il fut un des principaux acteurs locaux du renouveau du Parti socialiste, ce que rappela, lors de ses obsèques, le maire socialiste de Sommières, Jean-Marie Cambacérès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17635, notice BOURRIER Marcel, Abel, Maurice par Pierre Gros, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 17 octobre 2021.

Par Pierre Gros

SOURCES : Bulletin du SNI du Gard. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Témoignages des militants du Gard récoltés par Pierre Gros. — Notes de Jacques Girault

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable