Par Jean-Sébastien Chorin
Né le 1er mars 1897 à Sanok (Autriche-Hongrie, Pologne), de nationalité polonaise, fusillé sommaire le 21 avril 1944 à Saint-Julien-de-Ratz (Isère) ; commerçant ; victime civile.
Fils de Rachel Salik, Abraham Salik (dit Adolphe) était juif galicien. Il se maria à Paris en 1934 avec Sosche Schor. Les époux Salik firent le commerce de tissus à Lens (Pas-de-Calais) à partir de la fin des années 1930.
Lorsque la guerre éclata, ils partirent se réfugier aux Sables-d’Olonne (Vendée). Ils y restèrent du 4 au 21 septembre 1939. Ils revinrent ensuite à Lens pendant la période de la « drôle de guerre » et repartirent aux Sables-d’Olonne en mai 1940. Ils rejoignirent ensuite Paris puis Brive (Corrèze) et se réfugièrent finalement à Voiron (Isère), 1 rue des Lavoirs.
Le 20 avril 1944, le chef de la Milice de Voiron, Ernest Jourdan, et sa famille furent assassinés par des résistants. Le 21 avril 1944, en représailles, des miliciens arrêtèrent Abraham Salik et plusieurs autres Juifs dans les rues de Voiron. Les miliciens les rassemblèrent dans un local de la société Force et Lumière situé en face de l’église Saint-Bruno (Voiron). Le lendemain, les corps d’Abraham Salik, Markus Klahr et Kadisch Kornblum furent retrouvés criblés de balles dans une maison en ruine située au lieu-dit Gorges du Bret à Saint-Julien-de-Ratz (Isère). On trouva sur le cadavre d’Abraham Salik une montre-bracelet en métal chromé, la somme de 212 francs, une alliance en or, un stylo, un béret basque et un trousseau de clé.
Son nom figure sur le monument aux victimes de la barbarie nazie et de la Milice érigé en 1984 à Voiron.
Par Jean-Sébastien Chorin
SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote, AC 21 P 396484 (nc).— Arch. Dép. Rhône 3808W604.— Nicolas Mariot, Claire Zalc, Face à la persécution, 991 juifs dans la guerre, 2010. — Geneanet